19-04-2024 11:20 PM Jerusalem Timing

Hezbollah: L’initiative de Berri constitue une chance pour sortir de la crise

Hezbollah: L’initiative de Berri constitue une chance pour sortir de la crise

Le député du Hezbollah Mohammad Raad a affirmé "Ce que nous savons des dossiers de corruption, de l’électricité, de l’eau et des déchets, au niveau desquels l’État a manqué à ses devoirs, vous ne le savez pas".

Le Hezbollah a exprimé, dans un communiqué publié lundi, "son appui total à l'initiative de dialogue lancée par le président de la Chambre des députés, Nabih Berri, lors de son discours hier dimanche pour la commémoration de la disparition de l'imam Moussa Sadr".

"Cette initiative constitue une chance sérieuse pour trouver une sortie visant à régler des dossiers en suspens ainsi que pour le problème politique et les autres crises socio-économiques qui en résultent", a-t-il précisé.

Le Hezbollah a exhorté "les composantes politiques concernées à saisir ce appel et à oeuvrer pour sa mise en application".


"Si nous avions voulu ouvrir les dossiers, le temple se serait effondré sur la tête de tous"

Lors d'une cérémonie organisée au Liban sud, le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, le député Mohammad Raad, a rappelé que "le Hezbollah ,en dépit du poids des questions sécuritaires majeures, planche toujours sur les questions sociales".

Evoquant la campagne "Votre odeur pue", Raad a assuré que "le Hezbollah a "une attitude positive vis-à-vis de cette dynamique. Mais celui qui la mène doit être clair avec les gens qui veulent la certitude, la stabilité et la conviction en un programme, pour que leur participation soit réellement sérieuse et responsable, et parvienne à ses objectifs ».

Il a souligné que «le Hezbollah ne met pas en doute (ce mouvement), mais il est du droit de chaque citoyen de poser cette question. Nous voulons être clairs et nous voulons que le mouvement soit clair. Nous voulons que les manifestants participent par millions à la dénonciation de la corruption et la demande de comptes contre les responsables corrompus. Cependant, avec qui, sous l'étendard de qui, et dans le cadre de quel programme national ? Celui qui souhaite en finir avec la corruption diagnostique-t-il avec précision le moyen de lutter contre cette dernière ? »..

Et de poursuivre : « Ce que nous savons des dossiers de corruption, de l'électricité, de l'eau et des déchets, au niveau desquels l'État a manqué à ses devoirs, vous ne le savez pas. Si nous avions voulu ouvrir les dossiers, le temple se serait effondré sur la tête de tous, et il ne resterait plus une pierre sur l'autre » soulignant que « le Hezbollah n'a pas de position négative vis-à-vis des sit-in et des manifestations qui réclament la lutte contre la corruption et le règlement des crises sociales et économiques ; mais permettez-nous d'exprimer notre point de vue : Nous savons qu'il y a des dangers stratégiques qui menacent notre pays. Nous voulons élever la voix contre les takfiristes, contre l'ennemi sioniste et contre les pays qui financent les terroristes et les sionistes, et qui complotent avec eux ».

Concernant la question présidentielle, Raad a indiqué que "certains au pouvoir s'imaginent que nous sommes occupés dans la confrontation des Takfiristes ou des Israéliens, ils tentent d'exploiter ce fait pour saper, briser et isoler notre allié politique. Nous ne permettrons à quiconque de briser et d'isoler nos alliés au sein du CPL, surtout la personne du général Michel Aoun, la campagne contre cet homme est dirigée aussi contre le Hezbollah et le mouvement Amal et contre sa position soutenant la résistance durant la guerre de juillet 2006".

Pour sa part le député du Hezbollah  Hassan Fadlallah, a estimé qu' « il est difficile qu'une révolution populaire visant à changer le système au Liban aboutisse, du fait de la structure confessionnelle du système ».

Estimant que « tout le monde n'est pas corrompu au Liban »,  Fadlallah a déclaré qu'« aux prochaines législatives, nous verrons que ceux qui manifestent sont ceux-là mêmes qui éliront leurs leaders appartenant aux communautés (...) et reproduiront la même caste politique ».

ll a appelé à « la préservation de la stabilité, de la sécurité, du calme et de l'unité nationale, et au respect des biens publics et privés, et de la dignité des autres », dénonçant les tentatives de « dévier la colère de sa trajectoire et de la politiser pour régler des comptes ou réaliser des gains ».

« Le mouvement de revendication doit rester dans son cadre réel, parce que certains s'infiltrent pour réaliser des gains politiques », a-t-il ajouté.

Quant au député Nawaf Moussaoui, il a estimé,  que son parti était le fer de lance de la lutte contre la corruption, mais qu'il fallait que les mouvements de protestation « bénéficient d'une vision claire et ne puissent pas être récupérés politiquement par telle ou telle partie ».