25-04-2024 02:16 AM Jerusalem Timing

Signature au Qatar d’un contrat pour l’achat de 24 Rafale français

Signature au Qatar d’un contrat pour l’achat de 24 Rafale français

Selon la présidence française, la visite de M. Hollande à Ryad débouchera sur la signature d’une déclaration franco-saoudienne portant sur une "feuille de route" politique, économique, stratégique et militaire.

Le Qatar a signé lundi un contrat de 6,3 milliards d'euros pour l'acquisition de 24 avions de combat français Rafale, en présence du président François Hollande qui a vanté la "crédibilité" de son pays au Moyen-Orient.
   
Après la signature à Doha, M. Hollande s'est ensuite rendu à Ryad pour assister mardi à un sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG).
   
Aux côtés de l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, le chef de l'Etat français s'est félicité de la vente des Rafale au riche Etat gazier.
   
"Good choice" ("Bon choix"), a-t-il lancé en anglais à l'adresse du général qatari Ahmad al-Malki qui a supervisé les négociations avant de signer le contrat avec le PDG de Dassault Aviation, constructeur du Rafale.
   
Un contrat distinct a également été signé par le général Malki et le PDG du fabricant européen de missiles MBDA, Antoine Bouvier, qui fournit l'armement de l'avion de combat.
   
Un autre accord, confidentiel et d'Etat à Etat, portant sur la formation de 36 pilotes et d'une centaine de mécaniciens, mais traitant aussi d'autres questions comme l'instruction d'officiers de renseignement, a été paraphé dans la foulée par les ministres français et qatari de la Défense.
   
Il s'agit du troisième contrat de vente du Rafale français à l'étranger, après l'Egypte (24 appareils, annoncé en février) et l'Inde (36, avril).
   
Le PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier, a expliqué que l'accord signé à Doha était "de bon augure" pour la conclusion d'autres contrats au Moyen-Orient "parce que tout le monde va voir les capacités du Rafale".
   
Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, était d'ailleurs dimanche aux Emirats arabes unis, où il a discuté de l'avion de combat.
   
A Doha, le président Hollande a estimé que le contrat avec le Qatar était une preuve de la "fiabilité" et de la "crédibilité" de la France dans la région.
   
Il a toutefois assuré qu'il n'y avait pas eu de "contreparties" françaises à cette transaction, démentant des informations de presse sur l'obtention par le Qatar de droits de trafic aérien supplémentaires vers la France.
   
   

Feuille de route
 
   
   
Le président français s'est par ailleurs entretenu avec l'émir du Qatar des multiples crises régionales, à commencer par le conflit au Yémen voisin qui sera aussi à l'ordre du jour mardi du sommet du CCG, dont M. Hollande est l'invité d'honneur.
   
M. Hollande est le premier chef d'Etat occidental à être invité par le CCG, groupement régional qui réunit l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Koweït, le Qatar et Oman.
   
Le sultanat d'Oman est toutefois la seule de ces six monarchies du Golfe à ne pas faire partie de la coalition intervenant actuellement au Yémen.
   
Sous la houlette de Ryad, cette coalition de neuf pays arabes mène des raids aériens pour empêcher une rébellion chiite, soutenue par l'Iran, de prendre le contrôle de l'ensemble du Yémen, pays pauvre de la péninsule arabique et frontalier de l'Arabie saoudite.
   
Outre le Yémen, le programme nucléaire de l'Iran et la lutte contre le groupe takfiriste Etat islamique en Irak et en Syrie seront à l'ordre du jour du sommet du CCG.
   
L'organisation humanitaire Action contre la faim (ACF) a appelé lundi François Hollande à profiter de sa visite à Ryad pour plaider pour une cessation des hostilités au Yémen et la levée du blocus qui empêche la distribution d'aide aux civils.
   
Hôte du CCG, le président français brûle quelque peu la politesse à son homologue américain Barack Obama qui recevra les dirigeants de cette instance à la mi-mai aux Etats-Unis pour tenter de les rassurer sur l'accord-cadre conclu début avril avec l'Iran sur son programme nucléaire.
   
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry est attendu en Arabie saoudite les 6 et 7 mai.
   
L'Arabie saoudite est très méfiante à l'égard de l'Iran et redoute notamment que ce pays n'encourage la prolifération nucléaire dans la région.
   
Le président français était attendu lundi en fin d'après-midi à Ryad, où il devait s'entretenir en soirée avec le nouveau roi Salmane. Mardi, il devrait aussi tenir des discussions avec l'ancien Premier ministre libanais Saad Hariri.
   
Selon la présidence française, la visite de M. Hollande à Ryad débouchera sur la signature d'une déclaration franco-saoudienne portant sur une "feuille de route" politique, économique, stratégique et militaire.
  

Avec AFP