29-03-2024 07:52 AM Jerusalem Timing

Les forces irakiennes repoussent un assaut des insurgés dans l’ouest

Les forces irakiennes repoussent un assaut des insurgés dans l’ouest

Et les Kurdes préparent leur Etat.

Les forces irakiennes et des combattants tribaux ont repoussé samedi un assaut des insurgés contre Haditha, une ville de l'ouest du pays abritant une raffinerie, à la veille d'une réunion du Parlement cruciale en vue de la formation d'un gouvernement.
   
Alors que le pays fait face à sa plus grave crise depuis des années avec l'offensive fulgurante d'insurgés sunnites qui contrôlent désormais de vastes pans de territoire, l'envoyé spécial de l'ONU à Bagdad Nickolay Mladenov a réitéré ses mises en gardes face aux "chaos" en cas d'échec du processus politique.
   
Samedi, les insurgés menés par les jihadistes ultra-radicaux de l'Etat islamique (EI) ont montré leur détermination en attaquant Haditha à coups d'obus. Cette ville de la province d'Al-Anbar (ouest), située près d'un important barrage et sur la principale route reliant des secteurs déjà sous le contrôle des insurgés, abrite aussi une raffinerie de pétrole.
   
Les combattants, à bord de véhicules dont certains ont été pris aux forces de sécurité, ont ensuite attaqué la ville des deux côtés de la ville, mais ils ont été repoussés par les forces gouvernementales et des membres des tribus.

Treize insurgés et 4 policiers ont été tués dans ces affrontements.
   
Haditha se trouve à 150 km au nord-ouest de Ramadi, chef-lieu de la province et cible elle-même d'une attaque lancée jeudi par des insurgés, qui en contrôlent déjà certains quartiers depuis janvier.
   
A la faveur de leur offensive lancée le 9 juin, l'EI et ses alliés contrôlent désormais Mossoul et une grande partie de sa province Ninive (nord), ainsi que des secteurs des provinces de Diyala (est), Salaheddine (nord) et Kirkouk (ouest).
   
 

Les forces kurdes à l'offensive
   
   
Dans la province de Diyala, les forces de sécurité et des volontaires civils ont lancé samedi une offensive pour tenter de reprendre des zones au nord de Mouqdadiyah, sur la route menant à Baqouba, selon un capitaine de la police.
   
Dans cette même province, plus au nord, les Peshmergas, les combattants kurdes, ont lancé une opération visant à expulser les insurgés des zones qu'ils contrôlent à Jalawla et ont repris plusieurs secteurs, selon un officier supérieur kurde.
   
Les forces kurdes avaient profité de la débandade des forces fédérales début juin pour prendre le contrôle des zones disputées avec Bagdad, comme la ville de Kirkouk (nord).
   
Vendredi, elles se sont aussi emparées de deux importants champs de pétrole près de Kirkouk, aggravant les tensions entre Erbil et Bagdad et éloignant encore un peu plus la perspective d'un gouvernement d'unité nationale.
   
Le Parlement, élu le 30 avril, doit se réunir dimanche pour se choisir un président et élire un président de la République chargé de désigner un Premier ministre. Mais après une première session désastreuse le 1er juillet et le report d'une séance prévue mardi, les espoirs sont minces de voir le processus s'enclencher réellement.
   
Vers l'Etat kurde
   
   
Jeudi, les autorités kurdes, qui ont annoncé leur volonté de tenir dans les prochains mois un référendum d'indépendance, ont demandé au Premier chiite chiite Nouri al-Maliki de quitter le pouvoir, le qualifiant d'"hystérique" après ses déclarations accusant la province autonome d'être devenue le quartier général des insurgés.
   
M. Maliki, vainqueur du dernier scrutin mais très décrié pour sont autoritarisme et sa politique confessionnelle, refuse de s'effacer au profit d'une personnalité moins controversée, et ce d'autant plus qu'aucune figure ne se dégage au sein de la classe politique.
   
"Un échec" du processus politique "risque de plonger le pays dans le chaos.
Cela servira uniquement les intérêts de ceux qui veulent diviser le peuple irakien et détruire les chances de la paix et de la prospérité", a prévenu M. Mladenov.
"Si des solutions sérieuses aux problèmes actuels ne sont pas trouvées, alors tous les responsables politiques devront endosser leur part de responsabilité pour avoir failli à agir avec le sens du devoir nécessaire en temps de crise", a-t-il ajouté.
   
Le grand ayatollah Ali Al-Sistani, plus haute autorité religieuse chiite d'Irak, a de nouveau appelé vendredi les politiques irakiens à cesser leurs querelles pour former au plus vite un nouveau gouvernement.

 

Avec AFP