28-03-2024 10:18 PM Jerusalem Timing

L’UE veut muscler les retours de migrants économiques (ministres)

L’UE veut muscler les retours de migrants économiques (ministres)

La Commission européenne a présenté un "plan d’action" aux Etats membres sur la façon d’améliorer les politiques de retour.

L'Union européenne doit muscler sa politique de retours des migrants économiques, aujourd'hui critiquée pour son inefficacité, ont estimé jeudi plusieurs ministres de l'Intérieur en arrivant à une réunion à Luxembourg.

"Nous pouvons accepter et soutenir les gens qui ont besoin d'une protection (les réfugiés, ndlr) seulement si ceux qui n'en ont pas besoin ne viennent pas ou sont renvoyés rapidement", a expliqué le ministre allemand de l'Intérieur Thomas de Maizière.

"Les retours sont toujours durs, c'est comme ça", mais "ceux qui n'ont pas besoin de protection doivent quitter l'Europe", a-t-il insisté.

"Il faut casser le lien entre le fait de faire ce voyage dangereux vers l'Europe et pouvoir rester en Europe", a pour sa part plaidé la ministre de l'Intérieur britannique Theresa May.

"C'est la raison pour laquelle la Grande-Bretagne a toujours argué qu'il faut renvoyer les migrants dans leurs pays d'origine, c'est la raison pour laquelle il faut réprimer ceux qui abusent de notre système d'asile", a-t-elle martelé.

Alors que l'Allemagne a ouvert les bras aux réfugiés syriens qui affluent en Europe --elle devrait accueillir au moins 800.000 demandeurs d'asile cette année--, le gouvernement britannique conservateur a toujours adopté une ligne très dure sur l'immigration, et ne participe pas à la répartition au sein de l'UE de réfugiés arrivés en Grèce et en Italie.

Londres a en revanche promis d'accueillir dans les années à venir 20.000 réfugiés syriens provenant directement des camps de l'ONU dans des pays voisins de la Syrie.

Sur les retours, "il faut que l'Europe passe à la vitesse supérieure et nous sommes prêts à la soutenir", a dit Mme May.

La solidarité affichée par les Européens, qui ont décidé de répartir au sein de l'Union 160.000 demandeurs d'asile arrivés en Grèce et en Italie pour soulager ces deux pays en première ligne, ne peut "tenir que dès lors qu'il y a un véritable contrôle aux frontières extérieures de l'UE et une politique de retour qui se met en place", a plaidé le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, appelant ses homologues européens à "accélérer" sur ces deux dossiers.

Le ministre luxembourgeois de l'Intérieur, Jean Asselborn, a estimé qu'il fallait "tout faire dans les prochaines semaines et prochains mois (...) pour qu'on puisse concrétiser les retours", alors qu'aujourd'hui, seuls 40% des

ordres de quitter le territoire intimés à des immigrés clandestins en Europe sont suivis d'un départ volontaire ou d'une expulsion.

M. Asselborn a rappelé que les 28 chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE tenteraient d'améliorer la coopération sur ce sujet avec les pays africains d'où les migrants économiques sont en grande partie originaires, lors d'un sommet à Malte en novembre.

La Commission européenne a présenté un "plan d'action" aux Etats membres sur la façon d'améliorer les politiques de retour, et les ministres de l'Intérieur devraient adopter jeudi un texte promettant "d'en faire plus".

"Des taux de retours plus élevés devraient dissuader l'immigration clandestine", estiment-ils dans ce texte.