29-03-2024 08:40 AM Jerusalem Timing

Nucléaire iranien: "il est maintenant temps de conclure", lance Kerry

Nucléaire iranien:

Les experts et diplomates planchent jour et nuit sur "un texte de 20 pages avec cinq annexes, au total entre 70 et 80 pages", selon le négociateur iranien Abbas Araghchi.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a estimé dimanche qu'il était "maintenant temps de conclure" l'interminable négociation sur le nucléaire iranien, tout en admettant que l'issue du marathon diplomatique engagé il y a des mois pour parvenir à un compromis historique avec l'Iran restait ouverte.

"Il est maintenant temps de voir si nous pouvons ou pas conclure un accord", a déclaré M. Kerry, venu s'exprimer face à une foule de journalistes devant le palais viennois qui abrite les discussions.

C'était la deuxième apparition publique du secrétaire d'Etat américain depuis son arrivée à Vienne, le 26 juin, où il mène plusieurs séances de discussions quotidiennes avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif.

"Nous n'avons jamais été aussi proches d'un accord, mais à ce point précis, la négociation peut aller dans un sens comme dans l'autre", a déclaré M. Kerry, résumant l'incertitude générale.

"Au cours des derniers jours, nous avons accomplis des progrès authentiques, mais je veux être absolument clair avec tout le monde, nous n'en sommes pas là où nous devrions être en ce qui concerne plusieurs des questions les plus difficiles", a-t-il ajouté.

Cette mise au point intervient alors que les négociateurs se sont théoriquement laissé jusqu'au 7 juillet pour conclure.

Les autres ministres du P5+1 (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Russie, Chine, France et Allemagne), qui ont fait des allers-retours dans la capitale autrichienne depuis neuf jours, sont attendus en fin de journée pour rejoindre les discussions.

Une équation complexe

L'Iran et les grandes puissances essayent de résoudre depuis des mois une équation complexe dans les détails: comment placer sous contrôle international le programme nucléaire iranien, en échange d'une levée de sanctions contre Téhéran.

Les experts et diplomates planchent jour et nuit sur "un texte de 20 pages avec cinq annexes, au total entre 70 et 80 pages", selon le négociateur iranien Abbas Araghchi.

Objectif: présenter aux ministres un projet aussi précis et consensuel que possible, afin de laisser les politiques faire les derniers arbitrages et tenter de trancher les noeuds les plus durs de cette négociation sans précédent.

Les points les plus durs de la négociation sont connus depuis des mois: combien de temps le programme nucléaire iranien sera-t-il bridé, quelles seront les modalités et le périmètre des inspections internationales, et à quel rythme tomberont les sanctions imposées contre l’Iran depuis une décennie.

Si certains diplomates ont laissé entendre samedi qu'un compromis sur les sanctions était en vue,  Abbas Aragchi a toutefois assuré que "quatre ou cinq points" relatifs à cette question n'étaient pas réglés.

Les Iraniens réclament une levée rapide des sanctions.

Concernant les vérifications d'une possible dimension militaire (PMD) du programme nucléaire iranien, point clé du dossier, le patron de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, a fait part de "progrès" dans les discussions. M. Amano s'était rendu jeudi à Téhéran, où il avait rencontré le président Hassan Rohani.

Deux de ses adjoints sont partis en Iran dimanche soir, a indiqué une source iranienne.

L'AIEA, agence onusienne, sera chargée d'inspecter les sites suspects iraniens et de rendre compte au Conseil de sécurité de l'ONU du respect ou non de l'accord par Téhéran.

Avec AFP