26-04-2024 11:29 AM Jerusalem Timing

L’histoire de l’exécution des 3 cerveaux des attentats aux voitures piégées

L’histoire de l’exécution des 3 cerveaux des attentats aux voitures piégées

Une mission accomplie de A à Z.

Dimanche dernier avait eu lieu une opération commandos contre les cerveaux des voitures piégées envoyées au Liban.

Ahmad Ali Hamra, Farid Mohammad-Kheir Joumaa, et Houssam Massoud Hammoud, ainsi que 4 de leurs assistants ont péri dans l’explosion de la villa où ils se rencontraient.

Citant des sources sécuritaires libanaises, le journal al-Akhbar assure que c’est le Hezbollah qui l’a planifiée, en coordination avec l’armée syrienne. C’était sa revanche promise contre les attentats aux voitures piégées qui ont fauché la vie de dizaines de Libanais ces derniers mois.

L’auteur de l’article, Mazen Kanso rappelle à cet égard les mises en garde du numéro un de la résistance, Sayed Hassan Nasrallah, datant du 16 aout 2013, lorsqu’il a lancé aux planificateurs des attentats suicides contre les différentes régions libanaises :

«  Nous connaissons vos noms. Que personne ne suppose ouvrir une bataille et lui mettre fin en même temps. C’est nous qui allons trancher la batille et décider de timing de sa fin ». Il est vrai que la résistance n’a jamais caché ses intentions de les traquer et de la faire traduire en justice.

Tous les renseignements récoltés avaient convenu que c’est le Qalamoune qui est leur fief et surtout dans les localités de Nabak, Deir Atiyyé, Yabroud, Rankous, Flita, jusque dans les régions libanaises aux parages de la localité de Ersale.

Détection et surveillance

La chute de Yabroud et l’évasion des miliciens a permis non seulement de découvrir les endroits où les explosifs étaient cuisinés et les voitures étaient confectionnées, mais aussi de déchiffrer le fief où leurs principaux cerveaux se réunissaient: dans une région s’appelant « Hoch al-Arab » située entre Rankos, Maaloula et Assal al-Wared, et plus précisément dans une villa de deux étages entourée de plusieurs autres bâtiments et de vergers et assiégée d’une grande barrière.

Elle a été soumise à un travail de surveillance minutieux qui a conclu de l’impossibilité de capturer ces miliciens pour de nombreuses considérations.

 

Décision de liquidation

C’est ainsi que la décision de leur liquidation a été prise, quoique cette opération comprenait des risques importants d’autant que la villa se trouve à plus de 11 Km du plus proche barrage de l’armée syrienne.
Et il fut convenu aussi de piéger le bâtiment de l’extérieur sans soulever les doutes avec des explosifs appropriés.

 

Une unité spéciale lui a été mandatée : en plus des éléments du génie chargés d’installer les engins, elle  comptait aussi des éléments de surveillance, de communication, en plus de ceux de la couverture chargés d’assurer l’entrée et la sortie de cette région.

Le jour « j » de l’opération a été arrêté pour le samedi, et c’est après le coucher du soleil que l’unité spéciale a pris le chemin de la villa. En cours de chemin, l’opération a failli être torpillée, lorsque des miliciens ont fait leur apparition dans la région pour les opérations des relais, au risque de l’éclatement d’une confrontation. Mais ils n’ont pas tardé à s’éloigner après s’être rassurés qu’il n’y avait personne.

Très vite

Par la suite tout s’est passe très vite.
En une minute, les membres de l’unité spéciale sont parvenus à franchir le mur, puis à installer les engins dans les endroits propices : le jardin, les coins des murs, à proximité de l’entrée principale et sur les portails arrière. Une fois les engins camouflés, la plupart des éléments de l’unité spéciale se sont retirés plusieurs centaines de mètres. Seuls sont restés à une distance très proche de la cible quelques éléments chargés de vérifier quand les personnes visées rentrent à la maison et la présence de civils.

Ils ne sont éloignés que dimanche matin, lorsque tous les trois cerveaux des voitures piégées sont arrivés dans la villa, l’un après l’autre.

L’explosion a été beaucoup plus énorme que prévue compte tenu des engins déposés, en raison de la présence de grandes quantités d’explosifs. La villa qui a été totalement détruite et les cadavres sont restés sous les décombres.
C’est à ce moment-là que tous les éléments de l’unité spéciale se sont entièrement retirés. Malgré l’afflux de miliciens en grand nombre dans la région, ils sont rentrés indemnes, sans l’aide des autres unités d’escorte mobilisées pour intervenir.

Non, pas de vengeance

"Ceci me rappelle les opérations que nous accomplissions contre l'ennemi israélien et ses collaborateurs lahdéens dans la bande frontalière", raconte Abou Tourab qui a fait partie de l'unité spéciale.

Se disant attristé que cela se passe maintenant en Syrie, il a évoqué ses proches qui ont péri dans les attentats perpétrés dans la banlieu sud. 

" Non ce n'était de la vengeance... Je voulais seulement arriver à ceux qui étaient impliqués dans ces actes terroristes. Je les ai vus entrer l'un après l'autre dans la maison dans laquelles ils fabriquent ces jouets de la mort pour nos enfants. je me suis assuré personnellement qu'il n'y avait aucun civil, qu'il n'y avait aucun passager fortuit", a-t-il conflié pour al-Akhbar.