20-04-2024 05:18 AM Jerusalem Timing

Algérie: peines de 20 ans de prison requises dans un procès pour corruption

Algérie: peines de 20 ans de prison requises dans un procès pour corruption

Lancée en 2006 pour quatre ans et un coût de six milliards de dollars comme le chantier-phare de la présidence Bouteflika, l’autoroute est-ouest, encore inachevée et entachée de malfaçons, a vu son prix grimper à 11 milliards.

Des peines de 20 ans de prison ont été requises vendredi en Algérie lors du procès pour corruption de seize personnes et sept sociétés étrangères, dans le cadre de la construction d'une autoroute traversant le pays d'est en ouest.

   Le procureur a requis 20 ans de prison et une amende de huit millions de
dinars (80.000 euros) contre Chani Medjdoub, un ressortissant algérien et
luxembourgeois qui a conseillé le groupe chinois Citic CRCC.

   Ce sexagénaire est accusé de "commandement d'une association de
malfaiteurs, trafic d'influence, corruption et blanchiment d'argent". Lors du
procès à Alger, il a accusé les services de renseignements de l'avoir détenu au
secret pendant 20 jours et de l'avoir torturé.

   La même peine de 20 ans de prison, assortie d'une amende de cinq millions
de dinars (500.000 euros), a été requise à l'encontre d'un ancien cadre du
ministère des Travaux publics, Mohamed Kheladi, jugé pour "organisation d'une
association de malfaiteurs, perception de présents injustifiés, dilapidation de
deniers publics, abus de fonction et corruption".

   Des peines de un à 15 ans de prison ont en outre été requises contre les
autres accusés, dont notamment un ancien officier des services secrets,
soupçonné de "trafic d'influence, corruption, abus de fonction et perception de
présents injustifiés".

   Le ministère public a demandé également une amende de 5 millions de dinars
(50.000 euros) contre chacune des sept entreprises étrangères poursuivies:
Citic CRCC (Chine), Cojaal (Japon), Pizarroti (suisse), Caraventa (Suisse),
Isolux Corsan (Espagne), SMI (Canada) et COBA (Portugal).

   Au cours du procès, les noms de l'actuel ministre des Transports et ex
ministre des Travaux Publics, Amar Ghoul, et d'un ancien ministre des Affaires
étrangères et de la Justice, Mohamed Bedjaoui, ont été cités comme
bénéficiaires de pots de vin. Des accusations rejetées en bloc par Ghoul
dans sa déposition lue à l'audience.

   Lancée en 2006 pour quatre ans et un coût de six milliards de dollars comme
le chantier-phare de la présidence Bouteflika, l'autoroute est-ouest, encore
inachevée et entachée de malfaçons, a vu son prix grimper à 11 milliards, selon
des estimations officielles, et à 17 milliards, selon d'autres sources.