29-03-2024 07:48 AM Jerusalem Timing

Accord nucléaire:Kerry dénonce fausses infos des médias et fantasmes au Congrès

Accord nucléaire:Kerry dénonce fausses infos des médias et fantasmes au Congrès

Au cas où le Congrès peut rejeter l’accord nucléaire, le président Barack Obama a d’ores déjà indiqué qu’il y opposerait son veto.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a dénoncé mardi devant un Congrès hostile le "fantasme" et les "chimères" d'un éventuel "meilleur accord" sur le nucléaire iranien par rapport au règlement conclu le 14 juillet par les grandes puissances et l'Iran.
   
Face à des parlementaires opposés au texte historique scellé à Vienne, M. Kerry a aussi affirmé que l'accord était circonscrit à la question du nucléaire et ne concernait pas une hypothétique "réforme" du régime iranien et encore moins ses agissements soi-disant "déstabilisateurs" dans la région.
   
"J'insiste: l'alternative à l'accord que nous avons conclu, ce n'est pas un meilleur accord, une sorte de fantasme ou de chimère qui verrait l'Iran complètement capituler", a martelé le chef de la diplomatie américaine devant la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains.
"C'est un fantasme, pur et simple", a-t-il tonné.
   
Il avait déjà défendu avec force l'accord devant la commission des Affaires étrangères du Sénat la semaine dernière, des élus l'ayant accusé d'avoir été "plumé" et "embobiné" par Téhéran.
   
"Ce projet a été monté pour régler la question du nucléaire uniquement, pas pour réformer le régime iranien ou pour mettre fin à son appui au terrorisme ou à ses contributions à la violence confessionnelle au Moyen-Orient", a argumenté John Kerry, qui a passé le plus clair des derniers mois à négocier directement avec l'Iran.
   
"Ces sujets nous inquiètent toujours sérieusement (...) C'est pour cela que nous maintenons nos niveaux sans précédent de coopération en matière de sécurité avec Israël et que nous travaillons si étroitement avec les Etats du Golfe", a-t-il assuré.
   
Le texte a été conclu au terme de 20 mois d'intenses négociations entre l'Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité - France, Royaume-Uni, Chine, Russie, Etats-Unis -, plus l'Allemagne.
   
Il prévoit une levée progressive et conditionnelle des sanctions internationales imposées depuis 2006 à l'Iran, en échange de garanties que Téhéran ne se dotera pas de l'arme atomique.
   
Mais il rencontre beaucoup de résistance au Congrès américain, qui est dominé par les républicains et a 60 jours pour l'examiner.
Il faudra au moins deux tiers des élus pour bloquer l'accord, lors d'un vote prévu en septembre.

Or Barack Obama dispose d'un veto et la plupart des démocrates devraient soutenir le président, assurant a priori que l'accord ne sera pas torpillé.
   
L'opposition des républicains s'articule autour de plusieurs reproches: la procédure d'inspection des sites militaires iraniens, qui peut prendre jusqu'à 24 jours; le transfert probable d'une partie de la nouvelle "manne financière" iranienne au Hezbollah; les risques pour Israël, opposé à l'accord; la levée de l'embargo lié aux missiles balistiques dans huit ans.
   
Bombardé de questions, le chef de la diplomatie a laissé filtrer son exaspération, parlant par-dessus certains élus et répétant inlassablement son message: mieux vaut un Iran hostile mais sans arme nucléaire, qu'un Iran hostile et nucléaire.
 
"Pour les Américains, l'Iran est un crocodile ou un requin qui fait ce qu'il veut, et on va leur donner plus de dents pour voir s'ils agissent différemment", a fustigé le républicain Scott Perry dans l'un des échanges les plus vifs.
   
"Je n'ai pas de leçon à recevoir sur qui je représente, j'ai représenté et je me suis battu pour ce pays depuis que je suis sorti de l'université", lui a répondu John Kerry.
 
Au président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, le républicain Bob Corker, rapporte Ouest-France, et qui accusait Kerry d'avoir été « floué par les négociateurs iraniens dans la dernière ligne droite des discussions », il a répondu ouvertement : « le fait est que l'Iran dispose désormais d'une expérience poussée dans la technologie du cycle du combustible nucléaire … Nous ne pouvons anéantir ce savoir-faire par les armes ou par des sanctions. »
 
Et lorsque le républicain Jeff Duncan a affiché les photos de quatre Américains emprisonnés en Iran, haussant la voix pour lancer: "leur libération aurait dû être une pré condition à toute discussion avec l'Iran!; et son collègue Ted Poe a demandé "Est-ce toujours la politique de l'ayatollah, selon vous, de détruire les Etats-Unis?", Kerry a répondu sobrement: "Ils ont une politique d'opposition et de grande hostilité. Je n'ai pas connaissance de projet spécifique pour réellement nous détruire".

"Nos médias diffusent de fausses informations sur l’accord nucléaire", a déploré Kerry, selon Russia Today.   

 

Avec AFP, Russia Today et Ouest-France