25-04-2024 05:20 PM Jerusalem Timing

Médiation US pour pousser le Liban à renoncer à ses droits pétroliers!

Médiation US pour pousser le Liban à renoncer à ses droits pétroliers!

Israël veut des garanties pour entamer la prospection dans les champs proches de la frontière libanaise.

Suite à la visite effectuée au Liban par le secrétaire d'État américain adjoint pour les Affaires du pétrole, Amos Hochstein, le dossier du pétrole libanais a refait surface, sur fonds de multiples crises politiques, économiques et sécuritaires internes.

Cette visite a sommé les responsables libanais à s'occuper de nouveau de ce dossier négligé et bloqué en raison des calculs politiques et confessionnels étroits.

Pendant ce temps, l'ennemi israélien œuvre en mer et sur terre pour gagner du temps et entamer la prospection gazière en Méditerranée le plus vite possible.

Au moment où Hochstein cherche à "tenter" le Liban pour parvenir à un compromis avec l'ennemi sur la délimitation des frontières maritimes, en vue de faciliter la "renaissance pétrolière' d'Israël, les autorités officielles sont plus que jamais appelées à protéger le droit du Liban à ses ressources dans sa zone maritime.

Sachant que les travaux de recherche maritimes ont permis de constater que les eaux libanaises renferment de quantités énormes de pétrole et de gaz en mer.

La visite de la délégation américaine survient simultanément avec l'adoption par Israël d'une politique consistant à investir les revenus pétroliers au profit de la politique du gouvernement cherchant à réaliser "la justice sociale" et à lutter contre la pauvreté.

Partant de là, les Israéliens ont décidé d'entamer la prospection maritime dans les champs du nord jouxtant la mer du côté libanais (Tamar, Kariche et Léviathan).  Ces champs renferment les plus grandes réserves énergétiques, qui pourront être investies et exportées vers l'Europe.

Ceci signifie que l'ennemi israélien a besoin de garantir le calme sur ses frontières maritimes avec le Liban, afin de profiter des gisements vitaux. Cet atout de force pour le Liban doit pousser l'Etat à saisir l'occasion pour affirmer ses droits pétroliers et ses frontières maritimes.

Sachant que l'ennemi tente de toutes ses forces d'attribuer la prospection des champs du nord  aux compagnies européennes, ce qui faciliterait la réalisation de son objectif primordial, à savoir l'exportation du gaz vers l'Europe.

De plus, Israël tient à la stabilité à la frontière maritime avec le Liban parce que  les compagnies mondiales évitent de travailler dans les champs situés dans des zones controversées.

L'exemple du champ Kariche, situé à quelques kilomètres de la côte libanaise, en est témoin: les sociétés internationales ont rejeté la demande israélienne de développer ce champ, c'est-à-dire de passer de l'étape de prospection à celle de production.

Raison de ce refus:  Kariche se situe dans une zone instable, et la partie libanaise a contesté toute action de forage avant la délimitation des frontières. A savoir que ce champ s'étend géologiquement vers les eaux libanaises, ce qui expose le gaz libanais au vol, au cas où Israël entamait le forage d'une façon unilatérale.

Toutefois, les champs Léviathan et Tamar  demeurent plus importants pour Israël. Situés à 25 et 30 km de la mer libanaise, ces deux champs renferment plus de 30 mille milliards de mètres cubes de gaz, soit une quantité qui satisfait les besoins de l'Europe pour trois ans, affirment les experts pétroliers.  

Si Israël a déjà entamé l'extraction du gaz naturel du champ Tamar pour répondre aux besoins de son marché intérieur, d'autres endroits demeurent non exploités parce qu'ils s'étendent dans les eaux libanaises.

Tout travail dans l'avenir dans la zone non délimitées exposera au danger les réserves libanaises proches.

Défi terrestre aussi

La menace que pose l'ennemi israélien sur les ressources libanaises s'applique aussi sur les gisements pétroliers terrestres. Israël est en train d'explorer assidûment et discrètement les champs pétroliers et gaziers situés dans des zones proches de la frontière libanaise, notamment dans la Galilée et dans des régions occupées aux confins de Naqoura et dans les hauteurs du Golan.

Un expert pétrolier confie au journal libanais as-Safir qu'il est du devoir de l'Etat libanais de nommer une référence officielle pour traiter le dossier des réserves pétrolières et gazières en mer et sur terre, déplorant que l'approche libanaise en ce sens manque de  professionnalisme.

Celui-ci a appelé le Liban à entamer le forage au sud sans attendre la délimitation des frontières maritimes avec la Palestine occupée, même si ceci nécessitait la mise en place d'une compagnie nationale en cas de refus de sociétés internationales.

Selon lui, en face de chaque plateforme de forage israélienne, le Liban doit établir une plateforme de l'autre côté de la frontière.

De retour au délégué américain Amos Hochstein,celui-ci avait visité le Premier ministre Tammam Salam, en présence de l'ambassadeur américain au Liban David Hale. Le forage du gaz et du pétrole était au menu des débats. Ensuite, Hochstein a rencontré le ministre de l'énergie Artur Nazarian.

Face à l'appétit israélien au pétrole, le Liban prendra-t-il des mesures concrètes ou bien finira-t-il par renoncer à ses droits sous les pressions américaines et occidentales?

    Traduit du site Assafir