28-03-2024 11:50 PM Jerusalem Timing

Le Hezbollah ne veut pas que le Liban participe à la coalition contre Daesh

Le Hezbollah ne veut pas que le Liban participe à la coalition contre Daesh

Le Hezbollah s’étonne que ceux qui ont créé ce monstre veuillent le combattre!

"Pas question que le Liban participe à la coalition mise sur pied pour combattre Daesh, fondée par ceux qui ont créé ce monstre et l’ont nourri. Ceux-là même qui n’ont réagi que lorsqu’ils ont vu que les intérêts américains et saoudiens menacés, alors qu’ils n’avaient pas bronché lorsque les intérêts du Liban et de la Syrie l’étaient".

C’est la réelle position du Hezbollah rapportée par une source proche de lui, et citées par le journal libanais al-Akhbar sur la coalition internationale qui est en train de se former, avec pour objectif affiché de combattre l’Etat Islamique.

Donc pas question que le conseil des ministres accepte la participation à cette coalition, malgré le feu vert préliminaire qui a été donne par le ministre libanais des affaires étrangères Joubrane Bassil durant la conférence de Jeddah le jeudi dernier. Le sujet n’a d’ailleurs pas été soulevé durant la réunion hebdomadaire du gouvernement. Le Hezbollah était d’ailleurs surpris par la position de Bassil, sur laquelle il n’a été ni informé ni consulté.

Selon cette source, ce n’est que lors de la rencontre entre son secrétaire général Sayed Hassan Nasrallah et le chef du Courant patriotique libre (CPL), le général Michel Aoun que cette question a été débattue.

Ces sources se sont dites étonnées de la prise de position libanaise favorable à la participation dans cette coalition alors que ses contours sont encore flous. «  Il est du devoir du gouvernement libanais de chercher les moyens de lutte contre le terrorisme et de demander l’aide de la Communauté internationale. Mais il ne peut en aucun adhérer à une coalition dont les véritables intentions de ceux qui la forment sont plutôt douteuses », estime la source.  

Et de poursuivre : «  la position du Liban à l’encontre du terrorisme est claire. Lorsqu’il est parti pour combattre le terrorisme qui menaçait et menace toujours le Liban, il a été accusé d’être hostile à la révolution syrienne. Maintenant c’est devenu légitime dès lors qu’il menace les intérêts américains ».

En cas de vacance présidentielle, c’est au gouvernement libanais en entier lequel détient ses prérogatives  que revient de décider s’il fera part ou pas à la coalition anti Daesh.

Le Hezbollah se demande d’ailleurs quelle position le gouvernement va adopter lorsque les Américains lui demanderont d’utiliser le sol libanais, ou son espace aérien pour frapper des positions Daesh en Syrie, ou si les choses évoluent pour bombarder des positions de l’armée syrienne dans le contexte des efforts entrepris pour renforcer la soi-disant « opposition syrienne modérée », comme le stipulent les résolutions de la rencontre de Jeddah.

Du côté de Rabié, fief du CPL, ces appréhensions sont tout à fait justifiées, rapporte une source proche. «  Le Hezbollah ne peut que voir avec suspicion cette coalition parrainée par tous ceux qui ont couvert les guerres contre lui et la résistance », affirme-t-elle.

Sans compter la position plutôt louche de la Turquie qui hésite à y faire part.  Mais en même temps, estime cette source, le Liban, dans sa composition hétéroclite confessionnelle ne peut fait face à lui seul a Daesh sans une couverture de sa composante sunnite, en l’occurrence fournie par l’Arabie saoudite », estime-t-elle.
Cette source fait remarquer que Bassil connait très bien ce qu’il fait.