29-03-2024 10:34 AM Jerusalem Timing

Merkel en burqa: une chaîne TV allemande sous le feu des critiques

Merkel en burqa: une chaîne TV allemande sous le feu des critiques

A l’heure actuelle, 51% des Allemands craignent l’afflux de migrants contre seulement 38% il y a un mois

La chaîne de télévision allemande ARD a été accusée de la propagande anti-islamique suite à la diffusion d’images représentant Angela Merkel en burqa devant le palais du Reichstag entouré des minarets.

Le photomontage montrant la chancelière allemande en burqa devant le Palais de Reichstag (siège du parlement, ndlr) entouré de minarets, diffusé dans le cadre de l'émission "Bericht aus Berlin" (message de Berlin, ndlr) à la chaîne de télévision ARD, a provoqué une levée de boucliers au sein du public.

Choqués par les images qui servaient d'illustrations aux propos du présentateur, les téléspectateurs ont accusé la chaîne de propager l'islamophobie et d'encourager les partis d'extrême-droite.

Le photomontage est apparu sur les écrans au moment où le présentateur Rainald Becker posait une question rhétorique sur l'avenir des valeurs allemandes.

"Comment la vie va-t-elle changer? Comment doit-on réagir si les réfugiés ont des problèmes avec l'égalité, avec les droits de la femme et la liberté de parole?", s'est-il exclamé lors de la diffusion du photomontage.

ARD réfute pour sa part cette critique. La rédaction de l'émission "Bericht aus Berlin" a fait savoir sur sa page Facebook que le public n'avait pas compris la blague.

"L'image corrélait bien avec l'annonce de Rainald Becker accompagnant le reportage portant sur les valeurs de notre société. Le présentateur parlait des progrès de la société occidentale — de la liberté de parole et de l'égalité. Ces valeurs étaient reflétées dans le photomontage. La chaîne voulait souligner des contradictions en lançant ainsi une discussion. L'usage d'images polémiques n'est pas interdit par la loi. Nous réfutons fermement toute accusation d'incitation à l'islamophobie", stipule le message de la rédaction sur Facebook.

L'afflux massif de migrants vers l'UE divise les pays européens. Les dirigeants des pays membres n'arrivent pas à gérer les flux migratoires en provenance des pays déchirés par les conflits armés. Selon certaines sources, près de 600.000 migrants ont rejoint le territoire européen depuis le début de l'année 2015. Certains pays, parmi lesquels l'Allemagne, sont allés jusqu'à réintroduire des contrôles frontaliers afin d'endiguer les flux de réfugiés, remettant ainsi en cause les accords Schengen.

L'Allemagne, favorable à l'accueil des réfugiés syriens, voit un certain changement d'attitude de ses citoyens envers le problème des migrants. Ainsi, selon les résultats du sondage de la société Infratest Dimap, à la question "Craignez-vous l'arrivée de migrants trop nombreux?" 61% des personnes interrogées répondaient "non" le 7 septembre, alors que le 21 septembre ils n'étaient plus que 54%, et une semaine plus tard — 47%. A l'heure actuelle, 51% des Allemands craignent l'afflux de migrants contre seulement 38% il y a un mois.

Les changements sont également flagrants en ce qui concerne la popularité de la chancelière Angela Merkel.

Sa cote de popularité permet d'affirmer que le nombre d'Allemands qui soutiennent la politique du gouvernement vis-à-vis des migrants diminue rapidement. Selon les résultats du sondage d'Infratest Dimap rendus publics jeudi début octobre, sa cote a baissé à 54% contre 75% en avril.