19-04-2024 01:23 PM Jerusalem Timing

Les arabes en ordre de bataille

Les arabes en ordre de bataille

Une armée de mercenaires, qui voit en l’Iran, le Hezbollah et la Syrie l’ennemi à abattre.

Maintenant que les arabes ont leur propre armée dont une des missions est de venir en aide aux pays membres de la Ligue Arabe dont fait partie l’Irak, la verrons-nous foncer à Bagdad pour nettoyer le pays de ses Daechiens ? Parions que non.
Quant à aller défendre Gaza (la Palestine étant également un état membre de la Ligue Arabe) lors du prochain bombardement, n’y pensons même pas.

Malgré ses louables intentions, on peut voir en cette armée un groupe de mercenaires de plus, en plus officiel et habillé de la légalité nécessaire pour effectuer des missions que l’Etat Islamique ne pouvait faire. Contrairement à DAECH, la nouvelle armée disposera d’une aviation et d’une marine. Quant aux objectifs, ils resteront les mêmes.

Jouer le jeu de la "menace chiite"

Les monarques du Golfe l’ont voulu, Al Sissi l’a fait. Le président égyptien a fait adopter cet après midi le principe de créer une force militaire arabe, au terme d’un sommet de la Ligue éponyme dont l’objet était d’accorder une caution diplomatique à l’intervention au Yémen.

En maître de cérémonie à Charm el Cheikh, Abdelfettah Al-Sissi, a exhaussé le vœu de ses chers alliés et amis du Golfe qui n’ont pas hésité à sortir leurs portefeuilles pour financer sa campagne électorale et aujourd’hui son plan de sauvetage économique à coup de milliards de dollars.

C’est pourquoi, le raïs d’Egypte ne peut rien refuser aux monarques et émirs d’Arabie Saoudite, du Koweït et des Emirats Arabes Unis.

Et, avantage collatéral, Al-Sissi en déficit de légitimité chez lui, et en manque de reconnaissance à l’international, réussit là un bon succès diplomatique. Cela ne le gênerait pas tant que çà de jouer le gendarme des pétromonarchies pour faire face à la  «menace» iranienne qui n’est pas spécialement perçue ainsi en Egypte.

Mais dans cette enceinte de la Ligue arabe, les deux côtés semblent tirer leurs épingles du jeu diplomatique. Ne pouvant rembourser les gros sous qu’il a reçus de ses amis du Golfe, Al-Sissi est presque obligé de jouer le jeu de la menace «chiite»  pour rester dans leurs bonnes grâces.

Les monarques s’offrent un bras armé

L’annonce officielle de la création de cette «force militaire arabe» est un faux scoop tant le sommet de Charm el Cheikh a été convoqué pour justement entériner le principe.

Il fallait aussi offrir à posteriori une caution légale et diplomatique à l’opération «Tempête décisive» menée par l’armée saoudienne contre les Houthis au Yémen. C’est désormais chose faite même si les bombardements ont commencé il y a quatre jours déjà en violation flagrante de la légalité internationale.

Il faut se féliciter de la position de l’Algérie qui n’a pas suivi les pays arabes, qui eux ont suivi à la queue leu-leu le mot d’ordre des monarques.

Le niet algérien

Le texte de la résolution de la Ligue arabe instituant cette force d’intervention précise bien l’exception algérienne en mettant en relief le caractère «facultatif» de l’adhésion.

Autrement dit, l’Algérie et d’autres pays peuvent tout à fait se sentir non concernés par cette armée de «mercenaires» qui devrait être mise en place.

La résolution adoptée souligne que cette force «sera essentiellement investie des missions d’intervention militaire rapide, à la demande du pays concerné, face aux menaces qui guettent la paix et la sécurité arabes».

Et connaissant l’influence des pays du Golfe et de l’Égypte dans la région et au sein de la Ligue arabe, il est aisé de conclure que cette force sera leur bras armé.

Ça a tout l’air d’être un mécanisme militaire destiné à faire face à l’Iran et accessoirement au Hezbollah et au pouvoir syrien. Des «ennemis» potentiels qui ne sont pas forcément perçus comme tels du golfe persique à l’océan atlantique. D’où la pertinence du niet algérien.

Source : Algerie1