28-03-2024 02:52 PM Jerusalem Timing

Sunday Times: le spectre d’un nouveau Maïdan plane sur l’Ukraine

Sunday Times: le spectre d’un nouveau Maïdan plane sur l’Ukraine

"Nous nous sommes débarrassés des voleurs et on les a remplacés par des pillards"

D'anciens activistes du Maïdan ainsi que des soldats des bataillons de volontaires combattant dans l'est du pays sont mécontents du gouvernement de Piotr Porochenko, ce qui pourrait déboucher sur un nouveau Maïdan, rapporte le journal britannique The Sunday Times.

Les combattants accusent le président ukrainien de ne pas avoir tenu sa promesse de mettre fin aux hostilités dans l'est du pays "d'ici deux semaines". La majorité de la population est convaincue que les chiffres sur le nombre des morts sont sous-évalués à dessein.

En outre, les militants du Maïdan (place centrale de Kiev qui fut l'épicentre du mouvement contestataire de 2013-2014, ndlr) reprochent à Piotr Porochenko et au premier ministre Arseni Iatseniouk de ne pas lutter contre la corruption et la bureaucratie.

"Nous nous sommes débarrassés des voleurs et on les a remplacés par des pillards", a déclaré l'ancien activiste du Maïdan, Dmitri Karpa, cité par The Sunday Times.
La militante des droits de l'homme Katerina Kouvita, participante active aux manifestations contre Arseni Iatseniouk, estime elle aussi que "le nouveau gouvernent a fait des promesses vides".

L'indignation des manifestants est en outre provoquée par la décision de Piotr Porochenko d'ériger des portes en acier autour de l'administration présidentielle afin de protéger ses abords, ce qui prouve que le président ukrainien a peur de son peuple, estime Katerina Kouvita.

"M.Porochenko a maintenu l'ancien système corrompu de pouvoir", ajoute-t-elle.

Le mécontentement de la population est en outre lié à l'incapacité du président de sortir le pays de la crise économique. Selon un sondage cité par le Sunday Times, 98% des Ukrainiens qualifient la situation économique dans leur pays comme grave, et seuls 25% des citoyens voteraient pour Porochenko si l'élection avait lieu demain. La situation est aggravée par la question toujours en suspens des prix du gaz.