20-04-2024 10:05 AM Jerusalem Timing

« Israël » après Moubarak : entre les vraies craintes et les semblants d’espoir

« Israël » après Moubarak : entre les vraies craintes et les semblants d’espoir

Après avoir affiché une grande panique, à la vue du trône chancelant de leur grand ami Moubarak, et banni la démocratie dans le monde arabe, les responsables politiques israéliens s’efforcent de paraître plus sereins.

Après avoir affiché une grande panique, à la vue du trône chancelant de leur grand ami Moubarak, et banni la démocratie dans le monde arabe, les responsables politiques israéliens s'efforcent de  paraître plus sereins.
 
Il est sans doute question de rétablir la confiance du public israélien, profondément éprouvé par les soulèvements populaires en Tunisie et en Égypte.

Sans tarder, les responsables israéliens se sont empressés de saluer les engagements de l’armée égyptienne de respecter les traités conclus durant les ères précédentes.
« Les bouleversements en Égypte ne présentent aucun risque pour les relations bilatérales », a déclaré dimanche le ministre de la guerre Ehud Barak.
Succédant au Premier ministre Benjamin Netanyahou qui s’est félicité samedi des assurances de l’armée égyptienne. Durant les moments suffocants de la révolution égyptienne, ce dernier était particulièrement hanté par une répétition du scénario iranien en Égypte !!

Selon le Yédiot Aharonot, cité par l’AFP, "le gouvernement israélien s'adapte rapidement à l'après-Moubarak ».
 Et ce journal le plus vendu de souligner : « On est passé de la panique à la résignation, des prophéties apocalyptiques à un effort pour s'adapter à la réalité".
Tout en gardant l’œil fixé sur le commandement de l'armée égyptienne, mandaté des pouvoirs du président, et chez qui il perçoit une lutte entre le ministre de la Défense, Mohamed Hussein Tantaoui "qui souhaite transférer le pouvoir aux civils en septembre, et les militaires qui veulent que l'armée reste au pouvoir".



Du côté du quotidien gratuit « Israel Hayom » (droite), proche de Benjamin Netanyahu,  le soulèvement égyptien suscite "l'espoir et la crainte".
   "L'essentiel, c'est le traité de paix" conclu entre les deux pays en 1979, insiste le journal, comme pour rassurer que la destitution de Moubarak ne chamboulera l’Égypte vers le camp de la résistance.

Mais l’un de ses commentateurs met en garde contre ce qui constitue la bête noire des Israéliens, les islamistes : «  il faut freiner les Frères musulmans, un mouvement radical qui aspire à imposer les lois de l'islam à l'Egypte, à mener la lutte contre le monde non musulman et qui considère comme illégitime le traité de paix avec Israël ».
Les tentatives d’internationaliser la menace des Frères musulmans imprègnent fortement ses propos, et nous rappellent la traditionnelle tactique israélienne. c'est l'appel au secours israélien lorsqu'il a peur!!


Mais le journal qui s’est voulu être le plus rassurant de tous est le Haaretz de l’opposition de gauche.
Il a noté les félicitations de Netanyahu sur l'assurance donnée par les chefs militaires égyptiens sur le respect de l'accord de paix.
L’un de ses commentateurs est allé même jusqu'à lancer avec enthousisme un "Mabrouk l'Egypte ! ("Félicitations" en arabe)", tandis que l'éditorial, intitulé une "Nouvelle ère pour l'Egypte", souligne que ce pays "n'est pas en conflit avec Israël et ne doit pas être présenté comme un ennemi".
  
"Le Premier ministre (Netanyahu) doit faire faire preuve de retenue. Ses avertissements selon lesquels l'Egypte pourrait devenir un nouvel Iran et les discussions sur l'augmentation du budget de la Défense ne font que créer des tensions et mettre Israël dans le camp du régime déchu (de Moubarak)", avertit le Haaretz.
  
A l’opposé se trouve toutefois le journal le plus populaire, le Maariv du centre-droit, chez qui les incertitudes régionales l’emportent sur les espoirs.
   "Personne ne peut dire si l'effet domino qui a commencé en Tunisie pour s'étendre ensuite à l'Egypte est en bout de course, ou s'il va se poursuivre en Algérie, en Jordanie et en Syrie", affirme son  éditorial qui s’est interrogé quelle sera la "prochaine place Tahrir"..
   "Où tout cela va-t-il aboutir ? Personne ne le sait vraiment. Ni les commentateurs (comme moi), ni les responsables des services de renseignements, ni l'Occident ni l'Orient, ni même les Egyptiens eux-mêmes, c'est une aventure totalement nouvelle pour eux", estime Maariv.



Une nouvelle fois, tout comme après leur défaite contre le Liban, durant la guerre de juillet 2006 , l’avenir fait plus que jamais peur aux Israéliens.
 

Implantés au sein des peuples arabes,  qui les dénigrent pour avoir  usurpé la Palestine, et été imposés à leur insu, par la force et l’arnaque, leurs craintes ne finiront pas pour bientôt.
Ce dimanche, et lors d’un rassemblement qui est le premier du genre en Tunisie, des milliers Tunisiens ont scandé dans l’enceinte de l’Université de Tunis:

« le peuple veut la libération de la Palestine »