20-04-2024 07:23 AM Jerusalem Timing

Egypte: des cyber-militants disent avoir rencontré l’armée

Egypte: des cyber-militants disent avoir rencontré l’armée

Un groupe de cyber-militants égyptiens a rencontré des dirigeants de l’armée.



Un groupe de cyber-militants égyptiens à l’origine de la révolution égyptienne a affirmé ce lundi avoir rencontré des dirigeants de l'armée, en charge des affaires du pays, pour discuter des réformes démocratiques.

Au cours de cet entretien, les militaires ont déclaré que la commission chargée de proposer des amendements à la Constitution devrait avoir fini son travail dans 10 jours et que le référendum promis sur cette révision constitutionnelle aurait lieu dans d'ici deux mois, selon les militants.

"Nous avons rencontré l'armée pour comprendre leur point de vue et présenter le nôtre", déclarent Waël Ghonim, un jeune informaticien de Google devenu icône du soulèvement, et le blogueur Amr Salam, dans une note intitulée
"Rendez-vous avec le conseil suprême des forces armées" sur un site internet pro-démocratie.
 

Huit activistes ont rencontré dimanche les généraux Mahmoud Hegazy et Abdel Fattah, deux membres du conseil suprême des forces armées, composé d'une vingtaine de hauts gradés pour la plupart inconnus du grand public avant la révolte.


Cette rencontre marque de la part de l'armée une rupture avec le régime Moubarak, qui avait été très lent à considérer les mouvements nés sur internet comme une force d'opposition légitime.

"L'armée a affirmé qu'elle n'aspirait pas à gouverner l'Egypte, et que l'avenir de l'Egypte résidait dans un pouvoir civil", écrivent Ghonim et Salama.

Les militaires ont assuré aux jeunes militants qu'ils allaient organiser un référendum dans deux mois sur les amendements à la Constitution. Une commission "devrait finir d'étudier les amendements dans les 10 prochains jours, puis un référendum aura lieu d'ici deux mois", assurent les cyber-militants, rapportant les propos des militaires.


La dissolution du Parlement, après des législatives fin 2010 entachées de fraudes massives selon l'opposition, et la révision de la Constitution, qui limite les candidatures à la présidence, font partie des revendications des manifestants.

Selon les jeunes activistes, l'armée a aussi promis de "poursuivre en justice tous ceux accusés de corruption, quel que soit leur poste actuel ou passé".

Les militaires -- accusés par des groupes de défense des droits de l'homme d'avoir emprisonné et torturé des protestataires pendant la révolte -- se sont également engagés à "retrouver tous les manifestants portés disparus", selon Ghonim et Salama.


Jeune cadre égyptien de Google, Waël Ghonim avait été arrêté durant les manifestations puis libéré après, selon lui, 12 jours de détention les yeux bandés.