29-03-2024 05:42 PM Jerusalem Timing

Yémen:Pilonnage hystérique contre Saada,destructions des mausolées(photos dures)

Yémen:Pilonnage hystérique contre Saada,destructions des mausolées(photos dures)

Des tribus yéménites prennent d’assaut une base militaire saoudienne à Jazzan. Les parties yéménites en faveur d’une trêve humanitaire.

Après son échec à faire plier l’armée et les forces révolutionnaires d’Ansarullah (Houthis), la coalition saoudo-américaine a bombardé d’une façon hystérique la province de Saada, au nord.

A la sixième semaine de son agression contre le Yémen, les avions de chasse saoudiens ont bombardé samedi soir Saada située à une cinquantaine de km de la frontière de l'Arabie saoudite.

Le village de Marran, d'où est originaire le chef d’Ansarullah, Abdel Malek Al-Houthi, a également été violemment bombardé.

Les mausolées et les mosquées historiques ont eux aussi été totalement démolis par les raids saoudiens.

La mosquée de l’Imam AlHadi (voir photos), un des fondateurs de l’Etat zaydite au Yémen a été complètement détruite par les avions saoudiens.

Construite depuis de 1200 ans, la mosquée AlHadi est la 3ème mosquée construite au Yémen.

14 raids ont également visé le tombeau de Houssein Al-Houthi, le frère du chef d’Ansarullah, a rapporté le correspondant d'AlManar.

La pensée wahhabite régnant en Arabie est connue pour son incitation à la destruction de tous les monuments historiques et religieux. Inspirés par cette pensée takfiriste, les adeptes d’Al-Qaïda et de Daesh justifient la démolition des monuments historique et religieux en Syrie, en Irak et en Afghanistan.  

La coalition saoudo-américaine a répété ses appels aux civils de fuir Saada. Les civils, leurs maisons, leurs marchés ont également été visés par les avions saoudiens.

Des dizaines de civils ont été tués et blessés dans des raids saoudiens nocturnes contre divers secteurs de Saada.

Des agences humanitaires ont prévenu que de nombreux civils n'auraient pas le temps de fuir Saada à temps et exhorté la coalition à temporiser avant de considérer la province entière comme cible militaire.

La coalition a annoncé samedi avoir mené 130 raids aériens ces dernières vingt-quatre heures dans les provinces de Saada et de Hajja, au nord du Yémen.

Des tribus attaquent une base militaire saoudienne à Jazzan

Malgré ces frappes, des tribus yéménites ont pris d’assaut samedi soir une base militaire saoudienne dans la région frontalière de Jazzan, a affirmé le correspondant d'AlManar.  

Les combattants yéménites ont brulé tous les véhicules militaires qui étaient dans cette position donnant sur la région yéménite de Hossama, proche de Saada.

Il est à noter que la région de Hossama a subi des raids intensifs de la part de la coalition saoudo-américaine.

Les frappes "contraires au droit international", selon l'ONU

Réagissant aux bombardements saoudiens, le coordinateur des opérations humanitaires de l'Onu au Yémen, Johannes van der Klaauw, a affirmé dans un communiqué que les frappes contre la ville de Saada, capitale de la province du même nom, étaient contraires au droit international.

"Le bombardement aveugle de zones habitées, avec ou sans avertissement préalable, est contraire au droit humanitaire international", a-t-il dit.

L'aéroport de nouveau visé

Les avions de la coalition ont également mené des frappes contre le principal aéroport de la capitale Sanaa.

Le tarmac a été visé par deux roquettes, ont indiqué des témoins cités par l’AFP alors que l'Autorité de l'aviation civile devait le rouvrir momentanément pour recevoir les aides destinées à la population assiégée.

L'ONU et des organisations humanitaires ont maintes fois critiqué les multiples frappes de la coalition contre l'aéroport, une voie "vitale" selon elles pour transporter les secours dans un pays en proie à toutes sortes de pénuries -nourriture, carburant, médicaments.

La situation humanitaire au Yémen, soumis à un blocus aérien et maritime de la coalition, est alarmante.

L'Unicef a prévenu que si les restrictions aux importations continuaient, "elles feront plus de morts que les balles et les bombes dans les prochains mois".

Trêve humanitaire

Enlisé de plus en plus dans le bourbier yéménite, l'Arabie saoudite a annoncé vendredi un cessez-le-feu de cinq jours à partir de mardi.

"Nous avons décidé que le cessez-le-feu commencerait mardi 12 mai à 23H00 locales et durerait cinq jours, renouvelables s'il est respecté", a indiqué le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir après une réunion à Paris entre des dirigeants du Golfe et le secrétaire d'Etat américain John Kerry.

L’annonce d’une trêve humanitaire dans le pays a été saluée par les différentes parties yéménites.

"Après la médiation de pays amis visant à établir une trêve humanitaire qui mettrait fin au blocus tyrannique et permettrait l'arrivée de navires de commerce dans les ports yéménites et l'entrée d'aide humanitaire dans le pays, nous annonçons que nous acceptons la trêve humanitaire", a déclaré le colonel Sharaf Luqman, porte-parole de l’armée yéménite.

Et de prévenir: « l’armée et les forces révolutionnaires riposteront à toute violation de cette trêve de la part des takfiristes d’Al-Qaïda et de tous ceux qui les soutiennent ».

Pour sa part, le Mouvement Ansarallah a annoncé qu’il soutiendra toute initiative visant à alléger la souffrance et la douleur de la population yéménite, rapporte l'agence Irib.

Le Conseil politique d’Ansarallah a insisté sur la nécéssité de la levée immédiate du blocus tyrannique imposé contre le peuple yéménite.

Ansarallah a dans ce contexte rendu hommage aux efforts des pays amis œuvrant pour mettre un terme à l’agression saoudienne contre le Yémen.

Et de réitérer : « le dialogue national devrait reprendre sous la supervision des Nations Unies et du même point où il avait été interrompu suite à l’agression saoudienne ».

Rappelons que plus de 2000 yéménites ont été tués depuis le début de l’agression saoudo-américaine déclenchée le 26 mars contre le Yémen. L’objectif annoncé de cette agression était de faire plier l’armée et les Houthis et de ramener au pouvoir le président démissionnaire Abd-Rabbou Mansour Hadi réfugié en Arabie.