20-04-2024 03:10 AM Jerusalem Timing

"Israël" isolé du monde

La compagnie aérienne Delta a dérouté un de ses avions en vol, qui était presque arrivé vers Tel Aviv.

De nombreuses compagnies aériennes ont décidé mardi d'interrompre la desserte du principal aéroport international d'Israël, craignant pour la sécurité de leurs passagers après la chute d'une roquette à proximité.

L'Agence fédérale de l'aviation (FAA) a ainsi interdit mardi aux avions des compagnies aériennes américaines de voler vers ou depuis les territoires occupés par Israël pour une durée de 24 heures.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, en déplacement au Caire, a toutefois assuré par téléphone au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu que cette interdiction était simplement motivée par des raisons de sécurité, et non pour faire pression sur Israël.

Il a ajouté que les Etats-Unis décideraient du maintien ou non de cette interdiction d'ici 24 heures, selon la porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki.

L'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) a indiqué le même jour qu'elle allait recommander à l'ensemble des compagnies européennes, au plus tard mercredi, de ne plus desservir Israël.

"En raison de la situation potentiellement dangereuse due au conflit armé en Israël et à Gaza, tous les vols des compagnies américaines vers et depuis l'aéroport international Ben-Gourion (de Tel Aviv) sont interdits jusqu'à nouvel ordre", avait annoncé la FAA peu après 16H00 GMT.

Avant même la diffusion de la note officielle de la FAA, Delta, US Airways et United Airlines avaient déjà annulé plusieurs vols vers et depuis l'aéroport Ben-Gourion.

 Delta a même dérouté un de ses avions en vol, qui était presque arrivé vers Tel Aviv: son Boeing 747 parti de l'aéroport JFK de New York avec 290 personnes à bord a ainsi fait demi-tour et a été redirigé vers l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.
   
Cascade de compagnies européennes

Du côté des compagnies européennes, Air France a indiqué mardi avoir annulé ses vols vers et depuis Tel Aviv "jusqu'à nouvel ordre". La Lufthansa a dit faire de même pour une durée de 72 heures, "pour la sécurité des passagers et des équipages". KLM Royal Dutch Airlines a également suspendu ses services, évoquant des "raisons de sécurité".

Dans la foulée, la compagnie grecque Aegean Airlines a annoncé sur Twitter qu'elle annulait son vol prévu mercredi à 04H00 GMT entre Athènes et Tel Aviv, sans spécifier la raison et en annonçant "de prochaines informations concernant les autres vols".

Alitalia a également annulé ses vols vers Tel Aviv mardi et repoussé ceux prévus mercredi matin à mercredi soir. Quant à Iberia, la compagnie espagnole a expliqué à l'AFP avoir annulé son vol de mardi soir pour Tel-Aviv, assurant qu'elle réévaluerait la situation mercredi matin. Iberia opère deux vols Madrid-Tel Aviv par jour.

 La compagnie britannique à bas coût EasyJet, qui avait dans un premier temps décidé de continuer à voler, a finalement changé d'avis mardi soir et suspendu ses vols vers Tel Aviv pour 24 heures. British Airways a en revanche maintenu ses vols.

Air Canada a pour sa part annulé ses vols vers et depuis Tel Aviv, disant surveiller de près la situation.

Impact psychologique 

"Le ministre des Transports Israël Katz a appelé mardi soir les compagnies
américaines pour leur expliquer que le décollage et l'atterrissage à l'aéroport
Ben Gourion ne présentaient aucun problème de sécurité ni pour les appareils ni pour les passagers", a indiqué le porte-parole.

"Il n'y a aucune raison pour que les compagnies américaines annulent leurs
vols et cèdent au terrorisme", a-t-il ajouté, citant toujours son ministre de
tutelle.

Une maison a été endommagée mardi matin "par un impact de roquette dans la région de Kiryat Ono Yehoud, qui se trouve à quelques kilomètres au nord de l'aéroport", selon la police.

Le journal Haaretz écrivait sur son site internet que l'impact psychologique serait grave pour les Israéliens, tout comme "l'impact à long-terme" pour l'économie israélienne et rappelait aussi que la dernière décision de suspendre les vols vers Tel-Aviv remonte à 1991, pendant la première guerre du Golfe.

Bloomberg défie la suspension
   
Le milliardaire américain Michael Bloomberg a annoncé mardi qu'il prenait l'avion pour Tel Aviv « en solidarité avec Israël », et appelé les Etats-Unis à permettre aux compagnies aériennes américaines de desservir à nouveau l’Entité sioniste.

L'Agence fédérale de l'aviation (FAA) a interdit aux avions des compagnies aériennes américaines de voler vers et depuis l'aéroport international Ben-Gourion de Tel Aviv pour une durée de 24 heures.

 Sur son compte Twitter, l'ancien maire de New York indique qu'il embarque à bord d'un avion de la compagnie israélienne El Al "en gage de solidarité avec les Israéliens et pour montrer que c'est sûr de voler vers et depuis Israël".
   Il presse la FAA de lever son interdiction, estimant qu'elle fournit au Hamas une "victoire non méritée" dans le conflit avec Israël.

Son initiative le place en porte-à-faux avec le gouvernement américain, qui estime que l'interdiction met les ressortissants américains à l'abri des tirs de roquettes du Hamas.