29-03-2024 10:17 AM Jerusalem Timing

Journée de deuil en Arabie après le décès d’Abdallah

Journée de deuil en Arabie après le décès d’Abdallah

Les cérémonies d’allégeance ont commencé vendredi soir juste après l’enterrement du roi Abdallah.

L'Arabie saoudite observait dimanche une journée de deuil en hommage au roi Abdallah, alors que les dirigeants étrangers se succédaient à Ryad pour saluer son successeur Salmane à la tête du premier pays exportateur de pétrole.

   Les rues de Ryad, généralement embouteillées, étaient calmes et dégagées pour cette journée de congé exceptionnel, deux jours après la mort du roi Abdallah à 90 ans.

   Le nouveau monarque, Salmane ben Abdel Aziz, 79 ans, a souhaité cette journée de deuil pour "permettre à tous les citoyens de présenter leurs condoléances".

   Dans le même temps, le successeur et demi-frère du roi défunt continuait à recevoir les dignitaires étrangers, comme les présidents du Venezuela Nicolas Maduro et de Tanzanie Jakaya Kikwete, le Premier ministre du gouvernement internationalement reconnu de Libye Abdallah al-Thenni et le ministre de l'Intérieur de Singapour Teo Chee Hean.

   Il avait notamment accueilli samedi le Français François Hollande, et Mohammad Javad Zarif, le ministre des Affaires étrangères iranien.
   Le président américain Barack Obama, qui a salué en Abdallah un homme "courageux" et un partenaire "précieux", se rendra mardi à Ryad après avoir écourté la visite qu'il a débutée dimanche en Inde.

François Hollande avait affirmé vendredi qu'il avait avec feu Abdallah "des relations de confiance, y compris pour lutter contre le terrorisme".

   Interrogé sur le sort du blogueur Raef Badaoui, condamné par la justice saoudienne à 1.000 coups de fouet pour "insulte à l'islam", le président français avait souligné que la France était "attachée aux droits de l'Homme" et qu'il rappelait "ces règles (...) partout" où il se déplaçait.

  Se sont également retrouvés à Ryad le Premier ministre russe Dmitri Medvedev et le président ukrainien Petro Porochenko, à l'heure où les séparatistes prorusses lançaient une offensive en Ukraine contre le port stratégique de Marioupol.

Les cérémonies d'allégeance ont commencé vendredi soir juste après
l'enterrement du roi Abdallah. Tous les Saoudiens, des hauts dignitaires aux chefs de tribus en passant par les citoyens ordinaires, sont invités à rendre hommage au roi disparu et à prêter allégeance à Salmane, perçu comme plus conservateur qu'Abdallah.

Mais les Saoudiens ne sont pas unanimes.
   "Si je prête allégeance ou pas, est- ce que cela fera une différence?",  s'interroge néanmoins Oualid, un jeune diplômé, sans emploi comme de nombreux Saoudiens de sa génération. "Peut-être l'année prochaine, si je trouve un travail, je prêterai allégeance."

  Dans son premier discours, le roi Salmane a annoncé qu'il n'y aurait pas de changement dans la politique du royaume.

Il n'a pas spécifiquement évoqué le pétrole, mais les marchés tablent sur la poursuite de la politique de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dont l'Arabie saoudite est un poids lourd.

A la dernière réunion de l'Opep en novembre à Vienne, l'Arabie saoudite avait fermement défendu le maintien du niveau de la production de brut, au risque d'accentuer la chute des cours qui ont perdu plus de 50% depuis juin.

Pour la première fois en 40 ans, l'Arabie, qui pompe un dixième des approvisionnements mondiaux de pétrole, avait refusé en novembre d'agir pour stabiliser le marché.