25-04-2024 07:04 PM Jerusalem Timing

L’ABM US en Europe : un instrument de pression sur la Russie

L’ABM US en Europe : un instrument de pression sur la Russie

L’Occident, impuissant à influencer la position de la Russie concernant l’Ukraine et la Crimée, revient aux méthodes de l’esprit de la guerre froide.



Le système de la défense antimissile américain en Europe est utilisé une nouvelle fois comme mécanisme de pression sur la Russie. Récemment, le vice-président des États-Unis Joe Biden a confirmé qu’en 2018 au plus tard, les éléments du système d’ABM seraient installés en Pologne.

 

Le Danemark a annoncé qu’il pourrait se connecter au système.

L'Occident, impuissant à influencer la position de la Russie concernant l'Ukraine et la Crimée, revient aux méthodes de l'esprit de la guerre froide. L'ABM européen n'est pas dirigé contre la Russie, répètent sans cesse les politiques occidentaux. Cependant, dès qu'entre Moscou et l'Ouest apparaissent des différends, la question de l'ABM en Europe ressort au resurgit au premier plan, et les éléments du système antimissile se rapprochent encore plus des frontières russes. Maintenant, la question ukrainienne est devenue un facteur de provocation, note le directeur du Centre de la conjoncture stratégique Ivan Konovalov.

« Le problème de la défense antimissile remonte loin. Les parties – les États-Unis, l'OTAN et la Russie – n'ont pas trouvé de points de convergence. Parce que la Russie demande les garanties juridiquement contraignantes attestant que ce système n'est pas dirigé contre son potentiel stratégique. L'Occident refuse de donner ces garanties et cherche tous les instruments de pression possibles sur la Russie. Si bien que la défense antimissile est redevenue actuelle. Avant tout, c'est un jeu politique. »

Initialement, le programme nucléaire iranien était le motif officiel de la création de l'ABM en Europe. Le monde a eu le loisir de se convaincre que le programme nucléaire de Téhéran n’avait aucun lien avec la création de l'ABM américain en Europe, et la question se pose donc des objectifs réels du déploiement de ce système, explique Pavel Zolotarev, directeur adjoint de l'Institut des États-Unis et du Canada de l'Académie des Sciences de Russie.

« Je pense qu’il convient de considérer ce système dans un cadre plus large que celui des missiles stratégiques et nucléaires. Ce n’est pas un hasard si les Américains s’emploient à créer les moyens de mener une guerre « de sixième génération ». Une guerre sans contact, dans laquelle les groupements des forces armées ordinaires n'entrent pas en contact direct. Le système de défense antimissile donne en réalité à l’une des parties un avantage dans de telles opérations militaires. Les Américains créent avant tout ces fondements en Europe. »

Commentant les déclarations des politiques occidentaux sur l'application possible et l'élargissement des sanctions contre la Russie, dont fait indirectement partie le déploiement de l'ABM des États-Unis en Pologne, le ministère russe des Affaires étrangères russe a souligné « qu’employer avec Moscou du langage de la force et menacer les citoyens de la Fédération de Russie de sanctions ne pouvait mener nulle part ». Le département diplomatique russe a prévenu que l'adoption de mesures de pression ne resterait pas sans réponse adéquate de la part de la Russie.