19-04-2024 06:37 AM Jerusalem Timing

Qui participe à la coalition internationale contre Daech ?

Qui participe à la coalition internationale contre Daech ?

Plusieurs pays engagés dans la guerre contre Daech ne sont en effet que ses créateurs.

Les Etats-Unis ont annoncé que plus de 40 pays participeraient, d'une manière ou d'une autre, à la coalition contre les takfiristes de Daech (EI), eux-mêmes soutenus auparavant par Washington et ses alliés.

Sur cette quarantaine de pays, 25 sont nommés dans un décompte fourni par le département d'Etat.

D'autres pourraient collaborer discrètement dans divers domaines: diplomatie, renseignement, assistance militaire, lutte contre le recrutement et les réseaux financiers de Daech.

L'Iran, qui n'a pas été invité à la conférence internationale prévue lundi à Paris pour organiser la lutte contre l'EI, a affirmé qu'il ne souhaitait pas de toute façon y participer.

Téhéran aide et conseille les Kurdes irakiens contre les takfiristes, mais assure qu'il ne coordonnera pas ses actions avec les Etats-Unis. Les Iraniens accusent Washington d’avoir « crée et armé ces groupes terroristes sous prétexte de vouloir faire tomber le pouvoir en Syrie. Mais après l’extension de leurs menaces portant atteinte aux intérêts occidentaux, ils se sont alors révoltés contre les takfiristes ».

La Syrie est aussi persona non grata dans la coalition.

 

Etats-Unis: le président Barack Obama a dit mercredi être prêt à lancer des frappes aériennes en Syrie contre Daech et a annoncé que les forces américaines étendront les raids qu'elles mènent en Irak depuis un mois contre les extrémistes. Au total, 1.600 militaires américains seront déployés en Irak pour apporter un appui aux forces armées irakiennes en termes d'équipements, de formation et de renseignements.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a cherché cette semaine à rallier l'Egypte - qui conditionne sa participation sécuritaire à un mandat de l'ONU - et la Turquie - qui refuse pour l'instant de participer aux opérations armées - à la "guerre" que les Etats-Unis ont déclarée contre Daech. Dans son offensive diplomatique, il a obtenu jeudi à Jeddah l'engagement, éventuellement militaire, de dix pays arabes, dont l'Arabie saoudite.

Canada: déploiement de plusieurs dizaines de militaires dans le nord de l'Irak, pour 30 jours reconductibles, auprès des militaires américains conseillant les forces kurdes.

France: livraison d'armes aux peshmergas kurdes, et 58 tonnes de fret humanitaire dans la région d'Erbil depuis un mois. Le président François Hollande a promis vendredi à Bagdad d'aider "encore davantage militairement" l'Irak dans lutte contre l'EI. De source diplomatique, il serait "logique" que Paris participe à des frappes aériennes, mais aucune décision n'a été annoncée.

Royaume-Uni: Londres a livré des mitrailleuses lourdes et des munitions aux forces kurdes, renforçant ainsi ses précédentes livraisons militaires. Londres envisage aussi de participer aux frappes aériennes, mais n'a pas encore pris de décision. Le Premier ministre David Cameron a affirmé dimanche sa détermination à "prendre toutes nouvelles mesures nécessaires" contre Daech.

Australie: a annoncé dimanche le déploiement de 600 militaires aux Emirats arabes unis (EAU) dans le cadre de la coalition internationale anti-Daech.

Allemagne: trois livraisons prévues pour les combattants kurdes (30 systèmes de missiles antichar, 16.000 fusils d'assaut et 8.000 pistolets).

Italie: livraison prévue de mitrailleuses, ainsi que d'armes légères saisies par les autorités judiciaires italiennes il y a une vingtaine d'années à bord d'un navire à destination de l'ex-Yougoslavie.

Albanie, Pologne, Danemark, Estonie: livraisons d'équipements militaire.

L'Arabie saoudite s'est engagée à équiper les rebelles syriens et à verser 500 millions de dollars au Haut-Commissariat pour les Réfugiés (UNHCR).

Koweït: 10 millions de dollars d'aide humanitaire.

Les Philippines sont prêtes à rejoindre une alliance, selon son secrétaire aux Affaires étrangères à l'AFP, sans autre précision. 

Golfe et pays arabes

Les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite sont en première ligne du front anti-Daech parmi les monarchies du Golfe.

Washington pourrait trouver de l'aide à Bahreïn, siège de la Ve Flotte américaine, au Koweït qui accorde des facilités militaires aux Etats-Unis, et au Qatar qui met à la disposition des Américains la base aérienne d'Udeid et accueille le Centcom, commandement militaire chargé du Moyen-Orient et de l'Asie centrale. Mais l'attitude du Qatar reste incertaine, Doha étant soupçonné en Occident de financer des groupes extrémistes.

Les pays de la Ligue arabe se sont aussi engagés à lutter contre le terrorisme et Daech aux niveaux "politique, sécuritaire et idéologique", mais individuellement, peu de pays arabes ont décrit l'ampleur de leur implication.