26-04-2024 05:52 PM Jerusalem Timing

Egypte: les Frères musulmans dénoncent une justice instrumentalisée contre Morsi

Egypte: les Frères musulmans dénoncent une justice instrumentalisée contre Morsi

La confrérie égyptienne des Frères musulmans a appelé à des manifestations "révolutionnaires"

La confrérie égyptienne des Frères musulmans, dont est issu l'ex-président Mohamed Morsi, a dénoncé lundi l'instrumentalisation de la justice à la veille du premier verdict attendu contre le dirigeant islamiste destitué par l'armée, appelant à des manifestations "révolutionnaires".
   
La justice égyptienne doit prononcer mardi son premier verdict contre M. Morsi, qui risque la peine de mort après avoir été destitué en juillet 2013 par l'ex-chef de l'armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi.
   
L'ancien dirigeant islamiste est accusé d'"incitation au meurtre" de manifestants de l'opposition en décembre 2012, au moment où il était au pouvoir.
   
Le président Sissi "instrumentalise la justice comme arme dans sa lutte contre la légitimité populaire et révolutionnaire, symbolisée par le président Mohamed Morsi", accusent dans un communiqué les Frères musulmans.
   
La confrérie, classée "terroriste" par les autorités, précise qu'une telle politique "jette de l'huile sur le feu" et allait "enflammer la colère de la population."
Le groupe appelle également "le peuple à un mouvement révolutionnaire sans interruption dans toutes les rues d'Egypte, à partir de mardi."
   
Ces derniers mois, la confrérie, qui a remporté toutes les élections démocratiques organisées entre la révolte de 2011 qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir et la chute de M. Morsi, peine à mobiliser en raison de la sanglante répression qui s'est abattue sur ses partisans.
   
Dans les mois qui ont suivi la destitution de M. Morsi, plus de 1.400 manifestants islamistes ont été tués et pas moins de 15.000 de ses partisans ont été emprisonnés.
   
Des centaines de pro-Morsi ont été condamnés à mort dans des procès expéditifs.
   
Mardi, devant un tribunal du Caire, M. Morsi répondra notamment, avec 14 co-accusés dont sept en fuite, de la mort de trois manifestants devant le siège de la présidence en décembre 2012. Ils sont accusés d'avoir organisé ou participé à la dispersion violente de la manifestation.
   
La défense souligne le manque de preuves, et rappelle que des pro-Morsi ont aussi été tués dans ces heurts.
   
Dans d'autres procès en cours, l'ex-président encourt aussi la peine de mort, notamment pour espionnage et évasion de prison durant la révolte de 2011.