24-04-2024 11:50 PM Jerusalem Timing

La Russie rejette les "accusations gratuites" de la France à propos de l’Ukraine

La Russie rejette les

"M. Fabius ferait mieux de concentrer ses efforts sur le respect des engagements que la France a pris en se faisant le garant des accords du 21 février".

La France se livre à des "accusations gratuites" à l'égard de Moscou dans la crise ukrainienne, a déclaré mercredi le ministère russe des Affaires étrangères, réagissant à des propos du ministre français Laurent Fabius.

"Au lieu de se livrer à des accusations gratuites à l'encontre de la Russie, qui serait prétendument la source de tous les malheurs de l'Ukraine, la diplomatie française que dirige M. Fabius ferait mieux de concentrer ses efforts sur le respect des engagements que la France a pris en se faisant le garant des accords du 21 février", qui devaient assurer une issue politique en Ukraine, a déclaré le ministère russe dans un communiqué.

La diplomatie russe déclare sa "profonde perplexité" à l'égard des déclarations de M. Fabius dans lesquelles il fait porter "toute la responsabilité de la montée des tensions en Ukraine exclusivement sur la Russie", a ajouté le ministère.

La diplomatie russe a précisé qu'elle réagissait à des déclarations publiées sur le compte Twitter du chef de la diplomatie française.

"En Ukraine, les Russes sont à la manoeuvre, ce sont des méthodes qu'on connaît, qu'on a déjà vues en Crimée", la péninsule ukrainienne rattachée en mars à la Russie après un référendum, peut-on lire sur ce compte, en date de mardi.

Ce compte renvoie également à la vidéo d'une réponse de M. Fabius à une question sur l'Ukraine à l'Assemblée nationale, dans laquelle il décrit la montée de la tension  dans l'est de l'Ukraine, et en fait porter la responsabilité sur Moscou.

"L'origine, il faut la qualifier clairement, c'est la Russie", déclare-t-il.

Des négociations sur le règlement du conflit en Ukraine s’étaient déroulées le 21 février à Kiev. Elles ont réuni le président en exercice Viktor Ianoukovitch, les chefs de file de l'opposition Arseni Iatseniouk et Vitali Klitschko, ainsi que les chefs de diplomatie français, allemand et polonais Laurent Fabius, Frank-Walter Steinmeier et Radoslaw Sikorski, et le représentant de la Russie Vladimir Loukine.

Les négocioations ont abouti à la conclusion d'un accord signé par le président et l'opposition, ainsi que par les médiateurs occidentaux. Ces derniers se sont portés garants du respect des engagements pris par les parties. L'accord prévoit notamment une élection anticipée du chef de l'Etat, la formation d'un gouvernement d'unité nationale et une réforme constitutionnelle élargissant les pouvoirs du premier ministre au détriment de ceux du président.

L'opposition soutenue par les radicaux de Maïdan a profité d'une absence momentanée de Viktor Ianoukovitch pour opérer un coup d'Etat.

Moscou appelle à respecter les dispositions de l'accord du 21 février, y compris à lancer une réforme constitutionnelle prenant en compte l'avis de toutes les régions de l'Ukraine et à former un gouvernement d'unité nationale intégrant toutes les forces politiques du pays.