29-03-2024 09:27 AM Jerusalem Timing

Le défi grec à l’Union Européenne

Le défi grec à l’Union Européenne

La coalition SYRIZA dispose de 34-35 % des intentions de vote.

Les citoyens de Grèce auront à s’exprimer aux législatives anticipées du 25 janvier. Le gouvernement pro-européen se maintiendra-t-il ou bien des eurosceptiques, conduits par la coalition d’extrême gauche SYRIZA, viendront-ils au pouvoir ? C’est une question qui importe pour les Grecs, mais aussi pour l’ensemble de l’Europe.

Les résultats de récents sondages de l’opinion sont à la défaveur des partisans de l’intégration européenne. La coalition SYRIZA dispose de 34-35 % des intentions de vote. Le service sociologique grec PAMAK l’accrédite même de 36,5 % des voix. En ce cas, la « Nouvelle démocratie » de centre droite au pouvoir du Premier ministre Antonis Samaras va rassembler moins de 30 % de suffrages.

La position du leader de la coalition SYRIZA Alexis Tsipras est au maximum simple et donc compréhensible à une bonne partie de la société grecque, éreintée par la crise économique et sociale et les impératifs des créanciers internationaux. M. Tsipras promet de renoncer aux mesures d’austérité budgétaire et de mener de nouvelles négociations avec des responsables de la Commission Européenne, de la Banque Centrale Européenne et du Fonds Monétaire International. En absence de résultats arrangeant les Grecs, le leader de la coalition SYRIZA menace de ne pas régler les factures et de revenir à la monnaie nationale, drachme.

Rien à dire – une menace sérieuse pour la Grèce, mais également pour toute la zone euro, risquant en ce cas de nouveaux bouleversements financiers et un éventuel effet domino touchant d’autres Etats « à problèmes ».

En parlant de la Grèce, on peut parler du danger de bouleversements économiques, mais aussi politiques vu le degré de radicalisme de la population. La Grèce avait déjà connu des troubles pareils à la fin des années 60 du siècle dernier, qui ont abouti à l’instauration de la dictature des « colonels noirs ». Et même si la situation est différente en Grèce et en Europe, un tel scénario est théoriquement possible, a remarqué l’expert à l’Institut de l’Europe auprès de l’Académie russe des sciences Vladislav Biélov dans l’entretien avec la radio « Sputnik » :

Certes, il est difficile d’imaginer une telle évolution des événements, car à l’époque et à présent ce sont quand même deux « Europe » différentes. La Grèce est actuellement intégrée dans les structures de l’OTAN, est membre de l’UE politiquement et économiquement, signataire des accords de Maastricht. Néanmoins, une telle variante n’est pas théoriquement à exclure. Qui plus est, en cas de réalisation d’un tel scénario, tout pourra être fait dans le cadre de la Constitution.

Or le défi grec à l’UE ne disparaîtra pas même si la « Nouvelle démocratie » et ses partenaires de coalition parviennent à garder le pouvoir. La dette d’Etat représente déjà 177 % du PIB, et ce problème reste de toute façon en souffrance. « Au lieu de continuer de nier ladite réalité, les ministres des finances de pays membres de l’UE doivent commencer à le résoudre. Ils doivent réfléchir à la façon d’alléger l’endettement de la Grèce », a remarqué dans l’interview à l’AFP l’expert de l’Ecole londonienne de l’économie Paul De Grauwe. Et cette tâche là ne dépend déjà pas de la donne concrète à l’Olympe politique grec.

Source: La Voix de la Russie