26-04-2024 12:45 AM Jerusalem Timing

Les Français sont naïfs... et ils mentent aussi

Les Français sont naïfs... et ils mentent aussi

Selon le rédacteur en chef du journal libanais al-Akhbar

Rien de plus bas que le niveau dans lequel la France est en train de s’engouffrer.

De la bêtise sans précédent dans l’administration des politiques étrangères, de la  mesquinerie sans pareil à l’encontre de celui qui possède l'argent dans le monde, de la malveillance  exécrable dans plus d'une région du monde.

Dans notre région, tous tournent les Français en dérision. Même leurs partenaires européens ne peuvent s’empêcher de rire chaque fois qu'on leur parle de la diplomatie française. Un responsable européen ayant visité Beyrouth récemment a dit: «Dieu merci que la France n’est  pas les Etats-Unis, sinon la ruine et l'échec se seraient abattus sur  toute l'Europe»!

Et comme l’arrogance mène à l’erreur, la France s’estime être en mesure de jouer les rôles des «Grands».

Au Liban par exemple, elle s’est portée volontaire pour prendre à sa charge un panier de missions en un seul coup. Elle a décidé que son accord avec l'Arabie saoudite lui accordait la priorité dans le domaine des liens sécuritaires et militaires avec le Liban.

Mais les détails des négociations en cours concernant l'accord militaire rendent compte que c’est une mafia qui prend les décisions là-bas.

Raison pour laquelle, la direction de l'armée libanaise en a conclu que le résultat final de l'affaire est en bonne et due forme la soustraction de près des deux tiers de la donation saoudienne : en dépensant seulement 600 millions sur les trois milliards, et en choisissant des armes qui ne servent pas grand-chose à l’armée libanaise dans sa guerre dure contre le terrorisme.

S’agissant du dossier syrien, l'ambassade de France à Beyrouth est comme celui qui «fronce les sourcils dans l'obscurité». Elle croit jouer un rôle surnaturel, alors que personne ne lui accorde aucune attention.
Alors que les groupuscules armés en Syrie se fichent parfaitement de ce que disent les français, elle s’active dans des besognes de sécurité et de renseignements de cinquième degré, et de manière ouverte.

Heureusement pour la France que les parties sérieuses de l'autre axe, n'ont pas l'intention de « se mouiller les mains» avec ces  naïfs, sinon le scandale aurait été plus grand (...)

En Iran, on ne croit pas qu'il est utile de rencontrer un émissaire français plus que quelques heures durant lesquelles il les passe avec un fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères. Au cas où des rencontres se tiennent à un rang supérieur, la teneur des discussions se limite à des questions protocolaires ou de l’attrapade.

Mais ce qui a le plus attiré l'attention d'un important responsable libanais, c’est que la France ment ostensiblement, en revendiquant des choses sans fondement, ou en prétendant parler au nom du monde, alors que les choses sont tout autre.

Un responsable rapporte que le chef du parlement libanais Nabih Berri  a été surpris de ce qui se est passé entre lui et le directeur du département Moyen-Orient et d’Afrique du Nord au ministère français des Affaires étrangères, Jean-François Giraud, qui l’avait visité pour lui parler du dossier présidentiel.
Surtout lorsqu’il lui a dit : «  Je suis ici pour mener une mission importante en coordination avec les Américains, les Britanniques et les pays du monde. Nous croyons que nous allons de l'avant dans la compréhension des dossiers internes du Liban, en particulier celui de la présidentielle ».

Citant Berri, le responsable rapporte: «Quand j’ai entendu cet homme, j’ai un peu perplexe, et  je me suis demandé, qui est donc le menteur? Parce que l'ambassadeur américain à Beyrouth, David Hale qui était chez moi 48 heures avant Giraud, m'avait dit explicitement: nous ne voyons aucune perspective pour l’entente sur le dossier présidentiel pour le moment, ni pour imposer aucune équation politique pour gérer la gouvernance au Liban, et nous pensons avec réalisme que cette question nécessite un accord régionale ce qui passe nécessairement par un consensus international »

Il semble que Berri ne s’est pas arrêté longtemps sur ce que Giraud lui avait dit.
La même chose s’est produite avec Michel Aoun (le chef du CPL), qui croit pour sa  part avoir perdu du temps avec cet homme, lorsqu’il l’a visité, portant avec lui des conseils et des idées, comme s’il venait d’un autre monde.
En revanche, il semble que d’aucuns au Liban se sentent obligés d'écouter les exagérations des Français, tout en étant en parfaite connaissance de cause que ce ne sont que les élucubrations des nouveaux fous de Paris!

Par Ibrahim al-Amine : rédacteur en chef du journal libanais al-Akhbar
Traduit par notre site