25-04-2024 02:02 PM Jerusalem Timing

Solana: seul l’Iran est capable de combattre Daesh

Solana: seul  l’Iran est capable de combattre Daesh

Solana estime que le conflit n’est pas non seulement « entre sunnites et chiites» mais aussi entre les sunnites eux-mêmes

L'ancien Haut Représentant pour la politique étrangère de l'Union européenne,  Javier Solana a appelé depuis Bruxelles à "une alliance stratégique avec l'Iran".

S'exprimant lors d'une conférence organisée par le centre de recherche  "le Conseil européen pour les relations étrangères", à laquelle a participé  un groupe d'universitaires et de politiciens bien connus, Solana a estimé que "l'Iran est  le seul pays capable de combattre Daesh", surtout qu'"il a mis en garde contre l'expansion de  l'organisation terroriste vers Damas".

 «En fin de compte,  si nous voulons être honnêtes avec nous-mêmes, nous ne pouvons qu'admettre que  l'Iran est le seul capable de se battre  contre Daesh» a-t-il indiqué.

Et de souligner : " Daesh provoque une  situation complexe qui exige une stratégie à long terme, car il a été créé pour rester et donc il faut planifier et calculer à long terme. Or, le pays le plus exposé à cette menace est  la Syrie et non l'Irak . Je vous parie même que  Daesh ne peut pas contrôler l' Irak, mais je ne peux pas affirmer que Daesh ne pourra pas mettre la main sur Damas".

Et donc concernant l'absence d'un partenaire stratégique dans la lutte contre le terrorisme, Solana a estimé que   "l'Arabie saoudite n'est pas prête à jouer un rôle crucial contre Daesh", invoquant le changement de position récemment adopté  par  Ryad.

"Ainsi, si l'Arabie est apparu au début du conflit comme un élément essentiel dans la coalition internationale menée par les États-Unis,  la situation s'est inversée plus tard puisqu'actuellement les  dirigeants saoudiens ne sont pas intéressés par la défaite de Daesh mais plus par leur guerre au Yémen", a-t-il ajouté.

De même, "l'Égypte n'est pas capable selon  Solana, de participer réellement et activement dans une coalition contre Daesh, étant trop préoccupée  par sa conjoncture interne".

Et donc pour Solana il ne reste que   Téhéran d'autant plus que "la signature éventuelle d'un accord nucléaire renforcera  son rôle en tant qu'acteur régional stratégique".

Et d'ajouter :  " si l'accord est conclu, la situation  changera radicalement pour l'Iran et aussi pour la région dans son ensemble. Et ce , pas seulement en raison de l'accord, mais aussi en raison des réactions que cet accord risque de provoquer . La première celle de Riyad que Solana s'attent à être  " très mauvaise " face à l'accord nucléaire.

Toujours selon Solana, "la réaction saoudienne comprendrait deux volets. Un volet  politique qui s'est déjà déclenché à travers la pression qu'exerce   l'Arabie Saoudite  sur les Etats-Unis et l'Union européenne afin d'empêcher  l'Iran de devenir un acteur  régional majeur ", notant que " cela  représente pour l'Arabie la grande bataille ". 

Dans le volet  économique, Solana s'attend à ce que  Ryad noie  probablement le marché du pétrole pour empêcher l'Iran de profiter de ses revenus pétroliers après la levée des sanctions qui hausseront certainement  ses exportations énergetiques".

Toutefois, "il faut encore que cet accord nucléaire soit signé", précise Solana.

Or, selon ses informations,  sachant qu'il entretient des relations  avec les décideurs de l'Occident, "l'accord ne sera pas conclu à la fin du mois de Juin , voire  les négociations risquent fort de se prolonger  plus longtemps. Car, deux  problèmes ont surgi,  suite au discours du guide suprême de  la Révolution islamique Ali Khamenei dans lequel il a défini de nouvelles lignes rouges: le premier problème est l' inspection des sites militaires, et le deuxième problème l'interrogatoire des scientifiques iraniens qui ont lancé le programme nucléaire de l'Iran".

Un conflit entre les Sunnites

Cela dit, Solana estime que le conflit  n'est pas non seulement « entre sunnites et chiites»- avis partagé par de nombreux participants à ladite conférence-  mais aussientre les sunnites eux-mêmes. 

Il a évoqué les   problèmes auxquels sont confrontés les Etats du  golfe Persique, et les tentatives d'un certain Islam politique  de les régler.


A ce titre, rappelons les propos du  président américain Barack Obama qui  a mis en garde les dirigeants du Golfe de la menace qui provient de l'intérieur de leurs commuanutés et non de l'Iran.

Concernant le premier conflit, Solana estime qu'il vaut mieux que  "personne ne gagne" , sachant que l'Occident tente de  parvenir à un règlement dans ce conflit en dépit de ses difficultés. 

Pour ce qui est du second conflit,  il estime que «l'extrémisme sunnite ne doit pas l'emporter".

A cet égard, il rappele la visite du secrétaire d'Etat américain John Kerry à Moscou et sa rencontre avec le président russe Vladimir Poutine et le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, le mois dernier, commentant que " le voyage de Kerry à Sotchi a soulevé  un point: celui de la façon de traiter avec les Alaouites".

Et de conclure: " des progrès ont été réalisés dans cette direction".