29-03-2024 03:59 PM Jerusalem Timing

Ukraine:Course contre la montre contre la partition et la riposte pro russe

Ukraine:Course contre la montre contre la partition et la riposte pro russe

Les Occidentaux ont mis au point toute une stratégie pour amadouer les Russes et étouffer dans l’oeuf la contestation des Ukrainiens russophiles.

Le scénario de la partition de l'Ukraine ou les contestations des Ukrainiens russophones et  russophiles est ce que les Occidentaux craignent le plus.

Toute une stratégie est mise au point pour amadouer ces derniers et étouffer dans l'oeuf toute protestation.

Mais des voix ukrainiennes s'élèvent pour réclamer la partition, voire le rattachement à la Russie.

« Si la Crimée émet le souhait d’être rattachée à la Russie, la question sera étudiée sans délai par Moscou », a écrit Oleg Krioutchkov, un journaliste à Simferopol, le chef-lieu de la péninsule de cette pénisule du sud du pays fortement russophile.

Des passeports russes en Crimée

L’information n’a pas été confirmée par Leonid Sloutski, le député russe et chef de la commission parlementaire en charge des affaires d'ex-républiques soviétiques. Celui-ci se trouvait ce mardi à Simféropol.
Il a souligné que des mesures seraient prises rapidement pour protéger la population russophone d’Ukraine. "On ne va pas abandonner nos frères en Ukraine dans ce conflit de civilisations", a-t-il prévenu.

Des médias ukrainiens lui attribuent des propos selon lesquels les autorités russes ont commencé à délivrer des passeports de la Fédération de Russie en Crimée selon une procédure simplifiée, selon la Voix de la Russie.

Qui-vive occidental

Les Occidentaux ne cachent pas leurs craintes depuis plusieurs jours pour l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Selon l’AFP, ils redoutent que la crise des derniers mois n'ait creusé le fossé entre l'Est russophone et russophile, majoritaire, et l'Ouest nationaliste et ukrainophone.
  

Le président par intérim a appelé à "mettre immédiatement un terme aux manifestations dangereuses de séparatisme". Il n'a pas cité de cas concrets. Selon l'AFP, ses journalistes  présents dans le Sud et l'Est du pays ont rapporté que les signes de séparatisme restent pour le moment marginaux.

Les saines intentions!

Quant aux diplomates européens et américains, force est de constater qu’ils  optent pour un langage conciliant à l’encontre des Russes et des Ukrainiens russophiles et affichent de "saines intentions".

"Tant la Russie que les Etats-Unis veulent voir une Ukraine pacifique et stable. La Russie n'a aucun intérêt à ce que des dizaines de milliers de personnes manifestent dans la rue contre le gouvernement que les Russes ont étroitement soutenu", a déclaré lundi Mme Jennifer Psak, la porte-parole du département d'Etat américain.

Ce sont les manifestations des Ukrainiens russophiles qui semblent les hanter!

 
« Les Etats-Unis et la Russie ont des intérêts communs en Ukraine », a  ajouté la diplomate qui prétend que les Etats-Unis souhaitent que l'Ukraine soit prospère.

"Il ne s'agit pas d'un jeu avec un perdant, que ce soit la Russie ou n'importe quel autre pays", a-t-elle ajouté.
Et de souligner que les Etats-Unis ne cessaient d'appeler à un "dialogue démocratique pacifique" en Ukraine, à une réforme constitutionnelle, à la formation d'un gouvernement de transition et à l'arrêt de la violence.

Même son de cloche de la part de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.
« Nous proposons du soutien, pas de l'ingérence », a-t-elle dit. "Il est crucial que la Russie, en tant qu'important voisin de l'Ukraine, lui apporte aussi son soutien pour faire en sorte que le pays puisse aller de l'avant de la manière qu'il souhaite", a-t-elle ajouté.

Carotte économique

En même temps, la carotte économique est brandie par le Européens, qui laisent entendre qu'ils pourront décrocher la somme de 35 milliards de dollars que ce pays en pleine crise économique a besoin.

"Nous avons demandé à nos partenaires internationaux [la Pologne et les Etats-Unis, ndlr] de nous octroyer un crédit d'ici une ou deux semaines. Ceci étant, le montant total de l'aide financière escomptée par l'Ukraine en 2014 et 2015 pourrait atteindre 35 milliards de dollars", avait réclamé le ministre des Finances par intérim Iouri Kolobov cité par le site internet du ministère de Finances.

"Il faut éviter une guerre civile, il faut éviter l'effondrement financier et économique du pays, et il faut organiser une conférence internationale pour éviter la faillite de l'Ukraine", a déclaré le chef de la diplomatie grecque Evangelos Venizelos, dont le pays préside actuellement l'Union européenne.

Etranger promesse de la part de ce responsable dont le pays a connu l'une de ses plus graves crises économiques et qui sait très bien que Bruxelles aura du mal à fournir cet argent. 

Les 15 milliards russes suspendus

Or, le sort des 15 milliards de dollars que Moscou s’était engagée à offrir à ce pays il y a deux mois est suspendu.

Fin décembre 2013, elle avait acheté des euro-obligations ukrainiennes pour 3 milliards de dollars et se préparait la semaine dernière à s’acquérir la deuxième tranche d'euro-obligations ukrainiennes pour deux milliards de dollars. Mais, les événements en cours en Ukraine l’ont amené à suspendre son aide à Kiev jusqu'à ce qu'un gouvernement ukrainien légitime soit formé.

« Moscou doit étudier le programme et la composition du futur gouvernement ukrainien, y compris le programme de stabilisation économique», a déclaré mardi le ministre russe  des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à l'issue de négociations avec son homologue luxembourgeois Jean Asselborn en visite à Moscou. Etait-il venu pour dissuader Moscou d'une telle suspension?

 

Un non russe à la date des présidentielles

Par la voix de Lavrov, Moscou s’est aussi prononcé contre une élection présidentielle anticipée le 25 mai, estimant que cela allait à l'encontre de l'accord de sortie de crise signé la semaine dernière.


Alors qu'à Kiev, la précipitation est de mise , a fortiori dans le but d'éviter la partition.   

La campagne pour la présidentielle anticipée du 25 mai a débuté ce mardi, selon la commission électorale centrale. Et les candidats ont commencé à se déclarer. Ils ont jusqu'au 30 mars pour s'inscrire.
  

L'ex-champion du monde poids-lourds de boxe, devenu l'un des dirigeants de la contestation, Vitali Klitschko a annoncé mardi sa candidature, affirmant vouloir "rétablir la justice" afin de "changer complètement les principes et les règles du jeu en Ukraine.
 Le gouverneur pro-russe de la région de Kharkiv, Mikhaïlo Dobkine, s'est aussi déclaré candidat.
 Mme Timochenko, en revanche, n'a fait "aucune déclaration concernant l'élection présidentielle", selon sa porte-parole mardi.

La chasse aux symboles russophiles

Sur le terrain, des dispositifs sont en train d'être mis au point pour interdire les chaines de télévision russes.

Selon la Voix de la Russie, le chef de la diplomatie russe a mis en garde contre la mise en application de cette interdiction estimant qu’elle serait une violation grave de la liberté d'expression.
« Nous sommes au courant des initiatives appelant à priver d'antenne les compagnies des pays non signataires de la convention européenne sur la diffusion. La Russie n'est pas membre de cette convention, ce qui ne nous empêche pas de diffuser en Europe et dans tous les pays de l'UE. Si une telle décision était adoptée, il s'agirait d'une violation de la liberté d'expression », a indiqué M. Lavrov.

Et les exactions anti russes se poursuivent. Dans la région de Lvov, à l’ouest de l’Ukraine, le buste d’un grand capitaine russe Mikhaïl Koutouzov a été démantelé. Des chaînes locales ont signalé que les députés locaux et les habitants ont observé l'opération en criant « gloire à l’Ukraine ! Gloire aux héros !»
Selon des informations non vérifiées, un monument aux héros du Maïdan sera érigé à la place du buste.

Le gouvernement : entre un banquier et un oligarque

Dans la précipitation, le gouvernement transitoire se fait attendre. Prévu initlaiement ce mardi, sa formation a été reportée à jeudi.

"Il faut que la décision soit prise jeudi. On ne peut pas attendre plus longtemps", insiste le président par intérim Olexandre Tourtchinov. "Menez des consultations jour et nuit, mais il faut que ce soit transparent", a-t-il persisté.
 

Les noms les plus fréquemment cités au poste de Premier ministre sont ceux du banquier et dirigeant de la contestation Arseni Iatseniouk, de l'oligarque d'opposition Petro Porochenko.

Quant à l'ancienne chef de gouvernement Ioulia Timochenko, sa candidature a été proposée à son insu. Elle a indiqué qu'elle ne briguait pas le poste et s'apprêtait à aller se soigner en Allemagne.

Et la "Justice internationale"?

Dans tout ce tapage politique où sont mises en exécution toutes les manoeuvres rituelles utilisées par les Occidentaux, contre un régime qui leur déplait, la "Justice internationale" n'a pas été omise.

Le parlement ukrainien a voté à une très large majorité une résolution demandant à la Cour pénale internationale de poursuivre le président déchu Viktor Ianoukovitch, dans le cadre d'une enquête pour "crimes contre l'humanité".

Une tentative qui sert à lui imputer toutes les victimes des violences qui ont fait plus de 80 tués ces derniers jours d'insurection.

Et surtout à en disculper les prochains dirigeants de ce pays. Des voraces pro occidentaux qui se présentent comme des enfants de choeur!