28-03-2024 09:24 PM Jerusalem Timing

Qui apportera la paix au Moyen Orient ?

Qui apportera la paix au Moyen Orient ?

Le sommet de la Ligue arabe a démontré que la politique des Etats-Unis dans cette région agace même ses alliés les plus proches.

Est-ce une erreur ou une provocation de penser que le Proche et le Moyen Orient sont désormais à jamais plongés dans d’interminables conflits interethniques et interconfessionnels ?

Cela fait plusieurs années qu’une guerre sans perspective et sans fin y est menée, ayant pour conséquence des insurrections et le terrorisme, alors que la région est confrontée à d’autres problèmes, liés à la pauvreté et le désespoir des autorités.

Le renversement des régimes dictatoriaux à l’aide des pays occidentaux n’a pas abouti aux changements souhaités et les populations de ces pays n’ont pas commencé à vivre mieux. La violence n’a fait qu’engendrer la violence. Et au lieu de résoudre les problèmes économiques et sociaux, l’appareil répressif en a profité pour se renforcer.

Le sommet de la Ligue arabe qui vient de s’achever, a démontré que la politique des Etats-Unis dans cette région agace même ses alliés les plus proches.

Ce n’est pas au goût de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole), qu’en contrôlant les livraisons du pétrole iraquien, les Etats-Unis font baisser le prix du pétrole dans le monde. Le Qatar est mécontent du fait qu’en développant son projet sur l’extraction des hydrocarbures de schiste, Washington cherche à l’évincer du marché gazier européen. Cette politique a pour résultat l’affirmation officielle que le conflit en Syrie possède uniquement une solution politique.

Les négociations sur les conflits internes se basent également sur les alliés extérieurs. Pour certains d'entre eux, le sens des négociations consiste en un seul fait – prouver à tout le monde que les pays de cette région ne pourront jamais se mettre d’accord.

Cela était particulièrement évident lors des négociations sur la Syrie, qui ont abouti à un échec. En parallèle, Washington essaie à sa manière de résoudre le problème avec l’armement nucléaire en Iran, proposant à Téhéran de lever les sanctions si ce programme est arrêté. Le secrétaire d’Etat des Etats-Unis John Kerry a déclaré au Congrès américain en novembre dernier : « Vous devez me croire, un tel assouplissement des sanctions est limité et peut être annulé à tout moment ». Pour l’instant cet assouplissement n’a pas été annulé, mais tout en menant des pourparlers difficiles, les Etats-Unis ont déjà menacé à deux reprises d’adopter de nouvelles sanctions. La dernière fois, en février, les actifs iraniens en Turquie, en Espagne, en Allemagne, en Géorgie et dans certains autres pays se sont retrouvés bloqués à cause de ces sanctions.

Cette politique visant à détruire la Syrie, à faire éclater l’Irak et à étouffer l’Iran avec des sanctions, va-t-elle se poursuivre ? On ne peut pas permettre que le Moyen Orient prenne définitivement du retard dans son développement par rapport au reste du monde.

Ne serait-il pas temps d’arrêter de faire appel aux intermédiaires issus des pays, dont la politique est considérée non pas sans fondement comme néocolonialiste au Moyen Orient ? Les problèmes liés aux relations et la vie quotidienne des sunnites et des chiites, des Perses, des Kurdes, des Arabes et des Afghans ne pourront pas être résolus par les conseils des alliés lointains.

On évite de parler du fait que les pays de la région pourraient bien passer des accords et collaborer ensemble sans l’aide extérieure. Les raisons de cette tendance sont tout à fait compréhensibles. L’Iran, le Pakistan et l'Inde auraient pu construire un « gazoduc de l’amitié », si les sanctions contre l’Iran n’étaient pas introduites. Par exemple le port de Chabahar, construit sur la côte Sud-est de l’Iran avec l’aide financière de l'Inde, donne à l’Afghanistan de nouvelles possibilités pour son commerce extérieur et le transit des marchandises.

En deux ans, les forces armées des Emirats Arabes Unis ont déminé une vaste zone au Sud d’Afghanistan et ont assuré la sécurité dans cette région à problèmes sans aucune perte humaine. Un officier de ces forces armées a alors indiqué aux journalistes : « En tant que pays voisin, nous soutenions l’Afghanistan avant tous ces conflits. Et nous resterons voisins après le retrait des troupes de la coalition occidentale. Il est probable que nous ne puissions pas proposer aux afghans une solution à leurs problèmes, mais en tant musulmans, nous pouvons au moins tenir une torche pour aider nos voisins à trouver le bon chemin.»

 

Vadim Fersovitch

Voix de la Russie