19-04-2024 02:47 AM Jerusalem Timing

Poutine: L’Ukraine, victime des tentatives de réanimer l’Otan

Poutine: L’Ukraine, victime des tentatives de réanimer l’Otan

Pour Poutine, les sanctions "peu efficaces" pousseront les Russes à travailler plus.

L'Ukraine est l'otage des efforts de certains pays visant à réanimer l'Otan, a indiqué vendredi le président russe Vladimir Poutine lors d'une conférence de presse  à Douchanbé (Tadjikistan) à l'issue du sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS).

"L'Ukraine est utilisée comme un instrument, elle est l'otage du désir de certains membres de la communauté internationale de réanimer l'Otan, et ce non seulement en tant qu'organisation militaire, mais aussi comme un instrument clé de la politique extérieure des Etats-Unis", a déclaré M. Poutine.

Selon lui, ce comportement de Washington vise à "unir ses satellites sous son autorité et à les intimider par le biais d'une menace extérieure".

"S'il en est ainsi, c'est regrettable, car l'Ukraine est de facto l'otage des intérêts d'autrui", a conclu le chef de l'Etat russe.

Les sanctions "peu efficaces" pousseront les Russes à travailler plus

S’agissant des sanctions occidentales contre la Russie, Poutine s'est moqué vendredi des Etats-Unis et de l'Europe, estimant que les sanctions décrétées contre son pays n'étaient que "peu efficaces" et obligeraient au final les responsables russes à travailler plus plutôt que de "se dorer la pilule" à l'étranger.

"Les sanctions comme instrument de politique extérieure (sont) peu efficaces et n'ont jamais apporté les résultats attendus", a raillé le président Poutine.

"Si on regarde le problème dans son intégralité, il y a plus de positif que de négatif", a-t-il ensuite ironisé. "Si moins de responsables et de dirigeants de grandes entreprises voyagent à l'étranger, et que davantage s'occupent de leurs affaires courantes, alors c'est pour le mieux", a déclaré M. Poutine.

"Même chose pour les députés, qui doivent parler à leurs électeurs plutôt que de se dorer la pilule dans une station balnéaire à l'étranger", a-t-il ajouté en souriant.

Il a en revanche temporisé concernant l'éventuelle adoption de mesures de rétorsion face au renforcement des sanctions occidentales, avertissant que de telles mesures ne devaient pas être prises au détriment de l'économie russe.

Un conseiller du Kremlin, Andreï Belooussov, avait prévenu jeudi que Moscou pourrait restreindre les importations de certaines automobiles ou de produits de consommation comme les vêtements, en plus de l'embargo alimentaire déjà décrété début août.

"Le gouvernement réfléchit bien à cela et prépare des propositions", a déclaré M. Poutine. "S'il arrive à la conclusion que de telles mesures correspondent aux intérêts de notre économie, nous les adopterons. Mais nous ne le ferons pas pour montrer nos muscles et nous faire du tort à nous-mêmes", a-t-il affirmé.

M. Poutine a reconnu que l'embargo alimentaire avait "bien sûr des effets négatifs, mais minimes". Par contre, cette mesure "stimule le développement de notre propre agriculture", a-t-il ajouté.

Les prix de certains produits alimentaires, comme la viande ou le poisson, ont commencé à augmenter depuis l'adoption de cette mesure.

Les sanctions européennes contre Moscou sont entrées en vigueur vendredi matin avec leur publication au Journal officiel de l'UE. Elles prévoient aussi des mesures ciblées contre 24 personnalités russes et ukrainiennes accusées d'êtres impliquées dans le conflit en Ukraine.

Les Etats-Unis ont pour leur part ajouté vendredi à leur liste noire plusieurs entreprises russes, dont la principale banque du pays, Sberbank, et Transneft, une des principales sociétés d'acheminement du pétrole dans le monde.