17-04-2024 01:19 AM Jerusalem Timing

Al-Joulani: messages rassurants à l’Occident,bataille certaine avec le Hezbollah

Al-Joulani: messages rassurants à l’Occident,bataille certaine avec le Hezbollah

Selon le chef du front al-Nosra, le Hezbollah "ne tiendra pas longtemps en cas de renversement de son soutien syrien".

Le chef du front terroriste al-Nosra, branche syrienne d'al-Qaïda, Abou Mohammad al-Joulani, tente depuis un certain temps de présenter une image redorée de son groupe, connu pour ses innombrables exactions sur le sol syrien.

Dans une interview accordée à la chaine de télévision qatarie al-Jazeera, al-Joulani s'est voulu "modéré" et "équilibré", dans le cadre d'une nouvelle stratégie basée sur le report de la politique de "poing de fer" pour l'après renforcement du statut d'al-nosra sur la scène syrienne.

Dans cette interview, le chef terroriste a évoqué plusieurs points qui contredisent les agissements d'al-Nosra sur le terrain.  

Al-Joulani a assuré que "Jaïsh el-Fateh" (armée de la conquête: ndlr) est "une chambre d'opération baptisée Jaïsh el-Fateh, et est basée sur la consultation entre les factions. Aucune faction ne dirige seule" cette armée, a-t-il dit.
"Personne ne peut nous expulser de Jaïsh el-Fateh. Le front al-Nosra n'est pas un élément marginal sur la scène (…). Il est le fer de lance et tout le monde le sait", s'est défendu al-Joulani.

Critiquant le soutien étranger offert à certaines factions, le chef d'al-Nosra n'a pas écarté la possibilité que des conflits éclatent entre son groupe et d'autres factions, "dont la volonté dépendra de l'extérieur (…) Le soutien étranger est une menace pour notre lutte. Les autres parties extérieures ne s'intéressent qu'à leurs intérêts". 

Et de prévoir "des périodes beaucoup plus difficiles que celles déjà vécues".
"Quand la situation sur le terrain nécessite d'ouvrir le front d'Alep, les bailleurs de fonds fournissent de l'argent aux factions et leur demandent d'aller à Homs, pour qu'ils s'occupent eux-mêmes de la direction des affaires d'Alep", ajoute-t-il.  

Celui-ci est allé jusqu'à démentir toute aide extérieure fournie au front al-Nosra. "Nous avons refusé de nous asseoir avec un quelconque service de renseignements, ou d'accepter l'aide étrangère".

Par ailleurs, al-Joulani n'a pas attaqué l'autre groupe terroriste Daech, qui, selon lui, "a maintes fois exploité l'offensive du régime contre nous", y voyant "une stratégie adoptée par ce groupe pour profiter" de la situation.   
 
Al-Nosra, "partie inhérente d'al-Qaïda"

Parallèlement, al-Joulani a rejeté toutes les informations sur un quelconque désengagement avec al-Qaïda. "Al-Nosra opère selon les directives du docteur Ayman (Zawahiri, dirigeant d'al-Qaïda)", a-t-il affirmé.

Messages rassurants à l'Occident

S'adressant à l'occident, le chef du groupe terroriste en Syrie s'est voulu rassurant: "Notre mission est de renverser le régime, ses symboles et ses alliés, et de s'entendre avec les autres factions pour mettre en place un régime islamique. Nous avons reçu des ordres pour ne pas attaquer l'Occident à partir du Cham… mais toutes les options sont sur la table si les frappes de la coalition se poursuivent. Ceci ne sera pas dans l'intérêt de l'Occident", a-t-il avancé.
Accusant les Etats-Unis d'hypocrisie et de soutien au régime, il a dit posséder "un enregistrement filmé" sur une action conjointe entre des avions du régime syrien et ceux de la coalition dans l'espace syrien.

La confrontation "inéluctable" avec le Hezbollah

Dans son interview avec al-Jazeera, al-Joulani s'est largement attardé sur le Hezbollah. Celui-ci a indiqué que la guerre vise en premier lieu "le régime d'Assad et le Hezbollah… la fin de Bachar el-Assad signifie la fin du Hezbollah".

Selon lui, le Hezbollah "ne tiendra pas longtemps en cas de renversement de son soutien. Le Hezbollah a de multiples adversaires au Liban, et avec la chute d'Assad, la voix de ses adversaires deviendra plus forte.

Le dirigeant du groupe d'al-Qaïda en Syrie a même réclamé l'aide des adversaires politiques du Hezbollah au Liban, "pour se mobiliser afin de renverser le régime syrien". 

Et d'ajouter que la bataille avec le Hezbollah est inéluctable, "même si le Hezbollah prenait le contrôle du Qalamoune en entier.

Bataille difficile avec le régime

Alors que les différents groupes armés actifs en Syrie prétendaient que le régime n'aurait pas existé à ce jour sans l'aide du Hezbollah, al-Joulani a admis que "le régime n'est pas faible. C'est un ennemi féroce et possède de grandes capacités", estime-t-il.

Pour lui, "la bataille de Damas est cruciale et la bataille ne prendre pas fin à Qardaha, mais bien à Damas".

Traduit à partir d'al-Akhbar