19-04-2024 10:40 AM Jerusalem Timing

Kurdistan: Les rêves de Massoud Barzani volent en éclats

Kurdistan: Les rêves de Massoud Barzani volent en éclats

La province kurde de Souleimaniya réclame la scission du Kurdistan!

 Il semble que les rêves du président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, de voir un Etat kurde indépendant voleront en éclats prochainement.

Barzani, qui a misé depuis un an sur les changements en cours en Irak pour tirer des profits politiques et économiques supplémentaires, se trouve face à une accentuation des crises dans la province du Kurdistan.

Rappelons que les partis kurdes ont rejeté la tenue des élections présidentielles avant la promulgation d'une loi sur la nomination du président par le Parlement. Rappelons aussi que la rédaction de la Constitution n'a pas eu lieu dans les délais prévus, et que la crise économique qui frappe ladite province devient de plus en plus aigüe.

La dernière en date de ces menaces: des voix se sont élevées dans la province irakienne de Souleimaniya pour menacer de scission du gouvernement de la province kurde à Erbil. 

A la tête de ceux qui ont brandi cette menace figure le président du conseil de Souleimaniya, Hafal Aboubakr. Ce dernier a dénoncé la marginalisation et l'injustice pratiquée par le gouvernement du Kurdistan envers sa province, accusant les autorités du Kurdistan de ne pas octroyer à Souleimaniya ses besoins en hydrocarbures, et en électricité, et d'autres services vitaux. 

Sachant que Souleimaniya est considérée comme la base principale des partisans du parti de l'Union nationale kurde -- dirigé par Jalal Talbani-- du mouvement du changement, de la Jamaa'a islamique kurde, et du parti de l'Union islamique kurde.

En contrepartie, les populations des villes d'Erbil et de Dohouk soutiennent majoritairement le parti démocrate kurde dirigé par Barzani.

Face aux appels à la scission de Souleimaniya, Massoud Barzani a averti les partisans d'une telle idée contre les répercussions, appelant ceux-ci à "chercher un autre endroit hors de la province pour s'y installer"!

Dans des déclarations antérieures, Barzani a averti que "personne ne peut partager le Kurdistan, et personne n'y réfléchisse même en rêve".

De son côté, le porte-parole officiel du gouvernement de la province, Safine Dezi, a mis en garde contre ces revendications "dangereuses", soulignant qu'un tel appel expose "la société et la géographie de la province au spectre de l'effritement".

Par ailleurs, le ton élevé des menaces du parti démocrate donne l'impression que ce dernier cherche à profiter de la proposition du partage.

Le député de l'Union nationale, Qader Watmane, accuse le parti démocrate d'exploiter le sujet du retour aux deux administrations pour faire pression sur les autres pressions, à cause de la question de la présidence de la province et l'insistance des différents partis sur l'illégitimité de la nomination de Barzani à la tête du Kurdistan pour le troisième mandat consécutif.

Dans une interview au journal libanais al-Akhbar, Watmane a affirmé que le gouvernement du Kurdistan "punit Souleimaniya et ses partis et les marginaliste pour leurs positions sur la question présidentielle".

Suite à la guerre fratricide entre 1994 et 1998, une guerre qui avait opposé l' "Union" au "démocrate", la province a été répartie en deux administrations: la première à Erbil et Dohouk, contrôlée par le parti démocrate de Barzani et la deuxième à Souleimaniya, dominée par l'Union.

Ceci a donné naissance à deux gouvernements séparés dans ces deux régions.  Mais les deux gouvernements ont été réunis en un seul gouvernement suite à l'accord historique de 2006.

Toutefois, le député du parti démocrate, Abdallah Rikani, révèle que malgré l'unification apparente de ces deux gouvernements, il existe effectivement deux administrations séparées entre Souleimaniya et Erbil.   


Abdallah a accusé des parties régionales et étrangères d'encourager les partis de la province à réclamer deux administrations pour avorter les tentatives d'indépendance du Kurdistan. Selon lui, la tentative de séparer les deux administrations s'apparente à un suicide politique pour les responsables.

L'expert dans les affaires politiques, Chorche Hassan, a mis en garde contre une guerre civile pareille à celle des années 90 si le conflit politique entre les partis kurdes se poursuit.
    
 
Traduit à parti d'al-Akhbar