29-03-2024 05:30 PM Jerusalem Timing

Déclaration ministerielle: droit des citoyens libanais de résister face à Israël

Déclaration ministerielle: droit des citoyens libanais de résister face à Israël

Pas de changement dans l’essence de la déclaration ministérielle..


Le gouvernement libanais, rassemblant les deux camps rivaux du pays, a annoncé samedi avoir adopté sa déclaration
politique après des semaines de blocage lié à l'épineuse question de la Résistance islamique.
   
Un mois après sa formation, le gouvernement du Premier ministre Tammam Salam s'est mis d'accord sur un texte de compromis concernant la résistance armée contre l'ennemi israélien.
   

Les ministres Kataeb, Sejaan Azzi, Ramzi Jreige, Alain Hakim et le ministre de la justice Achraf Rifi, ont émis des réserves

La coalition libanaise rivale au bloc du 8 Mars qui comprend le Hezbollah,  le "14 mars", réclamait que le Hezbollah, qui prône la lutte contre l'occupation israélienne, ne soit pas autorisé à agir unilatéralement et que son action soit conditionnée à un aval préalable de l'Etat.
   
Les deux parties sont finalement tombées d'accord sur un texte qui prévoit qu'"en vertu de la responsabilité de l'Etat en matière de sauvegarde de la souveraineté, de l'indépendance du Liban et de l'unité de son territoire (...), le gouvernement souligne le devoir de l'Etat de libérer par tous les moyens légitimes".
   

Le texte souligne : « le devoir de l'État et ses efforts en vue de la libération des fermes de Chebaa, des collines de Kfarchouba et de la partie libanaise de Ghajar par l'ensemble des moyens légitimes", ainsi que " le droit des citoyens libanais à résister à l'occupation, repousser les agressions israéliennes et recouvrer les territoires occupés".

La formule concilie donc les deux logiques, en glissant l'expression « le devoir de l'État » dans le texte, sans omettre le droit à la résistance, et remplace la formule « le droit du peuple libanais à résister » par « le droit des citoyens libanais à résister ».


Par rapport aux déclarations précedentes, ce compromis ne confie pas explicitement au Hezbollah la résistance contre l'ennemi israélien , mais il reconnaît le droit à recourir aux armes hors de l'autorité de l'Etat.
   
Toujours dans le cadre de la sécurité du pays , le texte indique que " le  gouvernement attache une importance exceptionnelle pour lutter contre  les actes de terrorisme sous toutes ses formes et de recourir à tous les moyens dont dispose l'État afin de renforcer la capacité des forces armées libanaises et sécuritairess  pour leur permettre de faire leur. Sans oublier leurs missions en matière de protection des frontières du Liban" .

Pour ce qui est des élections présidentielles, le texte estime que " les défis les plus urgents dont doit faire face le gouvernement c' est de créer les conditions nécessaires à la tenue d'élections présidentielles dans les délais et dans le respect de la Constitution " .

Et d'ajouter :''En outre, le gouvernement s'engage à  adopter une nouvelle loi pour les élections législatives et compte achever un projet de loi de décentralisation administrative et le transmettre au Parlement pour approbation".

 

Le président de la Chambre, Nabih Berri, a convoqué  le Parlement à une séance plénière le 19 et  le 20 mars, visant à débattre la déclaration ministérielle et au vote de confiance.


Réactions du boc du 8 Mars..

Le ministre de l'Industrie du Hezbollah,  Hussein Hajj Hassan, a réitéré que "le dossier de la Résistance est une affaire constante, ancrée dans toutes les déclarations ministérielles."

"Sans l'armée, sans le peuple, et définitivement sans la Résistance, nous n'aurions jamais joui de liberté, de souveraineté ou d'indépendance," a-t-il maintenu.
   

Pour sa part, le député Ali Khreiss, membre du bloc parlementaire de la Libération et du Développement, a affirmé  que l'élaboration de la déclaration ministérielle représentait "un important accomplissement".

"Il faudrait mettre un plan stratégique et sécuritaire et soutenir les institutions militaires, en particulier l'armée libanaise, pour contrôler les régions qui connaissent souvent des situations tendues,", a-t-il précisé.


Réaction du bloc du 14 Mars..


Le ministre des Télécommunications, Boutros Harb,  a considéré que la déclaration ministérielle a consacré plus d'importance à la Déclaration de Baabda et à la politique de distanciation du Liban.

M. Harb, qui s'est exprimélors d'un entretien accordé à la Voix du Liban, a ajouté que "l'omission du triptyque de la déclaration ministérielle ne signifie pas l'abstention de riposter à une éventuelle attaque israélienne mais octroie plutôt à l'Etat la responsabilité d'affronter ces agressions."

"Dès que le Cabinet jouira de la confiance, il sera doté des capacités de traiter, autant que possible, les problèmes," a-t-il conclu, précisant que la situation à Tripoli sera un point important à discuter à la table de dialogue.