19-04-2024 12:14 PM Jerusalem Timing

Bachar al-Assad, la ligne rouge de Sayed Nasrallah

Bachar al-Assad, la ligne rouge de Sayed Nasrallah

Bachar al-Assad est devenu l’emblème de l’axe de la résistance dans la région

Les raisons pour lesquelles le Hezbollah est fermement attaché à la personne du président syrien Bachar al-Assad et exclut catégoriquement son renversement...

Sayed Hassan Nasrallah l'a bien expliqué à l’émissaire russe Mikhaïl Bogdanov durant leur dernière rencontre à Beyrouth.

C’est le chroniqueur du quotidien libanais al-Akhbar, Nahed Hattar qui le rapporte. Sans révéler ses sources. Elles semblent être russes.

La bataille que nous menons est contre le terrorisme. Elle vise à défendre la Syrie, l’Etat syrien et ses choix stratégiques. Mais en même temps, « nous menons la bataille du président». Aucune solution n’est admise en deçà du plafond du président. Le président (syrien) est une ligne rouge, a affirmé le numéro un du Hezbollah, selon Hattar.     

Pourquoi ? En quoi son remplacement pourrait porter atteinte à la résistance, si l’Etat syrien est sauvegardé au cœur de la résistance et que tout est gardé « tel quel », en échange d’un raccourcissement du mandat du président ?

« Parce que premièrement le président Bachar al-Assad qui a toujours été un commandant résistant est devenu au bout de quatre années de guerre l’emblème de la résistance et de son axe. Il constitue un symbole d’une importance majeure qui ne peut en aucun cas être placé dans l’absolu dans le cadre de l’équation d’une solution politique.

Deuxièmement : à travers sa personnalité, son symbolisme et ses options, le président Assad représente l’essence même de l’Etat syrien et le seul dirigeant capable de conduire la guerre contre le terrorisme

Troisièmement : Assad est le symbole de l’unité de la Syrie et n’est nullement subordonné à aucun protagoniste religieux, communautaire, régional, ou partisan...

Quatrièmement : de par son expérience , face à l’occupation américaine de l’Irak en 2003 et aux menaces de Washington de faire subir à la Syrie un sort similaire de celui de l’Irak s’il ne renonce pas à la stratégie de confrontation avec l’Occident et Israël ; et puis vu son refus catégorique de couper ses liens avec l’Iran, auquel s’ajoute son obstination à soutenir les résistances arabes, impliquant son rejet du blocus et de l’embargo qui leur a été imposé depuis 2005, sans compter sa position hostile à l’offensive israélienne contre le Liban en 2006, et celle contre Gaza en 2009, et enfin, compte tenu de sa position qui oriente la lutte syrienne contre le terrorisme en 2011...  Dans toute cette expérience, Assad a imposé sa stature non seulement en tant que président de la république syrienne mais aussi en tant que chef des forces de la résistance et de son public dans la région », a expliqué Sayed Nasrallah.

Selon Hattar, Bogdanov est sorti de sa rencontre avec le numéro un du Hezbollah, avec en relief les trois lignes rouges qui devraient limiter l’initiative russe de dialogue inter-syrien, entamée en vue d’une solution politique de la crise : l’Etat syrien et ses choix stratégiques, l’armée syrienne, et le président Bachar al-Assad.

Scrutant les causes pour lesquelles Moscou consulte le Hezbollah, Hattar estime que Sayed Nasrallah est pour les Russes l’homme à travers lequel ils peuvent obtenir « l’essence sans ambages ».

Trois raisons sont invoquées : le dialogue avec Sayed Nasrallah en tant qu’acteur de la résistance et non en tant qu’agent de la diplomatie ; d’autant qu’il a acquis une réputation de grande crédibilité. Plus est-il que Sayed Nasrallah est aussi bien l’allié de Damas que celui de Téhéran et détient par conséquent le mot de passe. Et surtout le Hezbollah est une force principale dans la lutte contre le terrorisme en Syrie et en Irak, comme au Liban.

Il est en conséquent un partenaire de poids incontournable dans toute perspective recherchée pour une solution politique de la crise syrienne.