27-04-2024 03:26 AM Jerusalem Timing

Exclu de Genève II: l’Iran déplore une position non digne de l’ONU

Exclu de Genève II: l’Iran déplore une position non digne de l’ONU

Zarif estime "regrettable que M. Ban n’ait pas le courage de donner les vraies raisons" de son revirement.

Ban en visite en Iran en L'Iran a qualifié de non digne pour le numéro un de l'ONU son revirement sur son invitation à la prochaine conférence sur la Syrie, déplorant une décision prise "sous la pression" et estimant que celle-ci avait désormais peu de chance de réussir.

Pas de précondition

"Nous regrettons que le secrétaire général Ban Ki-moon ait retiré son invitation sous la pression", a déclaré le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif, cité par l'agence Isna.
M. Zarif a également estimé "regrettable que M. Ban n'ait pas le courage de donner les vraies raisons" de son revirement, après avoir été "clair lors de nos nombreuses conversations téléphoniques (avec le patron de l'ONU) que l'Iran n'acceptait pas de condition préalable pour participer". "Cette attitude n'est pas digne du secrétaire général", a estimé le chef de la diplomatie.
Il a aussi minimisé la portée de cette exclusion, affirmant que l'Iran n'avait "pas trop envie" d'aller en Suisse et que la République islamique n'aurait envoyé "qu'un adjoint puisque le délai correct pour inviter un ministre était passé".
  

Dans une conversation téléphonique avec M. Zarif mardi, son homologue britannique William Hague a insisté sur la nécessité de mettre en place un gouvernement de transition comme "base pour mettre fin au conflit en Syrie", selon un communiqué du bureau de M. Hague.

Pas de grandes chances de succès

Abbas Araghchi"Nous étions prêts à participer à la conférence de Genève II (...) mais nous n'accepterons pas de précondition qui limiterait la solution à des paramètres définis d'avance", a martelé de son côté Abbas Araghchi, adjoint pour les affaires internationales de M. Zarif.
  M. Araghchi a par ailleurs affirmé à la télévision d'Etat que "sans l'Iran, les chances (de parvenir à) une vraie solution en Syrie ne sont pas si grandes".
"Il est clair qu'une solution globale à la question syrienne ne pourra être trouvée si toutes les parties influentes ne sont pas impliquées dans le processus", a-t-il ajouté.

Cherchez Washington

Allaeddine BoroujerdiAllaeddine Boroujerdi, le président de la commission parlementaire iranienne chargée de la politique étrangère, a accusé Washington d'être derrière le retrait de l'invitation.
 "L'exclusion de l'Iran montre que cet organe change d'opinion sous l'influence et la pression des Etats-Unis", a-t-il déclaré, selon l'agence Isna.

Selon un autre membre de cette commission, le député Ismaïl Kawssari, ce revirement est la preuve que cette instance internationale est totelemnt démunie face aux Américains et aux sionistes, qui d'après lui "programment et planifient à leur guise et montre à l'ONU ce qu'elle doit faire". Dans un entretien avec la chaine de télévision iranienne arabophone al-Alama, Kawsari a également imputé à l'Arabie saoudite la responsabilité de ce revirement, assurant que le monde se pose la question de savoir pourquoi ces pays supportent le terrorisme.   
  
M. Ban a exclu lundi soir l'Iran de la conférence dite Genève II prévue à partir de mercredi en Suisse, moins de 24 heures après avoir lancé son invitation qui a provoqué la discorde au sein des participants. Surtout l'Arabie saoudite manifestement irritée par l'importance prise par le rôle régional de l'Iran, et la Coalition de l'opposition. 
  
L'ONU a justifié cette décision par le refus iranien de soutenir un gouvernement de transition en Syrie, comme le prévoit le "communiqué de Genève" signé par les grandes puissances le 30 juin 2012.
 Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France, qui souhaitent le départ du président syrien Bachar al-Assad, avaient tous trois fait d'un soutien iranien à une transition démocratique une condition sine qua non de sa présence en Suisse et l'opposition syrienne avait menacé de boycotter la conférence si l'Iran était présent.
 

Ce que Téhéran a refusé, insistant sur la nécessité que le peuple syrien décide de cette question.