25-04-2024 07:23 AM Jerusalem Timing

Bolivie : Morales, élu pour un 3ème mandat, jusqu’en 2020

Bolivie : Morales, élu pour un 3ème mandat, jusqu’en 2020

Il doit sa popularité à la nationalisation de l’hydrocarbure qui a sorti le pays de l’extrême pauvreté.

Le président indigène Evo Morales, a remporté l’élection avec 61 % de votes ce dimanche, dès le premier tour. Il gouvernera la Bolivie jusqu’en 2020, son troisième mandat consécutif depuis 2006, et son deuxième sous la nouvelle république en tant qu’État plurinational.

Morales a été réélu avec près de deux tiers des votes. 5,1 millions d’électeurs se sont présentés dans les urnes, sans compter les 200 000 électeurs boliviens qui résident à l’étranger.

Sous la bannière du Mouvement vers le socialisme (MAS), la force politique la plus importante de toute l’histoire bolivienne a également atteint deux tiers des sièges à l’Assemblée législative plurinationale et bicamérale (ALP).

Le MAS occupera 24 des 36 sièges au Sénat, et 80 des 130 sièges au Parlement, c’est-à-dire 104 des 156 sièges de l’ALP, selon des données encore officieuses.

De son côté, son adversaire Samuel Doria Medina a obtenu 25,1 % des suffrages, tandis que l’ancien président conservateur, Jorge Quiroga, est arrivé en troisième position avec 9,6 % des votes.

Le président bolivien a affirmé qu’« avec plus de 60 % des votes, c’est la proposition de nationalisation de la Bolivie qui l’emporte », et a confirmé son engagement à transformer le pays en une puissance énergétique.

« Merci mille fois mes frères et sœurs pour ce nouveau triomphe du peuple bolivien [...] Patrie OUI ; colonie NON ! », a-t-il déclaré.

Comment expliquer cet exploit ?

Par la croissance du pays, 5,2%, la plus élevée du continent, et dont les effets se font sentir dans la population: le gaz arrive progressivement dans les logements des plus pauvres, des routes, des hôpitaux, des stades, des usines, ne cessent de sortir de terre.
Contrairement à ce que prédisaient certains, la nationalisation de l’énergie par rachat d’actions aux industriels, voici deux ans, n’a pas conduit le pays au bord du gouffre, au contraire.

Le président a pu aussi compter sur le soutien des classes moyennes, qui se sont massivement portées sur son nom. Et même le patronat lui est reconnaissant de la stabilité du pays.


Silence des médias mainstream

Une telle nouvelle, un matin, devrait logiquement occuper une bonne partie des journaux d’information, mais non. Dans le meilleur des cas, la réélection d’Evo Morales en Bolivie est traitée en brève dans les journaux du matin.

Du côté de la presse libérale, ce silence se comprend.

Voici deux ans, Le Figaro soulignait le risque des nationalisations : l’effondrement de la production pétrolière. Celle-ci ne s’étant apparemment pas produite, Le Figaro reconnait, sportivement quoique brièvement, le succès de la politique de Morales.

 Quant au Monde, sa correspondante à Lima, même si elle a constaté la prospérité économique bolivienne, l’attribue à…la croissance chinoise, qui a dopé ses exportations de minerais et d’hydrocarbures.

L’explication par les nationalisations est simplement suggérée en seconde place, au conditionnel, et prudemment placée dans la bouche de Morales lui-même.
Les présidents d’Amérique latine ont célébré la victoire de Morales

Après la publication des résultats intermédiaires, les présidents d’Argentine, d’Uruguay, de Cuba, du Venezuela et du Nicaragua ont célébré ce triomphe comme s’il s’agissait du leur, un triomphe avec la majorité absolue et ce au premier tour, via leurs comptes Twitter, des appels téléphoniques et des communiqués.

Observateurs internationaux

Les missions d’observation du bon déroulement des élections dirigées par le Mercosur (Marché Commun du Sud), l’Union des Nations Sud-Américaines (Unasur) et du parlement latino-américain, ont salué, via une déclaration médiatique conjointe, la transparence et la participation de la population aux élections générales boliviennes.

« Je souhaite féliciter le Tribunal suprême électoral pour sa bonne foi dans l’organisation de ces élections, et pour la réalisation en toute transparence de celles-ci, en invitant de nombreuses délégations internationales qui, comme la nôtre, ont pu accomplir leur travail en toute liberté et en toute indépendance», a déclaré le représentant de Mercosur, Iván Rabalho.

Sources: Croach, ASI (Arrêt sur Images)