18-04-2024 03:00 PM Jerusalem Timing

Sept armes insolites de la Seconde Guerre mondiale

Sept armes insolites de la Seconde Guerre mondiale

Les USA en sont un parfait exemple: la Seconde Guerre mondiale leur a permis de surmonter très rapidement et de manière relativement indolore les conséquences de la Grande dépression pour devenir la première puissance mondiale.

Les guerres emportent des millions de vies humaines et sont source d'immense malheur pour les survivants. D'un autre côté, elles donnent aussi un coup de pouce au développement industriel.

Les USA en sont un parfait exemple: la Seconde Guerre mondiale leur a permis de surmonter très rapidement et de manière relativement indolore les conséquences de la Grande dépression pour devenir la première puissance mondiale.

Les guerres donnent également une puissante impulsion au développement de tout ce qui concerne, d'une manière ou d'une autre, le domaine militaire. En temps de guerre les chercheurs élaborent activement de nouveaux médicaments, de nouveaux moyens de communication, de transport, etc. Bien évidemment, la meilleure progression est affichée par l'industrie de l'armement, qui accroît non seulement sa production mais contribue également au développement de nouveaux engins et armes.

Parfois ces concepts et ces inventions sont assez insolites. Voici une liste non exhaustive des armes les plus insolites inventées pendant la Seconde Guerre mondiale.



1. Un canon pour tirer des missiles depuis un navire

Avec l'apparition de l'aviation, les avions adverses sont devenus les principaux ennemis de la marine. Afin de se protéger de l'aviation ennemie, le Royaume-Uni a inventé des systèmes de lancement de missiles destinés à être installés sur les ponts des navires. Ils étaient capables de tirer des roquettes qui explosaient à 300 mètres d'altitude. Les mines qu'elles contenaient se dispersaient en parachutes. L'idée consistait à planter, au-dessus du navire, une sorte de champ de mines aérien. Les parachutes étaient reliés avec des câbles de 120 mètres, ce qui rendait encore plus difficile le travail des pilotes ennemis.

L'idée paraissait très logique, mais cette nouveauté s'est avérée inefficace car les mines, les parachutes et les câbles étaient visibles de loin. Les pilotes les contournaient donc sans difficulté en passant au-dessus ou en-dessous. D'autant que les mines étaient complètement soumises au vent, qui pouvait les ramener vers le navire.

Ces systèmes antiaériens n'ont finalement permis d'abattre aucun avion allemand mais ont provoqué de nombreux incendies sur les navires britanniques et emporté la vie de plusieurs dizaines d'hommes.



2. Les chiens-bombes

L'URSS a commencé à dresser des chiens-bombes dès 1924, mais l'utilisation de chiens transportant des explosifs était surtout répandue pendant la Seconde Guerre mondiale.

Ces chiens-mines étaient essentiellement utilisés contre des chars. On apprenait aux chiens à dégoupiller la mine avec leurs dents lorsqu'ils se retrouvaient sous un char. Ces bombes "vivantes" s'avéraient bien plus efficaces que les mines antiaériennes de navire. Les chiens ont fait exploser au moins 300 chars allemands, mais ils étaient parfois trop distraits pendant la mission et revenaient vers ceux qui les préparaient.



3. Des bombes-chauves-souris

Cette arme inédite a été inventée aux États-Unis pour les opérations contre le Japon. C'est le dentiste Lytle S. Adams qui a eu l'idée d'utiliser des chauves-souris comme bombardiers en les armant de bombes incendiaires.

Les chauves-souris semblaient être une arme parfaite. Premièrement, elles étaient très nombreuses. Deuxièmement, elles étaient capables de transporter des objets pesant plusieurs fois leur poids. Troisièmement, en hibernation les chauves-souris n'avaient pas besoin de nourriture ou d'entretien. Quatrièmement, elles volaient la nuit et dormaient le jour.

Il était prévu de lancer des bombes-chauves-souris sur des villes japonaises. Elles contenaient 26 compartiments, chacune pouvant accueillir un mini-conteneur de 40 chauves-souris. Ces dernières étaient armées de bombes au napalm de 17 et de 28 grammes. Les conteneurs étaient censés être lancés à l'aube en parachute à 1.500 mètres d'altitude. A 300 mètres du sol ils s'ouvraient et les chauves-souris se dispersaient tout azimut. Elles s'installaient pour dormir dans les greniers et sur les toits, après quoi les dispositifs à retardement se déclenchaient et les bombes s'enflammaient.

Les essais se sont déroulés avec succès, mais à l'été 1944 le commandement a clos le projet quand il s'est avéré que ces bombes ne pourraient pas être utilisées avant l'été 1945. On a opté finalement pour la bombe atomique, dont le développement avançait bien plus rapidement.



4. Le plus gros canon

Avant d'envahir la France, Adolf Hitler avait exigé des militaires et ingénieurs allemands qu'ils créent une nouvelle super-arme. Elle devait être capable de percer facilement tous les postes renforcés de la ligne Maginot, unique grand obstacle qui séparait l'Allemagne de l'Europe occidentale.

Les usines de la compagnie Friedrich Krupp AG ont alors conçu le supercanon, baptisé ensuite Gustav. Ce canon était haut comme un immeuble de quatre étages. La longueur totale du dispositif était de 50 mètres et la longueur du canon était de pratiquement 27 mètres. Gustav pesait 1.350 tonnes et tirait des munitions de 4,5 tonnes!

Les dimensions gigantesques de l'arme, sa principale source de puissance, étaient également son principal inconvénient. Au vu de sa taille le canon pouvait être transporté uniquement par voie ferrée et il était une cible facile pour l'aviation des Alliés. Moins d'un an après sa création, le projet a été clos.



5. Le canon V3

Ce canon à chambres multiples était également connu sous l'appellation "mille pattes" ou encore "canon anglais". L'arme avait été conçue en été 1944 pour tirer des salves de 300 obus à l'heure sous forme de fléchettes de 2,7 mètres. Le canon de l'arme était long de 125 mètres et pouvait théoriquement atteindre Londres depuis Mimoyecques, village français situé à 8 km de la Manche. Cependant, les premiers essais ont montré que la vitesse de l'obus n'était que de 1 km/s, c'est-à-dire deux fois moins qu'il ne faudrait pour franchir les 160 km qui séparent Mimoyecques de Londres.

Hitler avait ordonné de fabriquer 50 V3, mais les Alliés ont réussi à détruire le prototype de l'arme, caché dans des bottes de foin avant son lancement en série.

Au final, seulement deux versions réduites de V3 de 45 mètres ont été construites. Et ces canons n'ont tiré que quelques salves. Comme il ne reste aucune information sur les résultats des tirs, on peut affirmer qu'ils ont échoué.



6. Les mini-chars

Ces engins allemands ressemblant à des chars miniatures étaient guidés à distance avec une télécommande pour faire exploser les chars ennemis. Malgré leur appellation, Goliath, ils ne ressemblaient en rien au personnage biblique, surtout par leur taille. Au début, l'opérateur était relié au mini-char par un câble de 650 mètres. Goliath était capable d'embarquer environ 50 kg d'explosif. Les mini-chars passaient sous les blindés ennemis pour les faire exploser. Le câble était le point le plus faible du dispositif et pouvait être coupé, c'est pourquoi on a conçu par la suite des mini-chars téléguidés.



7. L'armée fantôme


Le célèbre couturier Bill Blass a combattu pendant la Seconde Guerre mondiale dans l'Armée fantôme. Avec ses collègues du milieu artistique il fabriquait des camouflages qui trompaient l'ennemi — des chars et des canons gonflables, des avions factices, de faux postes de commandement, des effets sonores d'explosion et bien d'autres.

Les fantômes faisaient leur "spectacle" pendant plusieurs jours sur un champ de bataille ou à proximité, après quoi tout "l'inventaire" était transporté ailleurs. En moins d'un an ils ont organisé 17 opérations en fabriquant 17 chars, canons et camions gonflables qui étaient une copie exacte du vrai matériel. Ils étaient construits avec une carcasse tubulaire et gonflés à l'aide d'un compresseur. Pour une meilleure ressemblance, les soldats les recouvraient d'une bâche imperméable.