27-04-2024 01:01 AM Jerusalem Timing

Le futur chef du Pentagone favorable à armer l’Ukraine

Le futur chef du Pentagone favorable à armer l’Ukraine

Kerry attendu à Kiev.

Les Etats-Unis devraient fournir des armes à l'Ukraine pour contrer les séparatistes pro-russes, a affirmé mercredi le futur chef du Pentagone Ashton Carter, avant d'être recadré par la Maison Blanche et à la veille d'une visite à Kiev de John Kerry.

Washington affirme depuis lundi ne pas avoir décidé de livrer ou non de l'armement aux forces ukrainiennes, mais le ministre de la Défense nommé par le président Barack Obama a mis les pieds dans le plat lors de son audition de confirmation au Sénat: M. Carter s'est dit "très enclin à aller dans cette direction, car je pense que nous devons aider les Ukrainiens à se défendre".

Il était interrogé par le président de la commission des Forces armées du Sénat, le sénateur républicain John McCain, sur l'envoi d'"armes défensives" à Kiev. "Sur la nature de ces armes, je ne peux me prononcer maintenant", a ajouté M. Carter, successeur désigné de Chuck Hagel.

Mais la Maison Blanche a modérément apprécié sa prise de position.

"M. Carter a mentionné lors de cette audition qu'il était un fervent partisan de la chaîne de commandement, et il comprend certainement que le commandant en chef est au sommet de cette chaîne de commandement, et qu'une décision comme celle-ci sera prise par le commandant en chef", en l'occurrence le président des Etats-Unis, a taclé le porte-parole du président Obama, Josh Earnest.

Pour autant, M. Obama "prendra certainement en compte ce conseil", a ajouté le porte-parole. D'anciens ministres de la Défense avaient ouvertement reproché à l'administration Obama de contrôler tout le processus de décision en matière militaire.

Ashton Carter a été nommé début décembre par le président des Etats-Unis à la tête du Pentagone. Comme c'est la règle, sa nomination doit être confirmée par le Sénat pour qu'il puisse prendre ses fonctions. Cette confirmation ne devrait a priori pas poser de problème, la majorité républicaine au Congrès ayant dit voir d'un bon oeil l'arrivée de d'Ashton Carter.

De hauts responsables américains ont déjà reconnu envisager la livraison d'armes défensives à l'Ukraine. Le débat monte également en Europe, mais le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a souligné mercredi matin que la France n'avait "pas l'intention de fournir aujourd'hui des armes létales" à Kiev.

Plusieurs spécialistes américains de la Défense, dont l'ex-numéro trois du Pentagone Michèle Flournoy, ont recommandé publiquement que les Etats-Unis fournissent à l'Ukraine pour 3 milliards de dollars d'équipements militaires sur 3 ans, à partir de 2015, y compris le cas échéant des armes "létales" comme des missiles anti-blindés.

Jusqu'à présent les Etats-Unis, qui accusent la Russie d'armer les rebelles, fournissent à Kiev une assistance "non létale", comme des gilets pare-balles, de l'équipement médical et des radars.

Entre-temps, le secrétaire d'Etat John Kerry a quitté Washington mercredi soir pour se rendre à Kiev jeudi et rencontrer le président ukrainien Petro Porochenko, lequel avait affirmé mardi n'avoir "aucun doute" quant à la livraison d'armes par les Etats-Unis à son pays.

Après Kiev où il ne restera que quelques heures, John Kerry est attendu à Munich pour la Conférence annuelle internationale sur la sécurité qui réunit des dizaines de dirigeants de la planète.

Avec AFP