23-04-2024 03:45 PM Jerusalem Timing

USA: 3 étudiants musulmans abattus, un crime islamophobe

USA: 3 étudiants musulmans abattus, un crime islamophobe

L’indifférence médiatique dénoncée.

Un homme de 46 ans, très opposé à toute forme de religion, a été écroué pour le meurtre mardi soir de trois étudiants musulmans dans une ville universitaire de Caroline du Nord (sud-est).

Le tireur, identifié comme étant Craig Stephen Hicks, a été incarcéré à la prison du comté de Durham, rapporte l'AFP.

La police a confirmé dans un communiqué les trois morts et précisé que si elle n'excluait pas un crime raciste, l'enquête préliminaire semble privilégier un problème futile de voisinage.

"Notre enquête préliminaire indique que ce crime a été motivé par un problème de voisinage à propos d'une place de parking", a indiqué le lieutenant Josh Mecimore, porte-parole de la police de Chapel Hill, où se trouve le campus de l'université de Caroline du Nord.

Indifférence médiatique dénoncée

Rapidement, des internautes ont dénoncé le silence et l'indifférence médiatique autour de ce drame. Avec le hashtag #ChapelHillShooting, ils dénoncent l'absence de couverture de ce crime islamophobe, rapporte ajib.fr.

Les trois défunts, Deah Shaddy Barakat (23 ans) un étudiant dentiste, sa femme, Yusor Mohammad (21 ans) et sa belle-soeur, Razan Mohammad (19 ans), n'ont pas attiré l'attention des sites d'information hormis quelques médias locaux. Ce n'est que mercredi, que des sites comme The Independant, reviennent sur cette tragédie, comme le souligne le site d'information Rue89.

Les chaînes de télévisions nationales sont quant à elles restées muettes sur cette affaire.

Ce silence médiatique est révoltant. Il révèle une fois de plus le deux poids deux mesures du traitement journalistique de certains médias. Il montre aussi plus que jamais la nécessité d'un contre poids de médias indépendants. Saluons tout de même la mobilisation sur les réseaux sociaux et le rôle clé que peuvent jouer les internautes indignés par ce crime de haine en véhiculant l'information. Beaucoup ont appris la terrible nouvelle par le biais de Twitter et non pas par les médias.

Des photos des trois victimes circulaient aussi sur les réseaux sociaux, dont des images du récent mariage de Deah Barakat et Razan Abu-Salha.

Une page Facebook a été créée en mémoire des trois victimes ("Our three winners"). "Deah Barakat, Yusor Abu-Salha et Razan Abu-Salha sont retournés à leur Seigneur", peut-on lire sur cette page. "Ils ont été des exemples dans la vie et dans la mort".

Condamnations

De nombreux organisations ont condamné ce crime, à commencer par la délégation générale de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) aux Etats-Unis, condamnant "le meurtre de sang froid" des trois étudiants, qui étaient "des membres actifs de la communauté".

"Barakat (...) levait des fonds pour un projet qui aurait permis d'offrir des soins dentaires aux réfugiés syriens en Turquie", souligne l'OLP en demandant à la police de mener une "enquête rapide et transparente pour que justice soit rendue".

Le Conseil sur les relations américano-islamiques (CAIR) est allé dans le même sens: "En raison de la nature brutale de ce crime, des déclarations antireligieuses du tireur présumé, de l'habillement de deux des victimes ainsi que du discours anti-musulman dans la société américaine, nous demandons aux autorités fédérales de faire le point sur l'hypothèse d'un crime haineux".

Le groupe American Atheists, qui défend les droits des personnes athées ainsi que la séparation absolue de l'Eglise et de l'Etat, a également condamné ces meurtres. "Personne ne devrait être victime de violence pour ses croyances religieuses", a estimé son président David Silverman, dans un communiqué.

Un revolver sur Facebook 

Craig Stephen Hicks s'affiche sur sa page Facebook comme un antireligieux convaincu: "Etant donné les énormes dégâts que votre religion a faits dans ce monde, je dirais que j'ai non seulement le droit, mais aussi le devoir, de l'insulter", dit-il dans un commentaire sur ses croyances religieuses.

Son avant-dernière photo, publiée le 20 janvier, montre un revolver calibre .38. L'image est intitulée "Moi" et dans la légende Craig Hicks précise que l'arme est chargée et qu'il dispose en outre de cinq balles supplémentaires.