25-04-2024 08:24 AM Jerusalem Timing

Algérie: les déclarations de Nicolas Sarkozy "malvenues" (ministre)

Algérie: les déclarations de Nicolas Sarkozy

Durant le mandat de Sarkozy, entre 2007 et 2012, les relations algéro-française ont traversé des zones de turbulences.

 Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a dénoncé les déclarations tenues sur l'Algérie par l'ex-président français Nicolas Sarkozy, en les jugeant "malvenues" et en s'interrogeant sur un possible retour de la "pensée coloniale".

A Tunis où il se trouvait lundi, le chef du parti Les Républicains (droite)
a déclaré aux Tunisiens qu'ils n'avaient "pas choisi (leur) emplacement"
géographique entre l'Algérie, qui a souffert de l'intégrisme dans les années
1990, et la Libye, actuellement en proie au chaos.

  "Cette sortie (de Sarkozy) est malvenue", a déclaré Lamamra, dans une
première réaction officielle algérienne aux propos de l'ex-chef de l'Etat
français.

"Il est tout à fait légitime de poser, à cet égard, la question de savoir
si la pensée coloniale que l'histoire a complètement disqualifiée ne serait pas
en train de tenter de se régénérer à travers des exercices stériles de
manipulation de la géographie", a-t-il ajouté lors d'un entretien publié ce samedi
par plusieurs journaux algériens.

Le ministre était interrogé à Paris en marge d'une réunion préparatoire à
la conférence sur le climat COP21 prévue en novembre en France.

Les déclarations de Sarkozy ont provoqué une levée de boucliers en
Algérie. La presse a estimé que la relation entre la France et l'Algérie,
apaisée depuis trois ans, serait de nouveau conflictuelle si l'ancien président
revenait au pouvoir.

  La puissante Organisation nationale des moudjahidine(ONM, anciens
combattants de la guerre d'indépendance) a jugé que les propos de Sarkozy
étaient "une nouvelle marque de haine qui s'ajoute à la rancoeur de cet homme
contre l'Algérie", dans un communiqué publié par la presse.

Durant le mandat de Sarkozy, entre 2007 et 2012, les relations
algéro-française ont traversé des zones de turbulences marquées par
l'enterrement du traité d'amitié voulu par son prédécesseur Jacques Chirac. 

Sa première visite d'Etat en Algérie en décembre 2007 avait été précédée
par une polémique provoquée par des propos de l'ancien ministre des Anciens
combattants, Mohamed Cherif Abbas, qui avait évoqué le rôle du "lobby juif"
dans l'arrivée au pouvoir de Sarkozy.