..."et les faits sur le terrain ne sont pas dans l’intérêt de l’opposition".

 Pendant les cinq mois qui ont séparé les deux visites de Bandar ben Sultan à Moscou, deux importants événements ont soulevé l’ire du royaume saoudien　: l’accord chimique syrien et l’accord nucléaire iranien. Dans les deux dossiers, les Russes ont joué un rôle essentiel dans leur élaboration. Le résultat commun fut la protection de la sécurité d’Israël et la prévention du choix militaire contre la Syrie et l’Iran. Le siège fut levé et une nouvelle période politique a été inaugurée.  

 

La politique guerrière saoudienne contre l’Iran

Les Russes savent que les dirigeants saoudiens ont payé des centaines de milliards de dollars pour couvrir la guerre de Saddam Hussein contre la révolution iranienne. Ils ont également payé des centaines de milliards dans leurs guerres contre l'Iran en Irak, au Liban, à Bahreïn, au Yémen, en Palestine... et en Syrie, sans compter les dizaines de milliards investis pour combattre le communisme en Afghanistan et partout dans le monde. Un diplomate russe dit que si le royaume avait investi ses mille milliards de dollars dans le monde arabe uniquement, il aurait éliminé «　toutes les causes des guerres et des troubles de la Palestine au Sahara marocain».

 

Insistance russe sur la tenue de Genève 2

Le Tsar de Russie a voulu, à travers l’invitation du prince saoudien au Kremlin, décrocher une position saoudienne qui pousse vers la tenue de «Genève 2» et qui se traduit par convaincre l'opposition syrienne à participer à la conférence.

La preuve que possède Moscou sur le rôle saoudien se manifeste  par les efforts déployés par le royaume pour avorter des accords internationaux sur plusieurs scènes. La preuve la plus récente fut le rôle perturbateur joué par Paris lors des réunions des «5 +1» à Genève à la fin du Novembre dernier. Il s’est avéré ensuite que cette position a été prise en coordination avec les Saoudiens, une position qui était sur le point d’avorter les négociations nucléaires.

Entretien Poutine-Bandar: Fortes divergences stratégiques

Poutine a dit à Bandar　: «Nous voulons que votre pays joue un rôle en faveur des efforts internationaux pour parvenir à un accord avec Téhéran au sujet de son dossier nucléaire. Bandar s’est alors contenté de répondre par des expressions vagues telles que «　Inchallah　» (Si Dieu le veut　: ndlr).

Dans leur entretien, le président russe a mis en garde contre l’avortement de l’opportunité de consensus avec Téhéran parce que les répercussions de l’échec se répercuteront négativement sur le monde et surtout sur la région du Golfe　!  

Bandar a tenu trois réunions successives en une seule journée (le 13 décembre), auxquelles a participé son adjoint (spécialisé dans le dossier libanais) Rehab Mohammed Ibrahim Massoud. Ces réunions ont regroupé le directeur des renseignements russes le  général Vatislav Condrasco, ensuite le président Poutine, et troisièmement le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Des réunions qualifiées de franches ont montré les positions contradictoires des deux pays sur la crise syrienne au long de trois années. 

Poutine: «Les faits sur le terrain ne sont pas dans l'intérêt de l'opposition»

 

Malgré sa position en faveur du régime syrien, Poutine a déclaré: «　Notre position est neutre. Nous voulons mettre un terme à la violence armée à travers une solution politique, des réformes et le lancement de la reconstruction et de la réconciliation. D'autre part, vous et d'autres pays de la région et dans le monde, mettez devant vos yeux un seul objectif: renverser le régime de Bachar el Assad. Vous devez réaliser que le climat international a changé et que les faits sur le terrain ne sont pas dans l'intérêt de l'opposition.

A suivre 

Pour consulter la première partie de l'article: http://french.almanar.com.lb/adetails.php?fromval=1&cid=19&frid=19&eid=151655

Traduit d'assafir