24-04-2024 01:53 AM Jerusalem Timing

Zabadani: manœuvres inutiles, les miliciens désormais confinés dans 5 km2

Zabadani: manœuvres inutiles, les miliciens désormais confinés dans 5 km2

Assafir explique les quatre étapes qui ont permis de mener à bien la bataille de Zabadani

Manœuvre fallacieuse : quelques jours à peine après le lancement de la bataille de Zabadani par le Hezbollah et l’armée syrienne, tout au début du mois de juillet,  une bonne partie des miliciens ont affiché leur volonté de parvenir à un compromis.

Avant le lancement de la bataille, les sites proches de la milice d’Al-Qaïda en Syrie le front al-Nosra  menaçaient de transformer cette région située dans le prolongement du Qalamoune syrien, à 40 km au nord-ouest de Damas, en le cimetière du Hezbollah et de l’armée syrienne.

Or, le 7 juillet dernier, rapporte le journal libanais al-Akhbar,  ils  faisaient signe de vouloir trouver une solution.

Sur les 1300 d’entre eux, -chiffre approximatif-,  750 approuvaient une proposition de compromis, assure Mohammad Abou al-Qassem , le secrétaire général du parti Tadamone (Solidarité) qui a été chargée de faire la médiation avec le gouvernement syrien.

Elle semblait toutefois suspecte  d’autant qu’il en ressortait une tentative de se démarquer de la milice d’Al-Qaïda en Syrie, le front al-Nosra, voire de camoufler sa participation dans les combats.

Abou al-Qassem, lui-même originaire de Zabadani, s’est mis à dire que la plupart des miliciens sont des fils de Zabadani et font l’objet de pression pour s’enrôler dans les rangs du front al-Nosra, et lui permettre de rentrer dans la localité à partir de la montagne orientale.

Et qu’ils combattent exclusivement dans les rangs du  mouvement des Ahrar al-cham al-Islamiyya (proche d’Al-Qaïda), les Brigades des Foursane (chevaliers) et la brigade al-Taybé.

Allégation fallacieuse, sachant que les Ahrar al-Cham combattent aux côtés  du front al-Nosra dans la plupart des régions syriennes.   

Les termes de cette proposition semblent aussi avoir été rédigés d’une façon inadmissible pour les autorités syriennes.

Ils exigeaient explique Abou al-Qassem un cessez-le-feu sans conditions, la formation d’un conseil local formé d’éléments gouvernementaux et de l’opposition et la formation d’une force exécutive commune pour veiller à la sécurité,  sans toutefois rendre les armements lourds. En échange, les autorités syriennes devaient permettre l’entrée de l’aide humanitaire dans la ville.

Conscient qu’elle était inadmissible par le gouvernement, Abou al-Qassem dit en avoir élaboré une autre, laquelle stipule en plus du cessez-le-feu de toutes les parties, la restitution du drapeau syrien, la remise de l’armement lourd et moyen, l’élimination de tous les slogans hostiles au gouvernement, et la formation de comités non armés à partir des habitants, qui devraient aussi pouvoir retourner chez eux.

Mais depuis, sa proposition n’a pas eu de réponse de leur part, quoiqu’elle suggère d’ouvrir un accès à ceux qui voudraient se rendre vers la montagne orientale.

Dès lors, les miliciens se trouvent dans une mauvaise posture. Lors de la proposition de leur compromis, ils étaient disséminés sur une surface de 25 km2. Aujourd’hui, ils sont désormais confinés sur une surface de 5 km2, au cœur de Zabadani et risquent le pire.

Depuis mercredi, le Hezbollah et l’armée syrienne s’attaquent aux tunnels qui relient la plaine de Zabadani à la localité de Madaya, et qui leur servaient pour leurs déplacements et leurs approvisionnements, explique le correspondant de notre chaine al-Manar. Trois de ces passages souterrains ont été détruits, dont le plus important, de 70 mètres de longueur et de deux mètres de profondeur.   

Dans une analyse effectuée par le journal libanais assafir, les raisons du succès de la bataille de Zabadani sont attribuées à la réalisation de 4 étapes principales.

L’isolement de Zabadani et de sa plaine de son entourage, et surtout de Sarghaya, en s’emparant de toutes les hauteurs  qui la surplombent. Ce qui a permis de superviser et de viser tous les repaires  et passages empruntés par les miliciens.

La seconde a été sans doute, toujours selon Assafir, d’ouvrir un feu intensif, simultanément, ce qui a eu pour conséquence de disperser les forces ennemies.

A ce stade, l’entrée en action des forces de l’infanterie contre les groupes terroristes a eu le même effet  qu’un pilonnage intensif.

Toujours selon assafir, la prise de la plaine de Zabadani a constitué un exploit très important vu que les milices du Nosra et de Ahrar al-Cham l’avaient soigneusement préparée à la bataille.

La prise de la totalité de ville entamée la semaine passée ne devrait plus tarder. Pour l’empêcher, les miliciens ont recours à une énième manœuvre : en prétendant que les bombardements visent les civils.

Sans tarder, l’émissaire de l’ONU Stéphane De Mistura a pris à son compte ces allégations.