26-04-2024 05:52 AM Jerusalem Timing

Charlie Hebdo: l’Iran dénonce un acte "étranger à l’Islam"

Charlie Hebdo: l’Iran dénonce un acte

"Se servir de la liberté d’expression et des idées radicales (...) et humilier les religions divines ainsi que leurs valeurs et leurs symboles est inacceptable".

L'Iran a dénoncé mercredi l'attaque contre le magazine satirique français Charlie Hebdo qui a fait 12 morts, estimant que "tout acte terroriste contre des innocents est étranger à la pensée et aux enseignements de l'Islam".

Ces actes sont "la continuité d'une vague de radicalisme et d'une violence physique et mentale sans précédent (allusion à la pensée wahhabite takfiriste)" qui "se sont répandues dans le monde ces dix dernières années", a déclaré la porte-parole de la diplomatie iranienne, Marzieh Afkham, citée par l'agence officielle Irna et par l’AFP.

Mais elle a souligné que ces actes étaient aussi provoqués "par les mauvaises politiques et les deux poids-deux mesures face à la violence et à l'extrémisme".

L'Iran dénonce régulièrement la façon dont les médias occidentaux rendent compte des violences commises contre les Palestiniens par « Israël ».

La République islamique accuse également certains pays arabes et occidentaux de soutenir financièrement et militairement l'opposition armée en Syrie, dont notamment les miliciens takfiristes.

Mme Afkham a également rappelé l'affaire des caricatures provocantes à l’encontre du prophète Mohammad (S)  parues dans plusieurs journaux européens dont Charlie Hebdo en 2005-2006, qui avait provoqué des manifestations dans plusieurs pays islamiques.

"Se servir de la liberté d'expression et des idées radicales (...) et humilier les religions divines ainsi que leurs valeurs et leurs symboles est inacceptable", a-t-elle estimé.

La France doit revoir sa politique au Moyen-Orient, estime la presse iranienne

Pour la presse iranienne, la France doit revoir sa politique au Moyen-Orient et son comportement face au monde musulman.

Plusieurs quotidiens font le lien entre l'attaque, le soutien de la France à l'opposition armée syrienne (dont des takfiristes) et sa participation à la coalition internationale contre le groupuspcule takfiriste Daesh (Etat islamique-EI).

La France "goûte la potion amère de son soutien au terrorisme", estime le quotidien conservateur Resalat, qui évoque "la négligence" des forces de sécurité françaises qui "sont restées indifférentes face à l'expansion des activités" des groupes takfiristes.

Sous le titre "Attentat au coeur de la démocratie", le journal réformateur Ebtekar affirme que "l'extrémisme de Daesh, qui semble être le résultat des actions militaires des gouvernements occidentaux dans les pays islamiques, fait naître les opérations terroristes les plus sanglantes".

L'éditorialiste du grand quotidien Shargh (réformateur), appelle les Etats-Unis et l'Europe "à revoir aussi vite que possible leurs politiques au Moyen-Orient et concernant le monde islamique".

Il évoque aussi "la possibilité" que l'affaire des caricatures provocantes à l’encontre du prophète Mohammad (S), qui avait déclenché une vague de colère dans le monde arabo-musulman en 2005 et 2006, "puisse donner une excuse aux terroristes pour mener des actes terrifiants au nom de l'Islam".

Le quotidien Aftab dénonce la conception occidentale de la liberté d'expression. Si celle-ci "est réelle, pourquoi alors encourir une amende et la prison en mettant en doute l'Holocauste?" s'interroge le journal. "Publier une caricature du dirigeant de Daesh est le droit naturel de ce journal (Charlie Hebdo) mais insulter la perception musulmane et les choses sacrées est méprisable", explique-t-il.