18-04-2024 09:57 PM Jerusalem Timing

Lavrov : la Russie survivra aux sanctions et en sortira plus forte

Lavrov : la Russie survivra aux sanctions et en sortira plus forte

Selon la Maison Blanche, Obama va ratifier la loi adoptée par le Congrès sur davantage de sanctions contre la Russie

Les sanctions des pays occidentaux ne conduiront pas à la faillite de l'économie de Russie, a déclaré le ministre des Affaires étrangères de Russie Sergueï Lavrov sur France 24.

«Je peux vous assurer que la Russie non seulement survivra, mais en sortira encore plus forte. Nous avons traversé des épreuves bien plus difficiles au cours de notre histoire et à chaque fois, nous nous en sommes sortis encore plus forts", a-t-il précisé.

Selon M. Lavrov, les sanctions ne sont pas un instrument d'une politique sérieuse, mais un signe d'irritation des pays occidentaux face aux actions de la Russie.

Le ministre a noté qu'il avait des « raison très sérieuses » de croire que les autorités américaines souhaitaient torpiller l'économie russe pour changer le pouvoir dans le pays.
"J'ai de très sérieuses raisons de croire que c'est le cas. Certains politiciens n'essayent même pas de le cacher", a-t-il dit.

M. Lavrov a aussi critiqué l'Union européenne, estimant que sa politique étrangère n'a aucune indépendance vis-à-vis des Etats-Unis.

Selon lui, le vice-président américain Joe Biden a même déclaré que Washington avait ordonné à l'Europe de se joindre aux sanctions contre la Russie.

"Franchement, c'est dommage que pendant tant d'années, nous ayons surestimé l'indépendance de l'Union européenne, et même de grands Etats européens", a dit M. Lavrov.
   
L'Union européenne, qui est dans son ensemble le premier partenaire commercial de la Russie, a adopté, depuis qu’un référendum en  Crimée en mars a opté pour son ralliement à la Russie, des sanctions contre Moscou, qu'elle ne cesse depuis de durcir, touchant depuis cet été les puissantes banques publiques, privées de financement, et le secteur pétrolier, vital pour le pays.
   
M. Lavrov s'en est pris aux membres du Congrès américain qui ont approuvé à l'unanimité samedi de nouvelles sanctions contre la Russie et la livraison d'armes létales à l'Ukraine.
"Plus de 80% (des membres du Congrès) n'ont jamais quitté les Etats-Unis. Ils vivent dans leur propre monde, c'est pourquoi je ne suis pas étonné par cette russophobie", a dit le ministre.
   
"Nous allons voir ce qu'Obama va faire", a conclu M. Lavrov.

Dans la soirée, la Maison Blanche a annoncé que le président américains signera la loi adoptée par le Congrès américain, tout en soulignant que le texte lui laissait une marge de manœuvre dans la marche à suivre.

"Le président a l'intention de signer cette loi" car elle préserve sa "flexibilité" sur l'opportunité d'imposer ou non de nouvelles sanctions, a déclaré Josh Earnest, porte-parole de l'exécutif américain. Il a précisé que le texte serait signé d'ici la fin de la semaine.
   
M. Obama a indiqué à plusieurs reprises qu'il jugeait "contre-productive" l'imposition de sanctions américaines supplémentaires sans coordination avec l'Union européenne.
"Si l'Europe et les Etats-Unis étaient divisés, ce serait une victoire stratégique" pour le président russe Vladimir Poutine, soulignait-il la semaine dernière.
"La façon d'éviter cela est de prendre en compte l'impact économique de ces sanctions sur l'Europe, d'être mesurés dans la façon dont nous les appliquons et de faire preuve de patience stratégique", avait-il ajouté.
   

La loi adoptée samedi à l'unanimité par le Congrès autorise de nouvelles sanctions contre la Russie et une augmentation de l'aide militaire, y compris létale, à l'Ukraine.


La livraison d'armes par les Etats-Unis à l'Ukraine est aujourd'hui juridiquement possible, mais est du ressort du président américain, qui y reste à ce stade opposé et a seulement fourni une assistance non-létale: radars, véhicules, équipements de déminage, lunettes de vision nocturne, gilets pare-balles, et dernièrement, des radars anti-mortiers.
  

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a estimé lundi que l'adoption de cette loi par le Congrès était un geste "hostile" envers Moscou, dénonçant un "désir maniaque de punir la Russie pour toutes les transgressions possibles et imaginables".

Moscou a menacé Washington de mesures de rétorsion si de nouvelles sanctions étaient appliquées.

 

Sources: Ria Novosti; AFP