19-04-2024 06:32 AM Jerusalem Timing

Le Qatar, par "réalisme", soutient à son tour l’Egypte de Sissi

Le Qatar, par

Le Qatar veut "rester au sein du CCG", qui a été récemment menacé d’éclatement.

Le Qatar fait preuve de réalisme en se rangeant derrière les autres monarchies du Golfe pour soutenir le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, alors qu'il avait fait de son appui aux Frères musulmans l'axe central de sa stratégie.

Ce changement de ton a été officialisé mardi à Doha au sommet des six pays du Golfe qui s'est conclu par l'annonce d'un "plein soutien à l'Egypte (...) pour assurer sa stabilité et sa prospérité".

Des experts estiment toutefois que le Qatar et son émir  cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani ne devraient pas couper les ponts avec les Frères musulmans, qui représentent selon lui un large courant dans le monde arabe.

Mais, selon eux, Doha est résolu à limiter l'impact de cet appui afin qu'il ne porte pas tort à ses nombreux intérêts politiques et économiques et à ses grandes ambitions sportives.

Le sommet annuel du Conseil de coopération du Golfe (CCG - Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar) a été considéré comme un succès car il  permet de clore une crise régionale de neuf mois.

Dans la déclaration finale, ses dirigeants ont exprimé leur "appui au programme (politique) du président Abdel Fattah al-Sissi" et dénoncé "les milices qui contrôlent la scène" en Libye, un pays qui traverse une grave crise politique.

Le Qatar est accusé de soutenir en Libye des milices, liés aux Frères musulmans, alors que les Emirats arabes unis auraient lancé en août des raids contre des positions takfiristes dans ce pays nord-africain.

"Le Qatar a fait de grandes concessions concernant l'Egypte et la Libye", estime l'expert Abdel Wahab Badrkhan, basé à Londres.

Selon lui, Doha a aussi concédé que la répression de la contestation à Bahreïn s'inscrivait "dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, un retournement dans la  position de Doha qui voyait dans les troubles comme un mouvement de contestation populaire".

M. Badrkhan explique ce changement d'attitude du Qatar, principal parrain de l'ancien président égyptien Mohamed Morsi, par "le réalisme politique, et le choix de rester au sein du CCG", qui a été récemment menacé d'éclatement.