19-04-2024 07:06 AM Jerusalem Timing

Les accords passés avec l’Iran favorisent la paix

Les accords passés avec l’Iran favorisent la paix

la crise iranienne a commencé il y a 52 ans, alors que la CIA prenait la décision de renverser le dirigeant iranien élu, Mossadegh, pour mettre sur le trône un violent dictateur.

Les accords passés avec l’Iran la semaine dernière sont l’une des deux réussites les plus notoires d’une administration Obama autrement lamentable. En-dehors du processus en cours qu’est la normalisation des relations entre les Etats-Unis et Cuba, cette décision montre que la diplomatie peut aboutir à des changements pacifiques et positifs. Elle montre également que, parfois, prendre une décision de principe signifie faire face à une opposition véhémente sans pour autant faire marche arrière. Le président devrait être salué pour ces deux réalisations.

Ces accords ont réduit les chances d’une intervention des Etats-Unis en Iran, ce qui est une excellente nouvelle. Mais les interventionnistes n’abandonneront pas si facilement. Ils s’organisent déjà avec les médias et ont commencé à faire pression pour défaire les accords au Congrès. Obtiendront-ils suffisamment de votes pour défaire le veto présidentiel sur leur rejet des accords iraniens ? C’est très peu probable, mais à l’heure actuelle, que les néoconservateurs forcent ou non les Etats-Unis à annuler ces accords ne fait plus grande différence.

Lequel de nos alliés, qui pourront désormais établir des accords commerciaux mutuels avec l’Iran, voudrait revenir à un état d’embargo ? Lequel défendrait l’idée d’une attaque contre un Iran qui s’est prouvé être un partenaire commercial important et a accepté de mettre en place des inspections intrusives de ses infrastructures nucléaires ?


Ce qui est le plus important au sujet de ces accords n’est pas que les fonctionnaires du gouvernement américain aient pu discuter avec des membres du gouvernement iranien. C’est que l’élimination des sanctions, qui représentent un acte de guerre, ouvrira des opportunités d’échanges commerciaux avec l’Iran. Les relations gouvernementales sont une chose, mais la diplomatie concerne le peuple : les entreprises, le tourisme et les échanges universitaires.

J’ai été très impressionné par Rick Steves, qui s’est rendu en Iran en 2009 pour prouver que la diabolisation médiatique des Iraniens était une fabrication du gouvernement américain. Le voyage et les contacts humains peuvent aider à vaincre les amoureux de la guerre, parce qu’ils humanisent ceux qui sont normalement déshumanisés.

Comme je l’ai expliqué dans mon nouveau livre, Swords into Plowshares :
Les politiques très peu sages que nous avons employées envers l’Iran sont le parfait exemple de ce que nous ont apporté les interventionnistes – soixante années de conflits inutiles et de peurs injustifiées. Notre obsession avec l’Iran est ahurissante. Si le peuple connaissant la vérité, il choisirait certainement d’aborder la question iranienne d’une toute autre manière.

N’oublions pas que la crise iranienne a commencé non pas il y a 31 ans, alors que l’Iran Sanctions Act était ratifié ; ou encore il y a 35 ans, quand les Iraniens ont renversé le Shah mis en place par les Américains; mais il y a 52 ans, alors que la CIA prenait la décision de renverser le dirigeant iranien élu, Mossadegh, pour mettre sur le trône un violent dictateur. Nos relations avec l’Iran ont été marquées par six décennies de conséquences.

Quand la Guerre froide touchait à sa fin et que le complexe militaro-industriel avait besoin d’un nouvel ennemi pour justifier ses immenses dépenses, il a été décidé que l’Iran devrait être la dernière « menace » à la mode pour les Etats-Unis. C’est alors que les sanctions ont réellement pris de l’importance. Mais comme nous l’avons appris de notre propre CIA National Intelligence Estimate, publié en 2007, les histoires de recherches nucléaires en Iran n’étaient que des fabrications. Et ces mensonges continuent d’être répétés jusqu’à ce jour.

Il est malheureux que l’Iran ait été forcé d’abandonner une partie de sa souveraineté en permettant l’établissement de restrictions au regard de son programme de développement nucléaire qui n’a jamais été en violation du Traité de non-prolifération. Mais si la conséquence en est la fin des sanctions et l’apaisement des néoconservateurs, ces accords doivent être applaudis. La paix et la prospérité naissent de relations commerciales pacifiques – notamment lorsque les gouvernements se retirent de l’équation.

Par Ron Paul : homme politique américain, membre du Parti républicain, représentant du Texas à la Chambre des représentants de 1976 à 1977, de 1979 à 1985, puis enfin de 1997 à 2013. Candidat à l'élection présidentielle de 1988 pour le Parti libertarien, à l'investiture du Parti républicain pour l'élection présidentielle de 2008 et pour l'élection présidentielle de 2012.

 

Source: Arrêt sur Info