29-03-2024 02:06 AM Jerusalem Timing

Le ministre grec Varoufakis accuse les créanciers de "terrorisme"

Le ministre grec Varoufakis accuse les créanciers de

A la veille du referendum sur les nouvelles mesures d’austérité imposés par les créanciers, le Financial Times lance "une rumeur malveillante", pour influencer l’opinion des Grecs.

Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis accuse les créanciers du pays de "terrorisme", et un journal britannique de lancer des « rumeurs malveillantes ».

   
"Ce qu'ils font avec la Grèce a un nom: terrorisme", accuse Yanis Varoufakis, connu pour sa liberté de ton, dans un entretien au quotidien espagnol El Mundo.
"Pourquoi est-ce qu'ils nous ont forcés à fermer les banques ? Pour insuffler la peur aux gens. Et quand il s'agit de répandre la peur, on appelle ce phénomène le terrorisme", développe le ministre en parlant de la politique menée par les créanciers d'Athènes, le Fonds monétaire international (FMI), la Banque centrale européenne (BCE) et l'Union européenne.
   
Faute d'être parvenu à un accord avec les créanciers sur une prolongation d'un programme d'aide financière au-delà du 30 juin, le gouvernement grec a annoncé la fermeture des banques et le contrôle des capitaux jusqu'au 6 juillet.
   
Quel que soit le résultat du référendum de dimanche -le Premier ministre  Alexis Tsipras appelle à voter non, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker oui- les banques du pays rouvriront et il y aura un accord avec les créanciers, assure Yanis Varoufakis.
 "Quel que soit le résultat du référendum, le lundi il y aura un accord, j'en suis complètement et absolument convaincu. L'Europe a besoin d'un accord, la Grèce a besoin d'un accord, de sorte que nous arriverons à un accord."
   
Pour le ministre des Finances, qui répète qu'en cas de victoire du oui il démissionnera, "aujourd'hui ce que veulent Bruxelles et la troïka, c'est que le oui gagne pour pouvoir ainsi humilier les Grecs".
   
Il accuse aussi ses opposants de vouloir faire de "la Grèce un exemple pour les autres" à l'heure où en Espagne le parti de gauche Podemos, allié du grec Syriza, gagne en force à l'approche d'élections législatives.
   
"Je crois que dans toute l'Europe il y a besoin de partis comme Syriza et Podemos, des partis à la fois critiques à l'égard du système mais en même temps pro-européens et démocrates. Ceux qui nous détestent veulent nous faire passer pour anti-européens, mais non, ce n'est pas vrai, nous ne le sommes pas."

Vendredi soir, Varoufakis avait qualifié  de "rumeur malveillante" un article du Financial Times selon lequel les épargnants grecs pourraient se voir prélever 30% de leurs dépôts pour renflouer les banques du pays.
   
L'article du Financial Times sur une éventuelle opération de ce genre "est une rumeur malveillante que le chef de l'Association des banques grecques a démentie ce matin", a écrit M. Varoufakis sur son compte Twitter.
   
Le quotidien économique britannique, se référant à des banquiers et des hommes d'affaires non identifiés, a annoncé que les Grecs ayant plus de 8.000 euros sur leur compte bancaire pourraient subir un prélèvement de 30% dont le produit servirait à stabiliser le secteur financier du pays.

"Cela aurait lieu dans le cadre d'une restructuration complète du secteur bancaire une fois que la Grèce aurait de nouveau un programme d'aide", a déclaré une des sources citées par le Financial Times.
   
La plupart des banques grecques sont fermées depuis lundi et jusqu'à mardi prochain dans le cadre d'un contrôle des capitaux.
   
Les Grecs doivent se prononcer dimanche lors d'un référendum sur les nouvelles mesures d'austérité que les créanciers de la Grèce - la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI) - veulent lui imposer en échange de leur soutien.

 

Avec AFP