29-03-2024 08:56 AM Jerusalem Timing

Sanctions antirusses : l’arme à double tranchant des hydrocarbures

Sanctions antirusses : l’arme à double tranchant des hydrocarbures

Avec les sanctions contre la Russie, les Etats-Unis se tirent une balle dans le pied.

L’Occident étudie les mesures de pression sur la Russie suite à sa position sur la question ukrainienne. Les sanctions introduites par les Etats-Unis et par leurs alliés à l’encontre de certains fonctionnaires russes et des organisations de crédit, n’ont eu aucun impact négatif sur la politique et sur l’économie russes.

Dans ce contexte, il a été proposé de rompre l’équilibre social et économique de la Russie en provoquant l’écroulement du marché mondial des hydrocarbures. Mais la Russie ne sera pas la seule à en souffrir.

Le milliardaire américain Georges Soros a proposé de faire chuter les prix du pétrole sur le marché mondial. Pour cela, les Etats-Unis peuvent vendre le pétrole de leurs réserves stratégiques. Selon M. Soros, cette mesure sera plus efficace que le gel des comptes bancaires et les interdictions de visas à l’encontre de certains fonctionnaires russes, parce que le coup sera porté au budget de Russie.

Une telle variante a été soutenue avec enthousiasme par une partie du Congrès des Etats-Unis. Les réserves stratégiques du pays contiennent près de 700 millions de barils de pétrole, ce qui dépasse de deux fois la norme établie. Les excédents peuvent être mis sur le marché. Mais l’effet n’en sera pas considérable et ne durera pas longtemps. De plus, les conséquences négatives frapperont non seulement la Russie, mais également les autres exportateurs de pétrole, dont de nombreux alliés américains.

« Aujourd’hui les Etats-Unis ne sont pas intéressés à réduire le prix du pétrole. Les Etats-Unis connaissent un boom du pétrole de schiste. Le coût en est estimé à 60-80 dollars le baril. Si le prix baisse au-dessous de 80 dollars le baril, l’extraction du pétrole de schiste sera un échec. Ainsi, les Etats-Unis sont intéressés à ce que le pétrole coûte cher, parce que cela permet au pays de développer l’extraction sur le territoire national », explique Konstantin Simonov, directeur du Fonds de la sécurité énergétique nationale de Russie.

Il y eu d’autres propositions américaines en vue d’influencer l’économie russe via le marché des hydrocarbures. En l’occurrence, le président américain Barack Obama a proposé aux partenaires européens de refuser d’importer du gaz russe. En contrepartie, il a proposé d’acheter du gaz américain liquéfié. Mais si l’on regarde cette initiative de près, on comprend que cette idée n’est économiquement pas justifiée. Par ailleurs, les Européens ne sont pas prêts à réorienter leurs importations d’hydrocarbures. Même si l’on commence à travailler dans cette direction aujourd’hui même, des années s’écouleront avant que l’Europe puisse se passer du gaz russe.

Il faut se rappeler que la Russie a l’intention de répondre aux mesures occidentales. Alors, ce sera une course sans vainqueur. Avec les sanctions contre la Russie, les Etats-Unis se tirent une balle dans le pied, estime le financier américain Jim Sinclair.

Natalia Kovalenko

 

Voix de la Russie