25-04-2024 02:24 PM Jerusalem Timing

Israël a perdu la guerre…Gaza n’a pas hissé le drapeau blanc

Israël a perdu la guerre…Gaza n’a pas hissé le drapeau blanc

Les analystes israéliens veulent comprendre comment l’armée a été entrainée dans une guerre d’usure alors qu’on promettait une guerre courte et rapide.

 Le cessez-le-feu conclu mardi entre Israël et la résistance palestinienne a ouvert grandes les portes à une polémique venimeuse à Tel Aviv sur les résultats de l’offensive, les exploits et les échecs israéliens.

Il était clair hier mardi que les critiques de l’action du gouvernement et de l’armée se sont multipliées au moment où on prévoyait que le trio de la guerre, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de l’armée Moshé Yaalon, et le chef d’Etat-major Beni Gantz annonce une victoire controversée.

Les médias israéliens ont de leur côté exprimé une grande déception et des doutes sur la possibilité de réaliser des exploits qui forment un équilibre avec l’ampleur des pertes et des dégâts enregistrés. A cette déception s’ajoute un recul du taux de la satisfaction publique quant à l’action de Netanyahu. Les derniers sondages ont montré que 38% des Israéliens seulement appuyaient la guerre contre Gaza contre 82% au début de l’offensive.

L’équilibre de la victoire et de la défaite, les chances de parvenir à un nouvel cessez-le-feu et les répercussions de cet accord ont été largement évoqués par les commentateurs et les journalistes israéliens. pour le commentateur des affaires sécuritaires et militaires dans le journal Haaretz, Amir Oren, vaut mieux parvenir à un accord que de poursuivre les attaques et de s’attacher à des objectifs irréalisables. Selon lui, « le calcul des pertes et des exploits montrera qu’Israël a beaucoup perdu.

La situation est retournée au point zéro sans aucun exploit. 68 Israéliens sont morts, des centaines de blessés et des milliers de personnes ont été chassées de leurs maisons. Cependant, les Palestiniens, malgré l’effusion de sang plus importante, peuvent affirmer que leur statut est devenu meilleur, et tel fut l’objectif de la mesure violente qu’ils ont entreprise ».

Et de rappeler que les factions de résistance ont réussi à brouiller la vie en Israël dans plusieurs domaines : suspension partielle de l’activité à l’aéroport ben Gourioun, annulation de l’ouverture du tournoi du Football, menace de report de la rentrée scolaire, évacuation des colonies proches de Gaza, interdiction de la visite de la colonie de Nahal Oz par le ministre de la sécurité.

A ce sujet, le commentateur des affaires militaires au journal Israël Today, Yoav Limor, a dit que le Hamas a réussi à entrainer Israël dans une longue bataille couteuse et qui suscite la déception, sans pour autant porter de résultats. Le Hamas détermine les règles du jeu. « C’est lui qui décide le début des tirs et leur fin aussi ».

De son côté, le journaliste Youssi Yahushah a écrit dans le Yediot Aharonot que « 50 jours de bombardements, d’assassinats et de meurtre n’ont pas poussé le Hamas à hisser le drapeau blanc », se moquant des promesses du gouvernement et de l’armée de « mener une guerre courte et rapide qui sera certes remportée par Israël. Mais un mois et demi au lancement de la guerre, il ne semble pas que les résultats voulus ont été réalisés ».

Selon lui, « 50 jours sont suffisants pour déterminer les exploits et les échecs, comprendre ce qui s’est passé à Israël face à l’adversaire qui, en principe, devait être le plus faible dans la région, et savoir aussi comment l’armée a été entrainée dans une guerre d’usure et a perdu les colonies du Sud ».

Résultats de la guerre

L’institution militaire donc, représentée par ses divisions politique, militaire et de renseignement, est choquée des résultats de cette guerre :

-    Après plusieurs années d’entrainements et de préparatifs, Israël a réalisé qu’il ne possède pas la solution adéquate pour faire face au choix de la résistance, en tant que culture, volonté et doctrine de combat.

-    L’Entité sioniste n’a pas encore réussi à créer un outil pratique capable de faire face aux tactiques de la résistance.

-    Malgré sa domination technologique et militaire, et ses capacités destructrices, il s’est avéré qu’Israël est incapable de mener une guerre d’usure.

-    Le front interne israélien n’a pas été uni comme le prétendait la classe politique sioniste : Les colons ont évacué leurs maisons, et refusent d’y rentrer par peur de l’infiltration de combattants et de leurs roquettes. Le taux de soutien à Netanyahu a fortement baissé.

-    Par contre , Israël a découvert la ténacité légendaire du front interne palestinien, dont la population était unie avec sa résistance jusqu’au dernier instant de la guerre.

-    Israël n’a pas pu mener une guerre courte et rapide, comme il l’a promis à  la fin de la guerre de juillet 2006 contre le Liban.

-    Miser sur les renseignements en tant que facteur décisif de la guerre a échoué. L’armée ennemie n’a pas réussi à asséner une frappe dure contre les capacités balistiques de la résistance au début de la guerre, ni à découvrir les tunnels, ni à savoir les capacités et les préparatifs de la résistance. Bref, elle a échoué dans la traque des cadres de la résistance. 
      

Traduit du site al-Akhbar