20-04-2024 12:57 PM Jerusalem Timing

L’épidémie d’Ebola a fait 1.350 morts

L’épidémie d’Ebola a fait 1.350 morts

Et avancée contre l’infection par le virus de Marburg, proche d’Ebola

L'épidémie d'Ebola a fait 1.350 morts, a indiqué mercredi l'Organisation mondiale de la santé (OMS), faisant état du décès de 106 malades supplémentaires en deux jours, les 17 et 18 août.
   
Lors de ces deux jours il y a eu 221 nouveaux cas (confirmés, probables ou suspects) ainsi que 106 décès signalés dans les quatre pays d'Afrique de l'Ouest touchés, selon ce nouveau bilan, arrêté en date du 18 août, fourni par l'OMS à Genève.
   
Au total, depuis le début de l'épidémie, l'OMS a comptabilisé 2.473 cas, dont 1.350 décès.
   
Le Liberia, placé sous couvre-feu depuis mercredi face à la progression inexorable de l'épidémie, a enregistré le plus grand nombre de nouveaux décès entre les 17 et 18 août, avec 95 morts et 126 nouveaux cas. Au total, il y a 972 cas au Liberia, dont 576 morts.
En Sierra Leone, il y a eu 9 morts et 59 nouveaux cas. Le bilan y est de 907 cas, dont 374 morts.
En Guinée, d'où l'épidémie est partie, il y a eu 2 nouveaux décès et 36 nouveaux cas. Le bilan dans ce pays est de 579 cas, dont 396 morts.
Au Nigeria, l'OMS indique n'avoir enregistré aucun nouveau cas. Le pays le plus peuplé d'Afrique enregistre au total 15 cas, dont 4 morts. Mardi soir le ministère de la Santé du Nigeria a, lui, annoncé un 5e mort.
   
Le 8 août, l'OMS a décrété une urgence de santé publique mondiale contre cette épidémie de fièvre hémorragique sans précédent, et recommandé des mesures d'exception dans les pays affectés.
   
Le coordinateur de l'ONU pour Ebola, le Dr David Nabarro, a annoncé mardi qu'il se rendrait cette semaine dans la région, avec notamment l'intention de mobiliser les 7.500 Casques bleus au Liberia dans la lutte contre la maladie.
"Une délégation de haut niveau de l'OMS se trouve actuellement dans les pays affectés, travaillant à adapter les plans de réponse (...). Des réunions sont prévus avec les leaders au Liberia et au Sierra Leone, où la transmission reste élevée", a indiqué mercredi l'OMS dans le communiqué.

 

Avancée contre l'infection par le virus de Marburg, proche d'Ebola

 

Un nouveau traitement génique a permis pour la première fois de guérir des singes malades infectés par le virus de Marburg, très proche de celui d'Ebola, ouvrant potentiellement la voie à des vaccins et thérapies efficaces contre ces agents pathogènes dévastateurs.
   
Il s'agit des premières recherches à montrer une protection contre le virus de Marburg, particulièrement la souche d'Angola, la plus dangereuse avec un taux de mortalité de 90%, jusqu'à trois jours après l'apparition des symptômes, explique Thomas Geisbert, professeur de microbiologie à l'Université du Texas (sud).
   
Il est le principal auteur de ces travaux parus mercredi dans la revue américaine Science Transational Medicine.
"Il est essentiel cliniquement de pouvoir traiter les sujets jusqu'à trois jours après l'infection, quand le virus est détectable avec un test génétique et qu'apparaissent les premiers signes de la maladie", ajoute Ian MacLachlan, directeur général de la firme canadienne Tekmira Pharmaceuticals, principal co-auteur de cette recherche.
   
Ces chercheurs se sont concentrés sur sept gènes de l'ADN du virus qui codent des protéines, dont deux permettent sa réplication et constituent les cibles de leur traitement expérimental.
   
Cette stratégie antivirale génétique doit permettre tout au moins pour le virus de Marburg d'être efficace contre ses différentes souches, précise le professeur Geisbert, qui souligne que cette approche peut aussi s'appliquer à Ebola contre toutes ses différentes variantes virales.
   
Le virus de Marburg a une mortalité et une évolution des symptômes de l'infection tellement similaires à Ebola qu'il est cliniquement impossible de les différencier, relèvent ces chercheurs.
 
 83,8% de mortalité
   
 Marburg et Ebola sont les seuls membres de la famille des filovirus, détectés pour la première fois en Afrique respectivement en 1967 et 1976. Ces deux agents viraux qui comptent chacun différentes souches provoquent une fièvre hémorragique grave chez les humains et les singes.
"Il arrive un point où ces deux virus ont fait tellement de dégâts dans l'organisme qu'aucun traitement ne peut sauver les malades et nous ignorons encore où se situe exactement le point de non-retour dans l'évolution de la maladie", précise le professeur Geisbert.
"Il est de ce fait impératif de trouver des traitements efficaces contre ces virus", ajoute-t-il.
   
Il existe déjà un vaccin expérimental et au moins deux sérums qui se sont montrés efficaces contre Ebola chez des singes. Un essai clinique de phase 1 doit débuter chez des humains début septembre pour le vaccin et pourrait être prêt en 2015.
   
Un des deux sérums, le "ZMapp", a été utilisé avec des résultats encourageants sur deux missionnaires américains malades rapatriés aux Etats-Unis, mais il n'a pas encore fait l'objet d'une étude clinique.
   
Pour le virus de Marburg, il n'y a pas de vaccin et il n'existait pas jusqu'alors d'agent thérapeutique expérimental pouvant arrêter les symptômes chez les primates, souligne le Dr Geisbert. Les singes sont un bon modèle de recherche pour des traitements et vaccins antiviraux.
   
Depuis l'identification de cet agent pathogène en 1967, on a recensé 464 cas, dont 389 décès, soit un taux de mortalité moyen de 83,8%, selon les Centres fédéraux américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC).
   
Le nombre le plus élevé d'infections s'est produit en Angola en 2004-2005, avec 242 cas dont 227 décès, suivi par la République démocratique du Congo en 1998-2000 avec 154 cas dont 128 morts.
Les autres apparitions ont été très limitées avec seulement quelques cas isolés, dont un Américain en 2008 infecté en Ouganda et qui a survécu. Mais une Néerlandaise contaminée la même année dans ce même pays est décédée.
   
Le virus a été découvert en 1967 après que 31 employés de laboratoire en Allemagne et dans l'ex-Yougoslavie ont été infectés par des singes importés d'Ouganda. Sept sont décédés.