29-03-2024 03:53 PM Jerusalem Timing

Syrie: l’opposition inflige un camouflet à l’ONU en refusant son plan

Syrie: l’opposition inflige un camouflet à l’ONU en refusant son plan

Daesh libère des chrétiens assyriens contre une rançon.

Le médiateur de l'ONU pour la Syrie a essuyé dimanche un revers avec le rejet par l'opposition en exil de sa proposition de gel des combats à Alep.

Au moment où Staffan de Mistura quittait Damas avec en poche l'accord du pouvoir syrien à l'envoi d'une délégation à Alep (nord-ouest) pour, selon l'ONU, "y évaluer la situation, s'assurer de l'accroissement substantiel de l'aide humanitaire une fois la trêve annoncée et surveiller les violations éventuelles du cessez-le-feu", ses espoirs ont été douchés par l'opposition.

Dans un communiqué particulièrement sévère, la Commission des « forces de la révolution à Alep » a annoncé "son refus de rencontrer M. de Mistura si ce n'est pas sur la base d'une solution globale du drame syrien, qui passe par le départ de (Bachar al-) Assad et de son état-major et le jugement des criminels de guerre".

Cette Commission a été constituée samedi à Kilis, localité turque frontalière de la Syrie, lors d'une réunion des opposants politiques et militaires, en présence du chef de l'opposition en exil Khaled Hoja.

L'opposition, soutenue par les Occidentaux et certains pays arabes estime que les idées de M. de Mistura "ne sont pas à la hauteur d'une solution à la crise humanitaire de notre peuple".

A l'issue d'une précédente mission début février, M. de Mistura avait indiqué que le président syrien Bachar al-Assad était prêt à suspendre les hostilités à Alep pendant six semaines.

Mais l'opposition a été ulcérée par les récentes déclarations du médiateur, qui avait affirmé le 13 février à Vienne que le président syrien "faisait partie de la solution".

Combats au nord et au sud

Dans le nord, les forces kurdes ont repris 296 des 350 villages autour de Kobané, dont s'étaient emparés en septembre les takfiristes, selon l’OSDH, une ONG pro-rebelles basée à Londres.

Dans le sud, de violents combats ont eu lieu dimanche à 50 km de la capitale, dans un triangle stratégique aux confins des provinces de Deraa, Qouneitra et de Damas, selon l'OSDH.

D'après cette ONG, l'armée -épaulée par le Hezbollah libanais et des conseillers des Gardiens de la révolution iraniens - a pris plusieurs collines tenues par les rebelles et le Front Al-Nosra, branche syrienne du réseau d’Al-Qaïda. 

Libération de 19 Assyriens

Par ailleurs, dans le nord-est du pays, le groupe takfiriste Daesh (EI) a libéré dimanche, contre rançon, 19 chrétiens assyriens enlevés la semaine dernière, a indiqué à l'AFP le Réseau assyrien des droits de l'Homme, basé en Suède.

Ces chrétiens ont pu rejoindre la ville de Hassaké, chef-lieu de la province éponyme, et ont été reçus par l'archevêque assyrien.

Selon le directeur du Réseau assyrien des droits de l'Homme, des négociations pour la libération de tous les otages sont en cours depuis samedi avec Daesh, qui a enlevé durant la semaine 220 Assyriens dans cette province à majorité kurde.

M. de Mistura s'est rendu dimanche dans un couvent assyrien près de Damas pour exprimer sa solidarité avec cette communauté, parmi les plus anciennes converties au christianisme.

Avec AFP