26-04-2024 03:46 AM Jerusalem Timing

Yémen : fuite en avant de l’axe saoudo-américain...

Yémen : fuite en avant de l’axe saoudo-américain...

"On ne peut pas s’attaquer à Al-Qaïda et ses affidés idéologiques, tout en continuant à permettre leur expansion au Yémen et en Syrie".

Le porte-parole de la Maison Blanche a rejeté la prise de position du ministre iranien des Affaires étrangères concernant la nécessité d’un règlement politique de la crise au Yémen, et a accusé l’Iran d’intervention dans les affaires intérieures de ce pays.

Il réagissait à une note du chef de la diplomatie iranienne, Mohammad-Javad Zarif, publié dans le quotidien américain "New York Times".

Le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest, a prétendu que Téhéran propose une solution politique pour la crise yéménite, tout en envoyant des armes aux Houthis.

Or, la revue américaine « Foreign Affairs » vient de rejeter récemment les accusations proférées contre l’Iran, en soulignant que Téhéran n’est pas intervenu dans les affaires du Yémen, et que la crise actuelle est directement le résultat des «erreurs stratégiques flagrantes » de l’Arabie saoudite qui a agressé militairement le Yémen sans prendre en compte les conséquences désastreuses de son action.

« Foreign Affairs » souligne que l’Arabie saoudite exagère sur la puissance et l’influence de la République islamique d’Iran au Yémen, dans le but de justifier son plan expansionniste.

« Mais l’Iran n’est pas derrière la crise au Yémen, et les Houthis ne sont pas les agents de Téhéran d’une guerre par procuration », a écrit la revue américaine.

En réalité, le peuple yéménite s’est soulevé contre la dictature soutenue par l’Arabie saoudite pour vivre désormais dans un pays indépendant et démocratique.

En 2012, sous la pression des révolutionnaires, l’ancien président yéménite, Ali Abdallah Saleh, a accepté enfin le plan proposé par l’Arabie saoudite pour démissionner en échange d’une immunité judiciaire.

Le plan saoudien a imposé pourtant aux Yéménites, Abd Rabbo Hadi Mansour, en tant que président de transition.

 Mais les révolutionnaires yéménites n’ont pas renoncé à leurs positions et ont insisté sur la nécessité de la réalisation de toutes leurs demandes démocratiques.

Aujourd’hui, toutes les consciences libres dans le monde se sentent indignés par les atrocités commises par le régime saoudien au Yémen, et le mutisme des puissances qui se posent toujours en avocat des valeurs démocratiques et des droits de l’Homme.

Dès le début des raids saoudiens contre le Yémen, la République islamique d’Iran a essayé de trouver un règlement diplomatique à la crise au Yémen.

Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif s’est entretenu avec ses homologues dans divers pays de la région, et a proposé au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, un plan en quatre étapes pour mettre fin à l’agression militaire saoudienne contre le Yémen.

Dans sa tribune dans le New York Times, M. Zarif défend sa position en martelant que "l'Iran a proposé une approche raisonnable et réaliste". L'Iran s'est prononcé pour un cessez-le-feu immédiat, une aide humanitaire et un dialogue entre les différentes parties qui mènerait à la formation d'un gouvernement d'unité nationale.

"On ne peut pas s'attaquer à Al-Qaïda et ses affidés idéologiques, comme le soi-disant Etat islamique, qui n'est ni islamique, ni un Etat, tout en continuant à permettre leur expansion au Yémen et en Syrie", s'insurge encore le ministre iranien.

Voilà les propositions principales de Téhéran pour mettre fin au massacre des femmes et des enfants au Yémen.

Entre-temps, Téhéran soutient le peuple opprimé yéménite dans le cadre des principes fondamentaux de sa politique étrangère, et s’oppose à la poursuite de l’agression militaire saoudienne contre le Yémen.

Si l’Arabie saoudite le considère comme intervention dans les affaires yéménites, cela est une autre affaire.

 

Avec Irib + AFP